Vous est-il déjà arrivé d’entendre une chanson que vous aviez complètement oubliée et de vous retrouver, sans prévenir, la gorge serrée et les yeux humides ? C’est exactement ce qui se passe en ce moment avec des millions de Français devant leur télévision ou leur téléphone.
Une publicité de Noël, celle d’une grande enseigne de distribution, vient de provoquer un véritable séisme dans le monde du streaming. Un titre sorti en 1974, relégué depuis longtemps aux soirées rétro ou aux mariages un peu ringards, s’est hissé d’un coup en haut des classements. Et pas qu’un peu : les écoutes ont été multipliées par vingt en l’espace de quelques jours seulement. Franchement, qui l’aurait cru ?
Quand une pub de supermarché ressuscite un tube oublié
Le morceau en question ? Le Mal aimé, une perle méconnue de Claude François, sortie à l’époque en face B d’un 45 tours. À l’origine, ce n’était même pas le titre phare du disque. Pourtant, cinquante et un ans plus tard, il vit une seconde jeunesse complètement dingue grâce à un spot publicitaire qui revisite le mythe du grand méchant loup avec une tendresse bouleversante.
Le concept est simple et pourtant terriblement efficace : un loup solitaire, rejeté par tous, qui trouve enfin sa place auprès d’une petite fille le soir de Noël. Sur ces images en animation traditionnelle (et oui, pas d’IA ici, tout est fait à la main), la voix de Cloclo résonne avec une émotion décuplée. Le résultat ? Des millions de vues en quelques jours et un raz-de-marée sur les plateformes de streaming.
Les écoutes ont été multipliées par vingt sur toutes les plateformes entre le 5 et le 10 décembre en France.
– Un responsable du catalogue musical concerné
Vingt fois plus. Laissez-moi vous dire que dans l’industrie musicale, c’est du jamais vu pour un titre aussi ancien. D’habitude, ce genre de performance est réservé aux sorties de Taylor Swift ou aux tubes TikTok du moment. Là, on parle d’une chanson que même les plus grands fans de Claude François avaient parfois oubliée.
Un phénomène qui dépasse les frontières
Ce qui est encore plus fou, c’est que le phénomène ne se limite pas à la France. Aux États-Unis, par exemple, les écoutes quotidiennes sont passées d’une petite vingtaine à plusieurs milliers. En Belgique, en Suisse, au Canada… partout où la pub a été diffusée ou partagée, le titre grimpe. Internet a fait le reste : les réseaux sociaux se sont enflammés, les reels TikTok et Instagram ont fleuri, et tout le monde veut savoir « c’est quoi cette chanson qui fait pleurer dans la pub ? ».
Je vous avoue que personnellement, quand j’ai vu la pub pour la première fois, j’ai eu un frisson. Pas seulement parce que la réalisation est magnifique, mais parce que la chanson colle parfaitement à l’histoire. Les paroles parlent d’un être incompris, rejeté, seul… et la pub raconte exactement la même chose avec son loup. C’est d’une justesse rare.
Pourquoi cette pub marche-t-elle aussi fort ?
Plusieurs raisons à cela, à mon sens.
- D’abord, l’émotion pure. On est en décembre, période où tout le monde est un peu plus sensible. Une histoire de solitude qui finit bien, ça touche forcément.
- Ensuite, le choix d’une animation traditionnelle. Dans un monde saturé d’effets spéciaux et d’images générées par IA, voir un film entièrement réalisé à la main levée, avec 70 artistes mobilisés pendant six mois, ça fait du bien.
- Enfin, le retour du vintage. Les années 70 et 80 reviennent en force dans la mode, la déco, la musique. Entendre Claude François dans une pub moderne, c’est comme un pont entre deux époques.
Et puis il y a cette magie inexplicable : parfois, une chanson et une image se rencontrent au bon moment, et ça fait tilt chez des millions de personnes en même temps. C’est rare, mais quand ça arrive, c’est magnifique.
Claude François, toujours vivant dans nos cœurs
Ce qui me frappe le plus dans cette histoire, c’est à quel point Claude François reste ancré dans la mémoire collective française. Quarante-sept ans après sa disparition, il continue de toucher les nouvelles générations. Ma nièce de 12 ans, qui écoute habituellement du rap ou de la K-pop, m’a demandé l’autre jour : « C’est qui ce chanteur dans la pub ? J’adore ! ».
Preuve que les grandes chansons traversent le temps quand elles sont sincères. Le Mal aimé n’était pas le tube le plus connu de Cloclo, loin de là. Mais il avait cette mélodie lancinante, cette fragilité dans la voix, cette vulnérabilité qui colle parfaitement à notre époque où on parle enfin de santé mentale, de rejet, d’acceptation de soi.
En choisissant ce titre plutôt qu’un Alexandrie Alexandra ou un Magnolias for Ever, la marque a pris un risque. Et elle a gagné haut la main.
Les précédents succès musicaux d’Intermarché
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cette enseigne fait mouche avec la musique française. Vous vous souvenez de la pub avec Terrenoire ? Ou celle avec Benjamin Biolay ? À chaque fois, le même schéma : un titre peu connu ou oublié, une histoire émouvante, et bam, le morceau cartonne à nouveau.
Ils ont compris un truc essentiel : aujourd’hui, les gens ne veulent plus de pub qui vend, ils veulent des histoires qui touchent. Et quand en plus tu ressuscites un trésor du patrimoine musical français, tu marques des points pour longtemps.
Et maintenant ? Vers un retour durable ?
La grande question, c’est de savoir si ce succès va durer. Est-ce que Le Mal aimé va redevenir un standard de Noël, comme All I Want for Christmas de Mariah Carey ? Probablement pas à ce point-là, mais il a déjà gagné une place spéciale dans le cœur de cette génération 2025.
Ce qui est certain, c’est que cette histoire nous rappelle une chose essentielle : la musique n’a pas d’âge. Un bon morceau, une belle émotion, et hop, il renaît de ses cendres cinquante ans plus tard. C’est beau, non ?
Alors la prochaine fois que vous croiserez cette pub à la télé, laissez-vous emporter. Et si vous sentez une petite larme couler, sachez que vous n’êtes pas seul. Des millions de personnes pleurent avec vous… et écoutent en boucle Le Mal aimé depuis une semaine.
Preuve que parfois, les plus belles résurrections ne viennent pas des algorithmes ou des playlists officielles, mais d’une simple publicité de supermarché qui a su toucher juste.
Et vous, elle vous a fait pleurer, cette pub ? Dites-le-moi en commentaire, je suis curieux de savoir si je suis le seul à avoir craqué…
