Vous imaginez arriver à l’aéroport, valise remplie de rêves de Coupe du Monde, et là… bam, refus d’entrée. C’est exactement ce qui vient de se passer pour une partie de la délégation iranienne, à quelques jours seulement du tirage au sort du Mondial 2026. Franchement, on pensait avoir tout vu en matière de mélange entre football et politique, mais là, on touche un nouveau niveau.
Un boycott qui ne passe pas inaperçu
Ce vendredi matin, la fédération iranienne a lâché une bombe : non, ses représentants ne fouleront pas le sol américain pour assister à la cérémonie du tirage prévue le 5 décembre à Washington. La raison ? Plusieurs membres, dont le président de la fédération lui-même, se sont vu refuser leur visa par les autorités américaines. Et quand on dit « plusieurs », on parle de personnes clés, pas juste le stagiaire qui porte les cafés.
Le porte-parole iranien n’y est pas allé par quatre chemins : les décisions prises n’ont « rien à voir avec le sport ». Traduction : on nous fait payer la géopolitique sur le dos du ballon rond. Et honnêtement, on peut comprendre la colère. Qualifier une équipe pour un Mondial, c’est déjà un exploit. Se faire bloquer à l’entrée parce que ton passeport n’est pas le bon, c’est la douche froide assurée.
D’où vient ce refus de visa ?
Remontons un peu le temps. En juin dernier, une loi a été adoptée aux États-Unis qui interdit l’entrée sur le territoire à des ressortissants de 19 pays jugés « à risque ». Parmi eux, on trouve l’Iran, mais aussi Haïti – qui est également qualifié pour ce même Mondial. Oui, vous avez bien lu : deux nations qui ont gagné leur ticket sur le terrain se retrouvent partiellement persona non grata sur une partie du sol hôte.
Pour les joueurs et l’encadrement direct de l’équipe, une exception existe : ils pourront entrer sans problème pour disputer les matchs. Par contre, les dirigeants, certains membres de la fédération et surtout les supporters ? Portes closes. C’est un peu comme inviter quelqu’un à une fête mais lui dire que ses amis n’ont pas le droit de venir.
« Nous avons informé la FIFA que les décisions prises sont sans rapport avec le sport. »
Porte-parole de la fédération iranienne
La FIFA dans une position délicate
Et maintenant ? La FIFA se retrouve coincée entre le marteau et l’enclume. D’un côté, elle doit respecter les lois du pays hôte – ici les États-Unis, le Canada et le Mexique se partagent l’organisation. De l’autre, elle a toujours prôné l’universalité du football et l’idée que le sport doit rester au-dessus des querelles politiques.
On se souvient du Mondial 2018 en Russie ou 2022 au Qatar : il y avait déjà des tensions, mais jamais au point de voir une fédération boycotter officiellement le tirage au sort. Là, on entre dans une dimension nouvelle. L’Iran a prévenu qu’il ne viendrait pas. Point final. Et d’autres pays sur la liste noire pourraient suivre.
- Haïti est aussi concerné par les restrictions
- Les supporters iraniens risquent de ne jamais voir leur équipe jouer aux USA
- Le président de la fédération iranienne bloqué = symbole fort
- Le tirage aura lieu quand même, avec ou sans l’Iran à la table
Un précédent qui fait peur
Ce n’est pas la première fois que le football se retrouve otage de la politique, loin de là. Souvenez-vous de l’Argentine 1978 sous la dictature, du boycott américain des JO de Moscou en 1980, ou même des tensions Russie-Ukraine lors du Mondial 2018. Mais ici, on touche directement à l’accès au tournoi lui-même.
Ce qui interpelle, c’est le timing. Le tirage au sort, c’est le moment où tout devient concret : on découvre ses adversaires, on commence à rêver (ou à cauchemarder). L’Iran va devoir suivre ça depuis Téhéran, devant la télé comme nous tous. Sauf que pour eux, c’est leur propre destin qui se joue à des milliers de kilomètres, sans pouvoir être présents.
J’ai du mal à imaginer ce que ressentent les joueurs en ce moment. Ils ont tout donné sur le terrain pour décrocher cette septième qualification historique, et voilà qu’une partie de leur staff risque de suivre le tournoi… depuis l’Iran.
Et les supporters dans tout ça ?
Si les dirigeants sont déjà bloqués, imaginez les supporters. Des milliers d’Iraniens rêvaient sans doute de traverser l’Atlantique pour encourager leur équipe. Pour beaucoup, c’était peut-être l’occasion d’une vie. Aujourd’hui, cette perspective s’envole à cause d’une loi qui n’a rien à voir avec le football.
On parle souvent de la ferveur iranienne. Lors du Mondial 2022, malgré les tensions internes, les supporters avaient montré une passion incroyable. Voir cette même ferveur réduite au silence sur le sol américain, ça fait mal au cœur, même pour quelqu’un qui n’est pas iranien.
Que peut faire la FIFA concrètement ?
Plusieurs options se présentent :
- Négocier une dérogation exceptionnelle pour les délégations officielles
- Délocaliser le tirage au sort (peu probable à ce stade)
- Maintenir le statu quo et laisser l’Iran suivre à distance
- Faire pression publiquement – mais ça risquerait de créer un incident diplomatique
Pour l’instant, le silence radio côté Zurich. On imagine les réunions de crise en ce moment même. Car si l’Iran maintient son boycott jusqu’au bout, d’autres nations pourraient être tentées de suivre. Et là, le beau message d’universalité du football en prendrait un sérieux coup.
Un Mondial 2026 déjà sous tension
Et pourtant, on n’est même pas encore au tirage. Le Mondial 2026 s’annonce comme le plus grand de l’histoire : 48 équipes, trois pays hôtes, des stades immenses. Tout était censé être festif, gigantesque, inclusif. Et voilà qu’on commence déjà par une crise diplomatique.
Entre les restrictions de visas, les questions de sécurité, les coûts exorbitants pour les supporters et maintenant ça… on peut se demander si l’idée d’un Mondial à 48 n’est pas en train de montrer ses limites avant même d’avoir commencé.
Ce qui est sûr, c’est que le 5 décembre prochain, il manquera une chaise à Washington. Et cette chaise vide parlera plus fort que n’importe quel discours.
Le football, censé rassembler les peuples, se retrouve une fois de plus instrumentalisé. Espérons juste que sur le terrain, une fois le coup d’envoi donné, le ballon restera rond et les filets ouverts. Parce qu’au final, c’est bien ça qu’on attend tous.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Le sport doit-il plier face à la politique ou la FIFA aurait-elle dû anticiper ce genre de situation dès l’attribution du Mondial ? Dites-le moi en commentaire, le débat est ouvert.
