Vous êtes déjà passé devant sans vraiment le voir, ce petit coin sombre à deux pas de la gare. Un endroit où les gens se croisent un peu trop vite, où les regards fuient et où l’odeur âcre du cannabis flotte parfois dans l’air. Moi, ça fait des années que je prends le RER à Garges-Sarcelles, et je peux vous dire que ce point de deal-là, tout le monde le connaissait… sans ouf, il vient enfin de tomber.
Le 18 novembre 2025, la police a décidé de mettre fin à des mois, voire des années, de trafic en plein jour. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas fait dans la dentelle.
Un coup de filet parfaitement orchestré
Tout commence tôt le matin. Les policiers du commissariat local posent leurs jumelles et observent. Des heures de surveillance discrète pour bien identifier chaque rouage de la machine : les guetteurs perchés sur leurs scooters, les vendeurs qui font l’article, les ravitailleurs qui débarquent avec leurs sacs à dos, et même les acheteurs qui repartent comme si de rien n’était.
Vers la fin d’après-midi, c’est le top départ. La Compagnie départementale d’intervention et la brigade canine débarquent en force. En quelques minutes, c’est la pagaille. Huit personnes se retrouvent menottées.
Quand tu vois arriver vingt policiers casqués avec les chiens, tu comprends tout de suite que la récréation est finie.
Ce qu’ils ont trouvé sur place
Sur un des vendeurs interpellés en flagrant délit : presque 2 000 euros en petites coupures et seize pochons prêts à la revente. Autant dire que le business tournait à plein régime.
- Deux acheteurs (mineurs)
- Un guetteur
- Un possible ravitailleur
- Deux vendeurs principaux
Mais le plus gros poisson, c’était ailleurs.
La « nourrice » et son appartement piégé
Le lendemain, grâce aux infos récoltées pendant les gardes à vue, les enquêteurs identifient la fameuse nourrice. Vous savez, cette personne qui stocke la marchandise et parfois les armes chez elle, en échange d’un loyer ou d’une protection.
Perquisition. Et là, c’est le jackpot :
- 4 kg de résine de cannabis soigneusement emballés
- Une arme de poing chargée
- Un fusil à pompe planqué dans une cave
Une jeune femme de 19 ans et sa mère sont interpellées sur place. La première est soupçonnée d’être la nourrice officielle. La seconde… disons qu’habiter au même endroit pose question, même si son dossier a finalement été classé.
Franchement, quand tu découvres un fusil à pompe dans une cave de cité, tu te dis que le trafic a franchi un cap. On n’est plus dans le petit deal de quartier pour arrondir les fins de mois. On est dans autre chose.
Les suites judiciaires : du sursis et des interdictions
Lundi suivant, comparution immédiate pour les deux vendeurs principaux. Résultat : 12 mois de prison avec sursis chacun. Oui, vous avez bien lu. Sursis.
Je ne vais pas jouer les moralisateur, mais quand tu te fais choper avec 2 000 € en poche et une organisation rodée, on peut se demander si la peine est à la hauteur. Après, je comprends aussi que les tribunaux sont engorgés et que les peines plancher, c’est compliqué à appliquer systématiquement.
En parallèle, le préfet a signé trois interdictions administratives de paraître d’un mois. Concrètement ? Les individus concernés n’ont plus le droit de remettre un pied près de la gare sous peine d’amende ou pire. Une mesure qui commence à être utilisée massivement et qui, mine de rien, pourrit la vie des trafiquants.
Un phénomène qui explose dans le 95
Ce n’est pas un coup isolé. Depuis janvier 2025, les forces de l’ordre du Val-d’Oise ont réalisé 1 520 opérations de ce type. C’est 35 % de plus qu’en 2024. Et les saisies donnent le tournis : plus d’1,2 tonne de résine de cannabis et 25 kg de cocaïne.
Autant dire que le département est devenu une priorité absolue dans la lutte contre le narco-trafic. Et quand tu vois le matériel saisi (armes longues, gilets pare-balles dans d’autres affaires), tu comprends que certains réseaux n’ont plus grand-chose à envier à ce qu’on voit à Marseille ou en Seine-Saint-Denis.
Et les habitants dans tout ça ?
Ce que je retiens surtout, c’est le soulagement des riverains. Une mère de famille me confiait il y a quelques mois : « On n’osait plus passer par là le soir avec les enfants. » Aujourd’hui, le coin est calme. Pour combien de temps ? Mystère.
Parce que le vrai problème, c’est que tant qu’il y aura une demande folle pour le cannabis et que les peines resteront aussi légères pour les petits mains, d’autres prendront la relève. Le réseau a perdu un point de vente, pas toute son organisation.
Mais chaque coup porté compte. Et celui-ci, avec les armes saisies, envoie un message clair : la police resserre l’étau, et elle n’hésite plus à aller chercher la marchandise là où elle est cachée.
Ce que ça nous dit de la société française en 2025
On peut se voiler la face, mais le trafic de drogue est devenu une économie parallèle qui gangrène certains quartiers. Des jeunes sans perspective qui se disent que vendre quelques barrettes, c’est toujours mieux que rien. Des consommateurs de tous milieux qui alimentent la machine sans se poser de questions.
Et pendant ce temps, des armes de guerre circulent dans des caves d’immeuble. C’est ça qui me glace le sang. On est passé du joint entre potes à l’armement lourd en à peine quinze ans.
Alors oui, bravo à la police pour cette opération. Mais non, on n’a pas gagné la guerre. On a juste remporté une bataille. Et demain, un autre point de deal ouvrira peut-être à 500 mètres de là.
La seule solution durable ? Éducation, emploi, présence humaine dans les quartiers, et surtout une vraie politique pénale qui fait peur aux gros bonnets, pas seulement aux petites mains.
En attendant, si vous passez par la gare de Garges-Sarcelles ces prochains jours, vous respirerez peut-être un peu mieux. C’est déjà ça de pris.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est-ce que ces opérations coups de poing suffisent, ou faut-il aller plus loin ? Dites-le-moi en commentaire, j’ai vraiment envie de connaître votre avis sur le terrain.
