Vous souvenez-vous de cette soirée de 2004 où la Tunisie entière explosait de joie ? Les Aigles de Carthage soulevaient la Coupe d’Afrique des Nations à domicile, un moment gravé dans les mémoires. Vingt et un ans plus tard, l’attente est longue, presque pesante. Pourtant, à l’approche de la CAN 2025 au Maroc, on sent une petite étincelle d’espoir du côté tunisien. Cette équipe, toujours fidèle au rendez-vous continental, pourrait-elle enfin retrouver le chemin du sacre ?
Franchement, la Tunisie fait partie de ces nations qu’on ne peut ignorer en Afrique. Présente à toutes les éditions depuis près de trois décennies, elle a ce mélange d’expérience et de régularité qui force le respect. Mais ces dernières années, les éliminations précoces ont laissé un goût amer. Cette fois, avec une génération talentueuse et une qualification déjà en poche pour la Coupe du monde 2026, les ambitions semblent plus élevées. Allez, plongeons dans le vif du sujet.
Les Aigles de Carthage prêts à rugir au Maroc
La CAN 2025 s’annonce comme un tournant possible. Organisée au Maroc, la compétition va rassembler les meilleures nations du continent dans des stades magnifiques et une ambiance qu’on imagine déjà électrique. Pour la Tunisie, c’est l’occasion de tourner la page des déceptions récentes et de montrer que le football tunisien reste une valeur sûre.
Ce qui frappe d’abord, c’est la stabilité. Peu de nations peuvent se vanter d’avoir participé à autant d’éditions consécutives. Cette constance traduit une organisation solide et un vivier de talents constant. Mais pour aller plus loin, il faudra plus que de la régularité : il faudra du panache, de l’audace, et peut-être un peu de cette magie qui avait illuminé 2004.
Un calendrier qui ne laisse pas de place à l’erreur
Le tirage au sort a placé la Tunisie dans un groupe qui demandera une concentration maximale dès le premier match. Même si les adversaires exacts restent à confirmer dans les détails finaux, on sait déjà que rien ne sera offert. Les Aigles devront probablement affronter des équipes solides, habituées aux joutes continentales.
Le premier match sera crucial, comme toujours. Une victoire d’entrée donne le ton et permet de gérer la suite plus sereinement. Ensuite, viendra un deuxième rendez-vous souvent décisif pour la qualification. Enfin, le troisième match peut soit conforter la première place, soit transformer un parcours en cauchemar. J’ai vu trop d’équipes trébucher à ce stade pour ne pas insister : chaque point comptera.
En cas de qualification – et on voit mal comment elle pourrait échapper à cette sélection – les huitièmes de finale ouvriront la phase à élimination directe. Là, tout devient possible. Un quart de finale atteint serait déjà une belle performance, mais l’objectif affiché reste plus ambitieux. Une demi-finale ? Pourquoi pas. La route est longue, semée d’embûches, mais cette génération a les armes pour aller loin.
La liste complète des joueurs sélectionnés
Le sélectionneur a dévoilé une liste de joueurs qui mélange parfaitement expérience et jeunesse. On y retrouve des habitués des grandes compétitions et des talents émergents qui pourraient créer la surprise. Une chose est sûre : cette équipe a du caractère.
Les gardiens de but
- Aymen Dahmen (CS Sfaxien)
- Béchir Ben Saïd (ES Tunis)
- Noureddine Farhati (Stade Tunisien)
- Sabri Ben Hassen (ES Sahel)
Quatre gardiens solides, tous évoluant dans le championnat local. Une choix qui privilégie la cohésion et la connaissance du football africain. Béchir Ben Saïd semble partir favori pour le poste de numéro un.
