Il y a des annonces qui font sourire, d’autres qui surprennent, et puis celles qui donnent tout simplement envie d’applaudir avant même d’avoir vu le spectacle. Quand deux figures emblématiques de la télévision française décident de monter ensemble sur les planches, on se dit qu’il va se passer quelque chose d’unique. Sophie Davant et William Leymergie, oui, le duo qu’on n’attendait plus, préparent un seule-en-scène à deux voix pour 2027. Et franchement, l’idée est aussi inattendue que touchante.
Un projet qui sent bon la vraie vie
Imaginez : deux personnes qui se croisent depuis l’âge d’or de Télématin, qui ont partagé des matinales, des rires en coulisses, des coups de blues aussi, et qui, des décennies plus tard, se retrouvent en couple à la ville. Et au lieu de profiter tranquillement de leur histoire loin des caméras, ils choisissent de la raconter devant un public. Pas en autobiographie larmoyante, non. En spectacle vivant, drôle, tendre, parfois mordant. C’est osé, c’est beau.
Le titre n’est pas encore fixé – ça oscille entre Replay et Sur un plateau – mais l’idée est claire : remonter le fil de leurs carrières parallèles, croiser leurs souvenirs, parler de la télé d’hier et d’aujourd’hui, et glisser, sans pathos, ce qu’ils vivent ensemble aujourd’hui. Le tout écrit par deux pointures : Murielle Magellan et Lorraine Lévy. Autant dire que ça ne sera pas un simple défilé d’anecdotes.
Pourquoi maintenant ?
La question mérite d’être posée. Sophie Davant a quitté le service public au début de l’année, tout en gardant un pied dedans (elle coprésentera encore le Téléthon dans quelques jours). William Leymergie, lui, a vu sa quotidienne sur C8 s’arrêter net. Tous les deux continuent la radio le week-end sur Europe 1, mais l’antenne quotidienne, c’est fini. Alors, forcément, on pourrait penser à un plan B un peu précipité.
Eh bien non. D’après ce qu’ils laissent entendre, l’envie trottait dans leur tête depuis longtemps. La scène, c’est un vieux rêve pour Sophie. Elle l’a déjà effleurée avec des lectures ou des one-woman-shows amicaux. William, plus discret sur le sujet, avoue qu’il a toujours aimé le théâtre. Et puis, soyons honnêtes : à 62 et 78 ans, ils ont une liberté que beaucoup n’ont pas. Plus rien à prouver à la télé, juste l’envie de faire quelque chose qui leur ressemble.
« On se connaît par cœur. On a vécu les mêmes galères, les mêmes joies, les mêmes patrons parfois tyranniques, les mêmes matins à 5 heures… Tout ça crée une matière incroyable. »
Cette phrase, lancée avec un sourire en coin, résume tout. Ils n’ont pas besoin de se chercher sur scène : ils se connaissent depuis si longtemps que les silences parleront autant que les dialogues.
Un spectacle qui parlera à tout le monde (ou presque)
Ce qui est malin, c’est qu’ils ne vont pas faire un show « people » racoleur. Pas de règlements de comptes, pas de « j’accuse » contre untel ou untel. Non, ils veulent parler de la télévision avec affection et ironie, de la manière dont elle vous bouffe la vie tout en vous offrant les plus beaux souvenirs. Et bien sûr, ils parleront d’amour arrivé sur le tard, sans mièvrerie.
Parce que oui, leur histoire d’amour est publique depuis quelques années, mais ils ont toujours gardé une forme de pudeur. Là, ils vont lever un coin du voile. Pas tout dévoiler – ils ne sont pas fous – mais partager ce que ça fait de tomber amoureux quand on a déjà une vie bien remplie derrière soi. Et ça, croyez-moi, ça va toucher beaucoup de monde. Les quadras, les quinquas, les septuagénaires qui se disent que c’est trop tard… Ils vont voir que non.
- La télé des années 80-90 versus celle d’aujourd’hui (spoiler : ils préfèrent celle d’hier)
- Les matinales et le sacrifice de la vie perso
- Les patrons mythiques et les anecdotes savoureuses
- Tomber amoureux quand on connaît déjà tout de l’autre
- Le regard des enfants (adultes) sur leur histoire
- Et bien sûr, quelques surprises qu’ils gardent jalousement
La peur (ou pas) de la scène
Forcément, on leur a posé la question : est-ce qu’à leur âge (soyons directs), on n’a pas un peu la trouille de se lancer dans le théâtre ? Sophie rit : « Bien sûr qu’on a peur ! Mais c’est une bonne peur. Celle qui te pousse à bosser comme un dingue. » William, plus posé, ajoute qu’il a vu tant de plateaux télé qu’un plateau de théâtre, finalement, ça ne l’effraie pas tant que ça. « Le public est plus indulgent qu’une caméra, dit-il. Il sent quand c’est vrai. »
Et c’est peut-être ça le plus beau dans leur projet : l’authenticité. Ils ne jouent pas les jeunots, ne cherchent pas à plaire à tout prix. Ils assument leurs rides, leur passé, leur différence d’âge, leur histoire bancale et magnifique. Et quelque part, dans un monde où tout est lissé et retouché, ça fait un bien fou.
2027, c’est loin… et pourtant si proche
Deux ans de répétitions, d’écriture, de doutes, de fous rires aussi sûrement. Ils ne se mettent pas la pression : le spectacle tournera d’abord en province, histoire de roder, avant (peut-être) Paris. Mais déjà, on sent l’excitation. Sophie parle de « cadeau au public. William, de « dernière grande aventure professionnelle ».
Personnellement, j’ai hâte. Parce que ce genre de projet, on n’en voit presque plus. Deux monstres sacrés qui acceptent de se mettre à nu, ensemble, sans filet. Ça promet d’être drôle, émouvant, parfois un peu cruel avec l’époque. Bref, tout ce qu’on aime au théâtre.
Et vous, vous irez les voir ? Moi, j’ai déjà coché la date imaginaire dans mon agenda. Parce que des spectacles comme celui-là, on en ressort forcément avec le sourire et les yeux un peu humides. Et ça, ça n’a pas de prix.
En attendant 2027, on continuera à les écouter le week-end à la radio, à les voir dans des émissions spéciales. Mais quelque part, on saura qu’ils préparent autre chose. Quelque chose de plus grand, de plus personnel. Quelque chose qui ressemble à la vie, tout simplement.
Et ça, dans le paysage audiovisuel actuel, c’est plutôt une excellente nouvelle.
