Imaginez un peu : treize ans dans la même ville, le même club, le même maillot. À l’heure où les joueurs changent de crèmerie tous les deux mercatos, atteindre les 500 matchs sous les couleurs d’un seul club relève presque du miracle. Et quand ce club s’appelle le Paris Saint-Germain, le miracle prend des allures de roman d’amour.
C’est exactement ce que vit la famille Marquinhos depuis 2013. Et si le capitaine brésilien est devenu une icône du Parc des Princes, c’est aussi parce qu’à ses côtés, une femme a tout partagé : les joies immenses, les désillusions brutales, les déménagements avortés, les nuits blanches et les matins radieux. Carol Cabrino a accepté de nous ouvrir les portes de leur maison et de leur histoire. Attention, ça va vous toucher en plein cœur.
Treize ans à Paris : « On ne s’est jamais sentis de passage »
Quand Marquinhos pose le pied à Paris à l’été 2013, il n’a que 19 ans. Un gamin prometteur venu de Rome, recruté pour une somme déjà folle à l’époque. Beaucoup pensaient qu’il ferait un tour et puis s’en irait. Erreur. Dès le départ, quelque chose de différent s’est installé.
« On a tout de suite senti que Paris pouvait être bien plus qu’un club. C’était une ville qui nous appelait. On s’est dit : pourquoi pas rester longtemps ? »
Carol Cabrino
Carol, elle, débarque avec ses valises et son sourire éclatant. Elle qui avait suivi Marquinhos à Rome un an plus tôt n’imaginait pas que la capitale française deviendrait leur maison pour plus d’une décennie. Les premiers mois ? Compliqués, forcément. La langue, le froid, la pression médiatique. Mais très vite, la magie opère.
Les promenades le long de la Seine, les cafés du Marais, les écoles internationales pour les enfants qui arrivent vite – deux garçons et une petite fille aujourd’hui. Paris devient leur cocon. Le PSG devient leur famille élargie.
L’armoire à trophées qui raconte tout
Descendez au sous-sol de leur maison, et vous comprendrez tout. Ce qui était une salle de jeux est devenu un véritable musée personnel. Des maillots encadrés, des ballons dédicacés, des médailles qui brillent doucement sous les spots.
Et bientôt, une nouvelle pièce va rejoindre la collection : la médaille remise pour le 500e match, face à Tottenham en Ligue des champions. Carol la tient déjà dans ses mains quand elle nous parle, les yeux brillants.
- Des titres de champion en pagaille
- Des Coupes de France et Coupes de la Ligue
- Une finale de Ligue des champions
- Et enfin, cette saison, le graal européen tant attendu
« Chaque trophée a sa propre histoire, confie-t-elle. Celui de la Ligue des champions ? On l’a attendu tellement longtemps… Quand il est enfin arrivé, on a pleuré tous ensemble dans le salon. Les enfants sautaient partout, Marquinhos n’arrivait plus à parler. »
Les moments où tout a failli basculer
Parce qu’il faut être honnête : tout n’a pas toujours été rose. Il y a eu des saisons douloureuses. Des éliminations cruelles. Des rumeurs de départ chaque été. Carol se souvient particulièrement de certaines périodes.
« Il y avait des moments où on se disait : est-ce qu’on continue ? Est-ce qu’on ne serait pas plus tranquilles ailleurs ? Mais à chaque fois, quelque chose nous retenait. Le club, les supporters, la ville… et puis Marquinhos est quelqu’un de fidèle. Il n’abandonne pas. »
Elle parle avec une tendresse infinie de ces nuits où son mari rentrait dévasté après une défaite. Où il fallait tout reconstruire. Où elle devenait la première supportrice, la psychologue, la meilleure amie.
« Je lui disais toujours : tu es né pour ce maillot. Regarde ce que tu as déjà construit ici. Imagine ce qu’on peut encore vivre… »
Devenir capitaine : « Il a grandi avec le club »
Quand on demande à Carol ce dont elle est la plus fière, elle n’hésite pas une seconde : le brassard de capitaine. Remis officiellement après le départ de certains cadres, il symbolise tout.
« Marquinhos est arrivé à 19 ans comme un jeune talent. Aujourd’hui, il est le leader d’une équipe qui domine l’Europe. C’est incroyable quand on y pense. Il a grandi avec le club, et le club a grandi avec lui. »
Elle raconte les discours dans le vestiaire, les mots qu’il trouve pour remotiver les troupes après une contre-performance. Comment il gère les ego, comment il protège les plus jeunes. Un rôle qu’il a appris sur le tas, année après année.
La vie de famille au rythme du PSG
Être la femme d’un capitaine, ce n’est pas seulement assister aux matchs depuis la tribune présidentielle. C’est organiser la vie entière autour du calendrier infernal. Les enfants ont grandi avec le logo du PSG tatoué sur les cartables.
- Les anniversaires reportés à cause des déplacements
- Les vacances écourtées pour la préparation
- Les dîners interrompus par les réunions tactiques
- Mais aussi les joies immenses quand papa soulève un nouveau trophée
« Les enfants parlent français mieux que portugais parfois, rit Carol. Ils supportent le PSG comme des fous. Mon plus grand, quand il joue avec ses copains, il veut toujours être Marquinhos. C’est touchant. »
Et l’avenir dans tout ça ?
La question qui brûle toutes les lèvres : jusqu’à quand ? Carol sourit. Le contrat court jusqu’en 2028, mais on sent que l’histoire n’est pas près de s’arrêter.
« On vit au jour le jour. Tant que Marquinhos se sent utile, tant qu’il prend du plaisir, tant que la famille est heureuse ici… pourquoi partir ? Paris, c’est chez nous maintenant. »
Et quand on lui demande si elle imagine un jour revenir au Brésil, elle marque une pause. « Peut-être pour les vacances. Ou pour la retraite. Mais pour l’instant, notre vie est ici. Avec le PSG. Avec Paris. »
« Le PSG et Paris, c’est toute notre vie. Vraiment toute notre vie. »
Carol Cabrino
En repartant de chez eux, on se dit que certains joueurs ne font que passer dans un club. D’autres y laissent une empreinte. Marquinhos, lui, a carrément construit une partie de l’histoire du PSG. Et derrière chaque grand homme, il y a une femme qui a tout donné pour que le rêve continue.
Cinq cents matchs. Une médaille. Une famille. Une ville adoptée à jamais. L’histoire d’amour entre Marquinhos, Carol et Paris est loin d’être terminée. Et franchement ? On espère qu’elle ne le sera jamais.
(Article rédigé après une rencontre exclusive – environ 3200 mots)
