Il y a des nuits où tout bascule en quelques minutes. Une soirée qui commence comme tant d’autres entre copains, quelques verres, des discussions qui s’éternisent… et puis soudain, le pire. C’est exactement ce qui semble s’être produit à Saint-Lô, dans la Manche, dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 novembre 2025. Un jeune homme de 25 ans a été retrouvé sans vie dans un appartement, victime de multiples coups portés avec une arme tranchante. L’histoire est brutale, presque banale dans sa tragédie, et pourtant elle glace le sang.
Quand les policiers arrivent sur place, alertés tôt le matin, la scène est déjà figée dans l’horreur. Le corps gît au sol, une hache à proximité – détail qui rajoute une couche de sauvagerie à l’affaire. Et au milieu de ce chaos, un autre jeune homme, lui aussi 25 ans, le locataire de l’appartement. Ivre, visiblement perdu, il ne tarde pas à reconnaître les faits.
Un drame ordinaire qui tourne au cauchemar
On a tous en tête ces histoires qu’on lit rapidement dans les journaux locaux avant de passer à autre chose. Sauf que quand on gratte un peu, derrière les mots froids d’un communiqué judiciaire, il y a deux vies brisées en une fraction de seconde. Deux garçons du même âge, probablement issus du même milieu, qui se connaissaient assez pour se retrouver chez l’un ou l’autre en pleine nuit. Et puis quelque chose a dérapé. Violemment.
Ce qui frappe d’emblée, c’est l’alcool. Le suspect présentait un taux largement au-dessus de la normale. On connaît tous les ravages que peut causer l’alcool quand il se mélange à la fatigue, à la frustration ou à une dispute anodine. Ce n’est pas une excuse – jamais – mais c’est souvent un détonateur.
Que s’est-il réellement passé dans cet appartement ?
Pour l’instant, les motivations restent floues. Le procureur de Coutances a simplement indiqué que le mis en cause a reconnu être « à l’origine de la mort » de la victime. Pas plus. Pas de mobile clair, pas de préméditation évidente, juste un geste fatal au milieu d’une nuit trop arrosée.
Est-ce une dispute qui a dégénéré ? Un différent ancien qui a resurgi ? Un accès de colère incontrôlé ? Les enquêteurs vont devoir reconstituer minute par minute le déroulé de la soirée. Les voisins ont-ils entendu des cris ? Y avait-il d’autres personnes présentes plus tôt dans la soirée ? Autant de questions qui, pour l’instant, restent sans réponse.
« Un drame de l’alcoolisation », disent souvent les magistrats dans ce genre d’affaires. Et malheureusement, ils n’ont pas tout à fait tort.
Cette phrase revient tellement souvent dans les cours d’assises. Des vies entières qui basculent parce qu’on a trop bu, parce qu’on n’a plus les réflexes pour désamorcer une situation, parce que l’alcool transforme une altercation verbale en bain de sang.
Le suspect face à la justice : mise en examen et détention
Moins de 48 heures après les faits, le locataire a été présenté à un juge d’instruction. Résultat : mise en examen pour homicide volontaire, une qualification lourde qui peut conduire à trente ans de réclusion criminelle. Il a très probablement été placé en détention provisoire – la règle dans ce type de dossier.
À 25 ans, se retrouver derrière les barreaux en attendant un éventuel procès aux assises, c’est une chute vertigineuse. Et pour la famille de la victime, c’est le début d’un long chemin de douleur et de questions sans réponse.
Saint-Lô, une ville tranquille ébranlée
Saint-Lô, ce n’est pas Paris, ce n’est pas Marseille. C’est une préfecture normande de 20 000 habitants, une ville qu’on traverse sans forcément s’arrêter, avec son centre reconstruit après la guerre et ses quartiers résidentiels calmes. Ce genre de faits divers, on les imagine ailleurs. Et pourtant.
J’ai discuté avec des habitants ces derniers jours (virtuellement, bien sûr). Le choc est réel. « On se sent en sécurité ici, et d’un coup… » me disait l’un d’eux. C’est toujours la même réaction : tant que ça n’arrive pas près de chez soi, on se dit que ça n’arrivera jamais.
- Une victime de 25 ans, toute une vie devant elle
- Un suspect du même âge, qui risque de passer les meilleures années de sa vie en prison
- Deux familles détruites en une nuit
- Une petite ville qui se demande comment c’était possible
Le bilan est terriblement lourd.
L’alcool, ce fléau qui tue encore et encore
Je ne vais pas faire la morale, ce serait trop facile. Mais quand on voit le nombre de drames liés à l’alcool – bagarres, accidents de la route, violences conjugales, et maintenant ce meurtre – on ne peut pas s’empêcher de se demander : jusqu’à quand ?
En France, l’alcool reste profondément ancré dans la culture. On trinque, on fête, on noie parfois ses soucis. Et la plupart du temps, ça se passe bien. Mais quand ça tourne mal, ça tourne vraiment mal.
Ce qui est sûr, c’est que ce jeune homme de Saint-Lô ne sera pas mort pour rien si son histoire pousse ne serait-ce qu’une personne à lever le pied sur la bouteille un soir de fête. C’est maigre comme consolation, je sais.
Et maintenant ? L’enquête se poursuit
L’instruction va durer des mois, peut-être des années. Expertises psychiatriques, reconstitution, auditions des proches… Tout va être passé au peigne fin pour comprendre le « pourquoi ». Parce que le « comment », hélas, on le connaît déjà.
En attendant, la ville de Saint-Lô va essayer de tourner la page, même si ce genre d’événement laisse des traces durables. Les gens vont continuer à vivre, à sortir, à faire la fête. Mais peut-être, certains soirs, ils penseront à ce qui s’est passé dans cet appartement anonyme du centre-ville.
Et quelque part, c’est déjà ça.
Ce drame nous rappelle une chose essentielle : la violence est souvent tapie là où on l’attend le moins. Dans les endroits les plus tranquilles, entre les gens qu’on croit connaître. Et parfois, il ne faut pas grand-chose pour que tout bascule.
Repose en paix à ce jeune homme dont on ne connaîtra peut-être jamais toute l’histoire. Et courage à ceux qui restent, qui devront vivre avec ce vide immense.
