Vous savez ce moment où, en fin de saison, chaque tour ressemble à une partie d’échecs jouée à 350 km/h ? Hier, au Qatar, on a vécu exactement ça. Le soleil venait à peine de se coucher sur Losail que le sprint a déjà redistribué quelques cartes décisives dans la course au titre. Et franchement, on n’est pas prêts d’oublier ce samedi soir.
Un départ parfait, une domination tranquille pour Piastri
Oscar Piastri, parti en pole après une qualification sprint maîtrisée la veille, n’a jamais vraiment tremblé. L’Australien a pris un départ propre, conservé la tête au premier virage et creusé l’écart dès les premiers tours. On a presque eu l’impression qu’il roulait en promenade, alors que derrière lui ça se bagarrait comme des fous.
George Russell, solide deuxième, a bien tenté de rester au contact, mais la McLaren semblait avoir une demi-seconde d’avance partout. Résultat ? Huit points dans la poche pour Piastri, et surtout deux points repris sur son coéquipier Lando Norris, toujours leader du championnat. Quand on vous dit que chaque détail compte…
Norris sous pression : huit tours d’enfer face à Verstappen
Le vrai feuilleton, c’était la lutte pour la troisième place. Lando Norris, parti quatrième, s’est vite retrouvé dans le viseur d’un Max Verstappen parti sixième et absolument déchaîné. Le Néerlandais a avalé Fernando Alonso dès le premier tour, puis bénéficié d’un joli relais de son coéquipier Tsunoda pour se retrouver dans les échappements de Norris dès le tour 3.
Ce qui a suivi ? Huit tours de pure tension. Verstappen dans la boîte de vitesses, à trois dixièmes, parfois moins. On a vu le DRS s’activer, se désactiver, les deux pilotes jouer avec les lignes, les batteries… Norris a tout bloqué, intelligemment, en restant collé à Russell pour garder lui aussi l’activation du DRS. Une défense de champion.
« J’étais à fond, mais il a très bien défendu. Je n’ai pas eu la moindre ouverture propre. »
Max Verstappen, un peu frustré après la course
À la fin, Verstappen a levé le pied. Pas le choix : les pneus souffraient, et ramener quatre points valait mieux que tout perdre dans un accrochage. Un point de repris pour Norris. Un seul, mais en cette fin de saison, c’est de l’or.
Le classement après le sprint : tout se joue à 25 points
Petit point rapide sur la situation au championnat pilotes après ce sprint :
- Lando Norris reste leader
- Oscar Piastri revient à 22 points
- Max Verstappen pointe désormais à 25 points
Vingt-cinq points. Vous savez ce que ça veut dire ? Exactement le nombre de points attribués au vainqueur d’un Grand Prix classique. Autrement dit, si Verstappen gagne demain et que Norris termine pire que sixième… on repart à zéro. Ou presque. La pression est énorme sur les épaules du Britannique.
McLaren intouchable, Red Bull en embuscade
Ce qui frappe, c’est la sérénité de McLaren. Piastri gagne, Norris limite la casse face au quadruple champion du monde, et l’équipe empoche 14 points (8 + 6) en une seule course de 19 tours. En face, Red Bull doit se contenter de 4 petits points avec Verstappen et zéro avec Tsunoda. L’écart au championnat constructeurs continue de fondre, mais lentement.
Et pourtant, on sent que Red Bull n’a pas dit son dernier mot. La voiture semble avoir repris du poil de la bête sur ce tracé rapide, et Verstappen reste Verstappen : quand il sent le sang, il devient encore plus dangereux.
Les pneus, la clé du Grand Prix de dimanche
Parlons un peu technique, parce que demain risque d’être un festival de stratégie. Le circuit de Losail use énormément les pneus arrière, surtout avec ces températures encore élevées la nuit. On a vu lors du sprint que les mediums tiennent à peine 19 tours sans trop dégrader, alors imaginez sur 57 tours demain.
Deux arrêts ? Trois arrêts ? Voire un arrêt très tôt pour certains ? Tout est possible. Et quand on sait que la Safety Car sort souvent ici (vent de sable, débris, accrochages), la moindre décision en salle de stratégie peut tout faire basculer.
Les scénarios pour le titre dès demain
Allez, on joue un peu aux pronostics – c’est le jeu en fin de saison.
- Verstappen gagne + Norris hors des points → titre quasiment acquis pour Max (il suffirait d’un point lors des deux dernières courses)
- Verstappen gagne + Norris 6e ou mieux → l’écart descend sous les 20 points, suspense total jusqu’à Abu Dhabi
- Norris gagne la course → titre presque en poche (il faudrait un miracle à Max)
- Piastri gagne et Norris 3e ou moins → l’Australien revient complètement dans la course au titre, scénario fou
Franchement ? Je ne donne pas cher de nos nerfs demain soir.
Pourquoi ce sprint nous a autant fait vibrer
Le format sprint, on l’aime ou on le déteste. Mais quand il offre des courses comme celle-ci, on ne peut qu’applaudir. Dix-neuf tours, pas de pit-stop obligatoire, des départs lancés, des bagarres à chaque virage : c’était du pur spectacle. Et surtout, ça a rappelé une chose essentielle : en Formule 1, rien n’est jamais joué d’avance.
On a vu un champion en titre prêt à tout, un leader qui a tenu bon sous pression, et un jeune loup qui continue de grandir à vue d’œil. Piastri, avec cette victoire tranquille, envoie un message clair : il n’est plus juste le gentil coéquipier. Il veut le titre, lui aussi.
Demain, à 17 heures, les lumières s’éteindront sur la grille. Et là, plus de calculs, plus de gestion : juste 57 tours de guerre totale. Je ne sais pas vous, mais moi je vais déjà préparer le café. Parce que cette fin de saison 2025 risque de rentrer dans les annales.
Et vous, vous misez sur qui demain ? Dites-le moi en commentaire, on débriefera ça ensemble après la course. En attendant, savourez bien cette nuit qatarie : elle risque d’être la dernière calme avant longtemps.
