Vous prenez le métro tous les matins ? Vous avez déjà pesté contre les retards du RER ? Alors cette nouvelle va vous faire grincer des dents. À partir du 1er janvier 2026, pratiquement tous les tarifs des transports en Île-de-France vont augmenter. Encore. Et cette fois, même le sacro-saint passe Navigo mensuel dépasse la barre symbolique des 90 euros. Franchement, on commence à avoir l’habitude… mais ça reste toujours aussi rageant.
2026 : l’année où tout augmente (encore une fois)
Chaque fin d’année, c’est le même rituel. On attend la délibération d’Île-de-France Mobilités, on croise les doigts pour que la hausse soit « contenue », et finalement on prend +2 € sur le mois. Cette fois, l’autorité organisatrice assume totalement : les tarifs sont réévalués selon l’inflation prévue + 1 point, comme prévu dans l’accord signé avec l’État en 2023. Autrement dit, c’est mécanique. Et ça risque de durer encore quelques années.
Les nouveaux tarifs en détail : préparez le porte-monnaie
Voici le tableau qui fait mal :
| Titre de transport | Tarif 2025 | Tarif 2026 | Hausse |
| Passe Navigo Mensuel (toutes zones) | 88,80 € | 90,80 € | +2,00 € |
| Passe Navigo Annuel | 976,80 € | 998,80 € | +22 € |
| Navigo Semaine | 30,80 € | 32,40 € | +1,60 € |
| Imagine R (scolaire & étudiant) | 383,30 € | 393,30 € | +10 € |
| Ticket t+ (métro, RER, train en zone 1-2) | 2,50 € | 2,55 € | +0,05 € |
| Ticket bus/tram seul | 2,00 € | 2,05 € | +0,05 € |
| Navigo Liberté + (métro/RER + correspondance) | 1,99 € | 2,04 € | +0,05 € |
| Trajet aéroport (Orly/Roissy) | 13 € | 14 € | +1 € |
Oui, vous avez bien lu correctement : même les 5 centimes sur le ticket à l’unité passent. Quand on sait qu’un Parisien moyen achète parfois encore des carnets, ça commence à faire une petite somme sur l’année.
Une hausse « modérée » ? Vraiment ?
Du côté d’Île-de-France Mobilités, on met en avant le fameux « bouclier tarifaire » qui évite une explosion des prix. On nous rappelle qu’on a échappé au pire : sans cet accord, le Navigo aurait pu grimper bien plus haut. C’est vrai sur le papier. Mais dans le métro à 8 h 30, quand le train est blindé et qu’on attend 12 minutes le suivant, la notion de « modéré » prend une tout autre saveur.
« En 2026, il n’y aura pas grand-chose de neuf sur le réseau qui pourrait justifier ces hausses. »
– Président d’une grande association d’usagers franciliens
Et il n’a pas complètement tort. Le téléphérique Câble 1 (Créteil – Villeneuve-Saint-Georges) ouvre le Tzen 4 en Essonne, c’est bien… mais ça concerne surtout le sud-est de la région. Pour le commun des mortels qui galère sur le RER D ou B, l’impact reste limité.
Ce qu’on nous promet en échange (spoiler : il va falloir être patient)
Les autorités mettent en avant les investissements massifs depuis 2016 :
- 1 400 trains, métros, RER et tramways neufs ou rénovés
- 100 % de la flotte de bus qui passe au vert (électrique ou gaz)
- Arrivée progressive des nouveaux RER NG sur les lignes D et E
- Prolongements de lignes (14 nord, T1, T3…)
C’est indéniable : le réseau se modernise. Les nouveaux MI20 sur la ligne 14 sont magnifiques, les bus électriques silencieux, ça change la vie. Mais le problème, c’est le rythme. On nous vend du rêve pour 2030 pendant qu’on subit le quotidien en 2026.
Et le Grand Paris Express dans tout ça ? La ligne 15 sud (la plus attendue) ne ouvrira pas avant 2027 au mieux. Les autres tronçons, c’est 2030-2031. Autant dire que les usagers actuels paient aujourd’hui pour les générations futures. C’est louable… mais pas très populaire.
Les usagers en ont marre… et ils le disent
Sur les réseaux, c’est l’explosion habituelle chaque année :
- « 90 € pour prendre des rames bondées et sales, merci ! »
- « J’habite en zone 4, je paie le même prix que quelqu’un qui va jusqu’à Disney, mais mon RER tombe en panne 3 fois par semaine »
- « À ce prix-là, j’attends au moins le Wi-Fi et la clim partout »
Et franchement, on ne peut pas leur donner tort. Quand on voit le prix du passe Navigo comparé à d’autres grandes villes européennes (Berlin à 49 € le mois pour toute l’agglomération, Madrid autour de 55 €), on se pose des questions.
La seule vraie bonne nouvelle ? La desserte aéroportuaire reste incluse dans le Navigo toutes zones. À 14 € le trajet pour les touristes, c’est honnête.
Et si on parlait dédommagement ?
Les associations d’usagers proposent une piste intéressante : renforcer le système de remboursement pour les lignes les plus pourries. Actuellement, certaines lignes (RER D, certaines branches du RER C) offrent un dédommagement une fois par an quand la ponctualité est catastrophique. Pourquoi ne pas le généraliser et l’augmenter ? Ça passerait peut-être mieux la pilule des hausses successives.
Parce que payer plus cher pour un service qui stagne, voire régresse sur certaines lignes, c’est dur à avaler. J’ai discuté avec des habitués du RER B : ils me disent que 2024-2025 a été pire que 2023. Et pourtant, ils vont payer 2 € de plus par mois. Cherchez l’erreur.
Conclusion : on paie aujourd’hui ce qu’on rêvait hier
Oui, les transports franciliens se modernisent. Oui, il faut bien financer tout ça. Mais non, ce n’est pas normal que l’usager régulier, celui qui n’a pas le choix, soit systématiquement la variable d’ajustement. Entre l’inflation, la hausse des tarifs et la qualité de service qui patine sur certaines lignes, 2026 s’annonce comme une année compliquée pour le pouvoir d’achat des Franciliens.
Alors oui, 2 € par mois, ce n’est « que » 24 € par an. Mais quand on additionne avec l’essence, l’électricité, l’assurance, le resto… ça commence à peser lourd.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Vous trouvez la hausse justifiée ? Ou vous commencez à regarder sérieusement le prix d’un vélo électrique ? Dites-le-moi en commentaire, je suis curieux de connaître votre ressenti.
En attendant, une seule certitude : le 1er janvier 2026, votre portefeuille sera un peu plus léger. Et votre trajet toujours aussi long.
