Vous vous souvenez de ce frisson quand Wahbi Khazri a planté ce but magnifique contre la France en 2022 ? Tout le Qatar vibrait, la Tunisie battait le champion du monde… mais rentrait quand même à la maison. Sept participations, zéro huitième de finale. C’est le genre de statistique qui colle à la peau. Et puis arrive ce tirage au sort, début décembre 2025, et là… bam. Le groupe F tombe. Et franchement, je me suis dit : soit c’est l’année où tout bascule, soit c’est encore une cruelle désillusion.
Un groupe F qui ne fait pas de cadeaux
Quand le nom de la Tunisie est sorti du chapeau 3, on savait déjà que ça n’allait pas être une promenade de santé. Mais tomber avec les Pays-Bas, le Japon et un barragiste européen encore inconnu, c’est du niveau « mission impossible » sur le papier. Pourtant, et c’est là que ça devient passionnant, ce groupe est peut-être le plus ouvert de toute la compétition.
Parce que oui, les Néerlandais font peur avec leur armada offensive. Oui, les Japonais sont devenus une machine à jouer collectif et intensité. Et oui, le quatrième larron (Ukraine, Suède, Pologne ou Albanie) aura forcément faim après avoir survécu aux barrages. Mais justement : personne n’est intouchable dans ce groupe. Et la Tunisie version 2025-2026 a des arguments qu’elle n’existaient pas avant.
L’ordre des matchs : un avantage caché ?
Premier match : barragiste européen – Tunisie
Deuxième match : Tunisie – Japon
Troisième match : Tunisie – Pays-Bas
Franchement, je trouve cet ordre plutôt malin. Commencer par le barragiste, c’est l’occasion rêvée de prendre les trois points d’entrée. Ces équipes-là arrivent souvent fatiguées mentalement après les barrages et un voyage transatlantique. Si les Aigles de Carthage font le boulot dès le premier match, tout devient possible.
Ensuite le Japon. On les a vus en 2022 renverser l’Allemagne et l’Espagne. Mais on les a aussi vus perdre contre la Costa Rica quand l’intensité est retombée. C’est une équipe qui peut tout gagner comme tout perdre en l’espace de dix minutes. Un match charnière comme Ellyes Skhiri et Aïssa Laïdouni au top peut complètement les étouffer.
Et enfin les Pays-Bas en clôture. À ce moment-là, soit les Oranje sont déjà qualifiés et lèvent un peu le pied (ça arrive plus souvent qu’on ne le croit), soit ils jouent leur survie et là… bon courage. Mais avec six points dans la besace, la Tunisie pourrait se permettre un match nul héroïque.
La génération qui peut enfin briser la malédiction
Parlons peu, parlons bien : cette sélection tunisienne-là n’a plus rien à voir avec celle de 2018 ou même 2022. Les qualifications africaines ? Parcours parfait, zéro but encaissé. Zéro. C’est historique. Sami Trabelsi a installé une solidité défensive impressionnante et, surtout, il a réussi à intégrer la nouvelle vague sans perdre l’âme de cette équipe.
- Hannibal Mejbri enfin titulaire indiscutable à Séville et qui explose
- Ellyes Skhiri qui règne au milieu en Bundesliga
- Montassar Talbi et Dylan Bronn qui forment une charnière ultra-complémentaire
- Msakni qui, à 36 ans, joue encore les grands frères et marque quand il faut
- Des jeunes comme Elias Saad ou Haythem Jouini qui apportent de la folie devant
Cette équipe a du caractère, de la technique et surtout une énorme envie de marquer l’histoire. J’ai rarement vu une génération tunisienne aussi complète.
Le barragiste européen : la grande inconnue
En mars 2026, on saura enfin qui complète ce groupe F. Quatre possibilités :
- Ukraine : l’équipe la plus imprévisible du lot, capable de battre n’importe qui un soir inspiré
- Suède : physique, expérience, mais souvent en manque de créativité
- Pologne : tout dépendra de l’état de forme de Lewandowski à 37 ans
- Albanie : la surprise possible, ultra-organisée et qui joue sans complexe
Mon petit doigt me dit que ce sera l’Ukraine. Et dans ce cas, le premier match deviendra un véritable choc émotionnel. Deux peuples qui aiment le foot viscéralement, deux équipes qui n’ont rien à perdre. Ça peut donner un match d’anthologie.
Les clés pour créer l’exploit
Si la Tunisie veut enfin voir les huitièmes, il faudra :
- Prendre minimum 4 points sur les deux premiers matchs
- Rester invaincue défensivement comme pendant les qualifications
- Que Hannibal et Skhiri soient au niveau Ligue des Champions
- Un peu de réussite sur les blessures et les cartons
- Que le public tunisien fasse encore vibrer les stades américains comme en 2022
Parce que oui, les supporters tunisiens vont encore se déplacer en masse. Les communautés en Californie, au Texas et dans l’Est vont mettre le feu. Et on sait tous que quand les Aigles de Carthage jouent devant 30 000 supporters en rouge, ils se transcendent.
Mon pronostic (et je l’assume)
Je vais me mouiller : je vois la Tunisie finir deuxième de ce groupe. Devant le Japon et le barragiste, derrière les Pays-Bas. 5 ou 6 points, peut-être une victoire contre le barragiste et deux nuls. C’est ambitieux ? Oui. Mais réaliste quand on voit la dynamique actuelle.
Et si jamais ça passe… imaginez l’explosion de joie. Septième participation, première qualification pour les huitièmes. Ce serait tout simplement historique.
Le Mondial 2026 s’annonce comme le plus ouvert de l’histoire avec 48 équipes. La Tunisie a tiré le groupe le plus dur du chapeau 3, c’est vrai. Mais parfois, c’est dans l’adversité qu’on écrit les plus belles pages. Alors rendez-vous en juin 2026. Quelque chose me dit que les Aigles de Carthage n’ont pas fini de nous surprendre.
Et vous, vous y croyez ?
