Franchement, quand on voit le PSG enchaîner les matchs tous les trois jours et rester aussi serein, on se demande parfois où Luis Enrique va chercher toute cette énergie. Mercredi, c’était la folie contre Tottenham, cinq buts, un triplé de Vitinha, du spectacle à l’état pur. Et voilà que samedi, déjà, direction Monaco pour un choc qui sent la poudre. Avant de prendre l’avion pour le Rocher, l’entraîneur espagnol s’est posé devant les micros. Et comme d’habitude, il n’a pas mâché ses mots.
Luis Enrique veut des conférences courtes… mais il dit tout
Il a commencé en rigolant : trop de conférences de presse, il préfère aller droit au but. Pourtant, quand il a pris la parole ce vendredi midi, on a senti qu’il avait envie de poser les choses. Pas de langue de bois, pas de phrases toutes faites. Juste un mec qui croit à fond à son projet et qui assume chaque choix.
Vitinha, le patron discret qui explose enfin
Difficile de passer à côté. Le triplé de Vitinha contre Tottenham a fait le tour de l’Europe. Trois buts, dont un en lucarne, un autre en pivot, le troisième en renard. Du très haut niveau. Luis Enrique, lui, n’a même pas sourcillé quand on lui a demandé s’il plaçait désormais le Portugais parmi les meilleurs milieux du monde.
« Viti est dans le top mondial sans aucun doute. Il aime le foot, il aime s’entraîner. On a su le gérer, changer quelques petites choses pour qu’il soit à ce niveau. »
Ce qui est intéressant, c’est qu’il compare (sans vraiment comparer) avec Sergio Busquets, son ancien joueur à Barcelone. Même poste, même intelligence, mais styles différents. Vitinha apporte plus de verticalité, plus de frappes de loin, plus de présence dans la surface adverse. Et ça, Luis Enrique adore. Il a répété plusieurs fois que le staff avait bossé spécifiquement sur le positionnement du Portugais pour le rendre « top et positif pour l’équipe ». Résultat ? On a l’impression qu’il a passé un cap cette saison, comme si tout devenait enfin fluide.
Attaquants muets ? Luis Enrique s’en fiche royalement
C’est LA question qui revenait sans cesse ces dernières semaines. Les attaquants du PSG peinent à marquer. On parle beaucoup de la fin de cycle de certains, de la dépendance à d’autres. Et pourtant, Paris reste l’une des meilleures attaques d’Europe. Comment c’est possible ?
Luis Enrique a été clair, presque agacé :
« On est une des équipes qui marquent le plus en Europe et en France. Savoir qui marque, c’est anecdotique. Le plus important, c’est de gagner les matchs. »
Et franchement, il n’a pas tort. Quand ton milieu plante un triplé en Ligue des champions, que tes défenseurs poussent et que tout le collectif participe, pourquoi se prendre la tête ? C’est toute la philosophie Luis Enrique : le but appartient à l’équipe, pas à un individu. Ça change des années où tout reposait sur un trio ou un joueur star. Aujourd’hui, même un gamin comme Quentin Ndjantou peut entrer et faire la différence.
Ndjantou, la bonne surprise que personne n’attendait
À propos du jeune milieu titularisé contre Tottenham, Luis Enrique a été élogieux sans en faire des caisses :
« Quentin a été très bien, il a beaucoup de qualités, peut jouer partout. Chaque minute qu’un joueur passe sur le terrain, je la valorise énormément. »
Ce qui est fou, c’est la confiance qu’il accorde aux jeunes. Pas de calcul, pas de peur de se planter en Ligue des champions. Si le gamin est prêt, il joue. Point. Et ça paye. Ndjantou a montré qu’il avait le niveau, tout comme Doué ou Mayulu avant lui. Cette rotation permanente, c’est clairement la marque de fabrique de cet entraîneur.
Lucas Hernandez, le coup de sang déjà pardonné
Mercredi, le carton rouge stupide de Lucas Hernandez en fin de match a fait jaser. Un tacle dangereux, inutile, alors que le PSG menait largement. Beaucoup pensaient que Luis Enrique allait taper du poing sur la table.
Que nenni. Il a juste parlé calmement avec son joueur :
« J’ai discuté avec Lucas. C’est un joueur très important, tout le monde l’aime dans le vestiaire. Ce sont des gestes à gérer en une seconde. Il le sait, il faut changer ça. Mais je ne suis pas préoccupé. »
On sent la relation de confiance. Pas de sanction publique, pas de mise à l’écart. Juste un échange entre adultes. Et ça, dans un vestiaire aussi chargé en ego, c’est précieux.
Nuno Mendes forfait, la tuile avant Monaco
La mauvaise nouvelle du jour, c’est la blessure de Nuno Mendes. Sorti à la mi-temps contre Tottenham après avoir signalé une gêne, le Portugais ne sera pas du voyage à Monaco. Rien de grave a priori, mais Luis Enrique ne veut prendre aucun risque.
Perdre son piston gauche titulaire avant d’affronter une équipe aussi rapide que Monaco, c’est embêtant. On imagine que c’est Lucas Hernandez ou peut-être même un jeune qui va dépanner. Ça renforce encore l’importance de la profondeur d’effectif, un point sur lequel le coach insiste depuis le début de saison.
Monaco, un adversaire qui ressemble au PSG
Luis Enrique n’a pas caché son respect pour l’équipe d’Adi Hütter. Et surtout, il a souligné une chose intéressante :
« Monaco nous ressemble plus ou moins. Des joueurs de très grande qualité, ils jouent très bien. Je ne me souviens d’aucun match facile là-bas. Demain, ce sera un match de Ligue des champions, sans aucun doute. »
Traduction : attendez-vous à un festival offensif. Deux équipes qui aiment avoir le ballon, qui pressent haut, qui ont des joueurs explosifs sur les côtés. Ça peut faire 4-3 ou 5-4, mais ça ne sera pas ennuyeux. Et avec le retour possible de Paul Pogba dans le groupe monégasque, l’enjeu monte encore d’un cran.
Luis Enrique a d’ailleurs eu un mot sympa pour l’ancien Mancunien : « C’est une bonne nouvelle de le revoir, je lui souhaite le meilleur. Il est le présent et l’avenir. » Classe.
Un rythme infernal, mais le PSG adore ça
Enfin, on lui a demandé comment il gérait ce calendrier, cette fatigue, ce rythme infernal. Sa réponse résume tout :
« Jouer tous les trois jours, ça veut dire que tu es une équipe de haut niveau. On aime ça. »
Pas de plainte, pas de recherche d’excuses. Juste l’envie de jouer, encore et encore. Les entraînements sont légers, axés récupération. Le groupe vit bien. Et ça se voit sur le terrain.
Maintenant, place au match. Monaco-PSG, c’est toujours un classique. Avec deux points d’avance sur l’OM et Lens, Paris a l’occasion de creuser l’écart avant la trêve. Mais au Louis-II, rien n’est jamais gagné d’avance.
On a hâte. Vraiment.
En résumé, Luis Enrique dégage une sérénité impressionnante. Vitinha au sommet, les attaquants relégués au rang d’anecdote, la rotation qui fonctionne, un vestiaire solidaire malgré les cartons rouges… Tout semble sous contrôle. Reste à le prouver samedi soir sur la Côte d’Azur. Parce que dans ce genre de match, les mots ne suffisent plus. Il faut des actes.
Et quelque chose me dit que ce PSG-là est prêt à répondre présent. Comme toujours.
