Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’un simple pinceau pouvait changer dans la vie de quelqu’un ? Pas juste embellir un mur, non. Vraiment changer une vie. À Quimper, en cette fin novembre, c’est exactement ce qui se passe.
Dans la petite mairie annexe d’Ergué-Armel, 176 toiles attendent patiemment leur nouveau propriétaire. Des paysages de la côte bretonne aux portraits délicats, des abstractions joyeuses aux aquarelles toutes douces, chaque tableau porte en lui une histoire… et surtout une cause immense : le Téléthon.
Quand l’art local devient un formidable élan de générosité
L’année dernière, Quimper avait été choisie comme ville ambassadrice du Téléthon. Souvenez-vous : on avait parlé partout du marathon de la crêpe, 24 heures non-stop sur quinze billigs. Une folie délicieuse qui avait marqué les esprits. Cette année, l’association Force T a voulu faire différemment. Plus intime, plus touchant peut-être.
Ils ont simplement demandé aux peintres du coin – pros ou amateurs – de donner une toile. Pas dix, pas besoin d’être connu. Juste une. Le résultat ? Plus de cinquante artistes ont répondu présent. Certains en ont même offert plusieurs. Et aujourd’hui, ces 176 œuvres forment une exposition éphémère aussi belle qu’utile.
Des prix accessibles pour tous les budgets
Ce qui frappe quand on pousse la porte, c’est la diversité. Et surtout les prix. On trouve de tout :
- Des petites merveilles à 5 € – oui, vous avez bien lu
- Des formats plus conséquents autour de 30-50 €
- Quelques pièces un peu plus ambitieuses qui culminent à 80 €
Rien de prohibitif. L’idée n’est pas de faire une vente aux enchères élitiste, mais de permettre à chacun, vraiment à chacun, de repartir avec une œuvre et le sentiment d’avoir fait une bonne action.
Déjà, une quarantaine de pastilles roses signalent que les tableaux ont trouvé preneur. Preuve que ça marche. Et franchement, quand on voit la qualité de certaines toiles à ce prix-là… on se dit que c’est presque un vol (mais un vol pour la bonne cause, hein).
Les artistes amateurs, les grands héros discrets
La majorité des peintres sont des amateurs. Des gens comme vous et moi, qui prennent des cours le soir au centre des Abeilles ou qui peignent le dimanche dans leur garage. Ils n’ont pas forcément exposé avant. Et pourtant, ils sont là.
« C’est la première fois que je participe. Je trouve ça tellement beau comme idée. On donne un peu de ce qu’on aime faire, et ça sert concrètement à quelque chose. »
– Guylaine, aquarelliste quimpéroise
Cette phrase, elle résume tout. Il n’y a pas de petits gestes quand la cause est grande. Et voir ces toiles signées de prénoms simples, sans prétention, ça touche plus que n’importe quelle exposition dans une galerie chic du Marais.
Une opération qui a déjà fait ses preuves
Ce n’est pas la première fois. C’est même la troisième édition. À chaque fois, le même enthousiasme. Les organisateurs le disent eux-mêmes : les gens viennent parfois juste pour visiter la mairie, découvrent l’expo par hasard, et repartent avec un tableau sous le bras.
D’autres font le déplacement exprès. Parce qu’ils soutiennent le Téléthon depuis toujours. Parce qu’ils connaissent quelqu’un touché par une maladie génétique. Ou simplement parce qu’ils aiment l’idée qu’une aquarelle à 15 € puisse financer un bout de recherche.
Et ça, c’est magique.
Jusqu’au 15 décembre : il reste encore du temps… mais pas tant que ça
L’exposition-vente dure jusqu’au 15 décembre. Après, les toiles non vendues seront rendues à leurs auteurs. Donc si une œuvre vous fait de l’œil, ne traînez pas trop. Les plus belles partent souvent les premières.
Et puis, il y a cette petite pression sympathique : plus on vend, plus on récolte. Chaque euro compte. Vraiment.
Et ce n’est pas fini : d’autres animations à venir
La vente de tableaux n’est qu’une partie de l’engagement de Force T Quimper. Le programme des prochains jours est chargé :
- Soirée sportive le vendredi 5 décembre
- Village Téléthon place Saint-Corentin le samedi 6 décembre
- Et bien sûr, la grande émission nationale les 5 et 6 décembre
Bref, à Quimper, on ne fait pas les choses à moitié quand il s’agit de solidarité.
Pourquoi ce genre d’initiative me touche particulièrement
Je vais être honnête : j’ai un faible pour ces opérations locales. Celles où on voit les gens se retrousser les manches, sans attendre que tout vienne d’en haut. Celles où l’art sort des galeries pour entrer dans la vraie vie.
Quand je pense que pour le prix d’un menu burger, on peut repartir avec une œuvre originale et aider la recherche contre les maladies rares… ça me semble presque trop beau. Et pourtant, c’est réel. C’est là, à deux pas de la cathédrale.
Et puis il y a ce côté humain. Les peintres qui donnent sans compter. Les visiteurs qui prennent le temps de discuter avec les bénévoles. Les petites pastilles roses qui fleurissent jour après jour. C’est tout ça, le Téléthon version quimpéroise.
Et si vous passiez à Ergué-Armel ce week-end ?
Franchement, si vous êtes dans le coin, allez-y. Même si vous n’êtes pas un grand amateur d’art. Même si vous pensez que « ça ne vous concerne pas ». Parcourez les murs, laissez-vous surprendre par une couleur, un trait de pinceau, une émotion.
Et si le cœur vous en dit, repartez avec une toile. Ou deux. Ça ne prendra que quelques minutes. Et ça peut changer beaucoup de choses.
Parce qu’au fond, c’est ça la beauté de cette opération : elle rend la générosité simple, joyeuse, presque évidente. Et en cette période de fin d’année, on en a tous bien besoin.
Alors oui, 176 toiles, ce n’est pas énorme face à l’immensité des besoins. Mais 176 gestes d’amour, 176 coups de cœur possibles, 176 raisons d’espérer… ça commence à faire une sacrée belle lumière dans la nuit de décembre.
Et quelque part, c’est tout ce qu’on demande au Téléthon : un peu de lumière. Celle qu’on allume ensemble.
