Vous savez cette sensation quand, après des années à se faire un peu chambrer sur la scène européenne, le foot français décide soudain de remettre les pendules à l’heure ? Hier soir, c’était exactement ça. Une soirée où presque tout a souri à nos clubs, où les scores fleuves se sont enchaînés et où, franchement, on s’est surpris à sourire bêtement devant notre écran.
Parce que oui, il y a des jours où le football français ressemble à une bande de copains qui se sont donné le mot pour faire la fête ensemble. Et jeudi, c’était le cas.
Une soirée européenne dont on se souviendra longtemps
Imaginez la scène : trois matchs, trois compétitions différentes, et à chaque fois des clubs français qui jouent, qui marquent, qui dominent. On a presque eu l’impression de revivre certains grands soirs des années 2000, quand le foot hexagonal faisait trembler l’Europe sans trop se poser de questions.
Et pourtant, on sait tous que ça n’a pas toujours été rose ces dernières saisons. Entre éliminations précoces et performances en dents de scie, on avait parfois du mal à garder le sourire. Alors quand une soirée comme celle-ci arrive, on savoure. Vraiment.
Lyon, tout simplement impérial
On commence par le plat de résistance : l’Olympique Lyonnais qui reçoit Maccabi Tel-Aviv et qui, disons-le tout net, leur met une valise digne des plus belles heures du Groupama Stadium. 6-0. Six buts à zéro. Le genre de score qu’on n’oublie pas.
Et au milieu de ce festival offensif, un homme a volé la vedette : Corentin Tolisso. Triplé. Rien que ça. Le milieu lyonnais, souvent critiqué ces derniers temps, a répondu de la plus belle des manières. 25e, 51e, 53e minute… bam, bam, bam. Comme s’il avait décidé de régler ses comptes avec les doutes en une seule soirée.
Quand on joue comme ça, on peut regarder tout le monde dans les yeux en Europe.
Avec cette quatrième victoire en cinq matchs de phase de ligue, l’OL s’installe tranquillement en tête de la Ligue Europa. Et franchement, voir les Gones dominer comme ça, ça fait plaisir. On sent une équipe qui monte en puissance, qui prend confiance, et qui commence à faire peur. Vraiment peur.
Strasbourg, le hold-up magnifique face à Crystal Palace
Un étage plus bas, en Ligue Conférence, le Racing Club de Strasbourg a signé ce qu’on peut appeler sans exagérer un exploit. Recevoir Crystal Palace, cinquième de Premier League, et parvenir à renverser le match pour l’emporter 2-1, c’est le genre de résultat qui reste gravé dans les mémoires.
Les Alsaciens ont montré du caractère, de l’envie, et surtout une capacité à ne jamais lâcher. Menés, ils ont su revenir, égaliser, puis arracher la victoire dans une ambiance de folie à la Meinau. Dix points au compteur, dauphin à égalité avec le leader turc Samsunspor… Qui l’aurait cru en début de saison ?
C’est le genre de performance qui peut lancer une campagne européenne. Et qui nous fait dire que Strasbourg mérite amplement sa place dans le conversation des clubs français qui comptent en Europe cette saison.
Lille, le carton qui fait du bien
Et puis il y a Lille. Le LOSC, qui traverse une saison en dents de scie en championnat, a choisi le meilleur moment pour sortir un match référence. 4-0 contre le Dinamo Zagreb, sans trembler, avec la manière.
Jonathan David, Edon Zhegrova, et les autres ont régalé. Une domination totale, une solidité défensive retrouvée, et surtout une place de barragiste virtuel qui commence à prendre forme. Onzième avec un match en retard, les Dogues sont bien partis pour vivre une deuxième partie de saison européenne excitante.
- 4 victoires en 5 matchs pour Lyon
- 10 points pour Strasbourg, dauphin à égalité
- 11e place solide pour Lille en Europa League
- Trois clubs français dans le top 2 de leur compétition respective
Quand on met tout ça bout à bout, on obtient une soirée presque parfaite. Presque… parce qu’il y a toujours un « mais » dans le foot français, non ?
Nice, la douche froide portugaise
Et ce « mais », c’est Nice. Les Aiglons, qui restaient sur une dynamique intéressante, se sont littéralement effondrés à Porto. 3-0, avec un but encaissé dès la 19e seconde. Oui, vous avez bien lu : dix-neuf secondes. Le temps de se mettre en place, et c’est déjà plié.
Une défaite lourde, logique sur le contenu, et qui fait mal. Très mal. Surtout quand on sait que l’entraîneur lui-même a évoqué, après le match, une possible instabilité sur son banc. Ça sent le roussi du côté de la Côte d’Azur, et cette soirée européenne qui aurait pu être historique a finalement une saveur un peu amère.
Et en Ligue des Champions dans tout ça ?
Parce qu’il ne faut pas oublier que la semaine a été globalement faste pour le foot français. En Ligue des Champions, le PSG a cartonné contre Tottenham (5-3), l’OM a gagné à Newcastle la veille (2-1), seul Monaco a déçu avec son nul contre Paphos.
Résultat des courses : Paris dauphin d’Arsenal, et au total, trois clubs français sur les podiums des trois grandes compétitions européennes. C’est du jamais vu depuis longtemps. Peut-être même historique.
Alors oui, il y a eu cette contre-performance niçoise. Oui, tout n’est pas parfait. Mais franchement, quand on voit la dynamique actuelle, quand on voit Lyon dominer, Strasbourg surprendre, Lille rassurer, Paris et Marseille performer en C1… on a le droit de rêver un peu, non ?
Le football français est en train de vivre un automne européen qui fait du bien au moral. Et quelque part, c’est peut-être le début de quelque chose de plus grand. On croise les doigts. Très fort.
Parce que quand nos clubs jouent comme ça, quand ils montrent ce caractère, cette envie, cette qualité… eh bien, on se dit que oui, le foot français a encore de beaux jours devant lui en Europe. Et ça, ça fait vraiment plaisir à voir.