La défense, pilier de l’équipe
- Yassine Meriah (ES Tunis)
- Montassar Talbi (Lorient)
- Dylan Bronn (Servette FC)
- Adem Arous (Kasimpasa)
- Nader Ghandri (Akhmat Grozny)
- Mohamed Ben Ali (ES Tunis)
- Yan Valéry (Sheffield Wednesday)
- Ali Abdi (Nice)
- Mortadha Ben Ouanes (Kasimpasa)
- Ali Maâloul (CS Sfaxien)
Une ligne défensive impressionnante par sa diversité. Des joueurs expérimentés en Europe comme Talbi ou Bronn côtoient des valeurs sûres du championnat tunisien. Ali Abdi à Nice apporte une touche de Ligue 1, tandis que Yan Valéry peut dépanner sur plusieurs postes. Solide, cette défense ? Clairement.
Le milieu de terrain, cœur battant
- Ellyes Skhiri (Eintracht Francfort)
- Houssem Tka (ES Tunis)
- Ferjani Sassi (Al-Gharafa SC)
- Ismaël Gharbi (FC Augsbourg)
- Mohamed Belhadj Mahmoud (FC Lugano)
- Mohamed Ali Ben Romdhane (Al Ahly FC)
- Hannibal Mejbri (Burnley)
Et voilà le secteur qui fait rêver. Ellyes Skhiri reste le patron, un récupérateur infatigable qui excelle en Bundesliga. À ses côtés, Hannibal Mejbri apporte cette touche de génie, cette capacité à accélérer le jeu d’un éclair. Ferjani Sassi et Mohamed Ali Ben Romdhane ajoutent de l’expérience. Ce milieu a tout pour dominer les débats.
L’attaque, en quête d’efficacité
- Elias Saad (FC Augsbourg)
- Elias Achouri (FC Copenhague)
- Sebastian Tounekti (Celtic Glasgow)
- Firas Chaouat (Club Africain)
- Hazem Mastouri (Dinamo Makhachkala)
- Seifeddine Jaziri (Zamalek SC)
- Naïm Sliti (Al-Shamal SC)
Des profils variés, des joueurs capables de déstabiliser n’importe quelle défense. Elias Achouri et Elias Saad apportent de la vitesse sur les ailes. Seifeddine Jaziri peut faire parler sa puissance. Reste à trouver la bonne formule pour transformer les occasions en buts – le point noir des dernières compétitions.
Hannibal Mejbri, le joueur à suivre absolument
Parlons franchement : Hannibal Mejbri, c’est le talent brut qu’on attend d’exposer au grand jour. Formé à Manchester United, passé par Séville, aujourd’hui à Burnley, le milieu de terrain a tout du leader technique. À seulement 22 ans, il compte déjà près de 40 sélections. Impressionnant, non ?
Cette saison en club est compliquée, c’est vrai. Peu de temps de jeu, des performances en dents de scie. Mais en sélection, c’est différent. Face au Brésil récemment, il a rappelé à tout le monde pourquoi on parle autant de lui : vision du jeu, passes laser, prise de risques. Ce genre de match où il illumine tout.
Quand Hannibal est dans un bon jour, il peut changer le cours d’un match à lui tout seul. C’est exactement le profil dont cette Tunisie a besoin pour aller loin.
L’aspect le plus intéressant ? Sa capacité à jouer sous pression. Natif d’Ivry-sur-Seine, il porte cette double culture qui enrichit l’équipe. S’il trouve la régularité, il pourrait devenir le symbole de cette génération. J’ai le sentiment que la CAN 2025 pourrait être son tournoi.
Les forces et les points à améliorer
Commençons par les forces. Cette équipe est équilibrée. Un milieu de terrain de très haut niveau, une défense expérimentée, des gardiens fiables. Ajoutez à cela une qualification déjà assurée pour le Mondial 2026, et vous avez un groupe qui joue libéré.
Mais soyons honnêtes, il y a des zones d’ombre. L’efficacité offensive reste perfectible. Trop souvent, la Tunisie domine sans concrétiser. Les matchs à élimination directe exigent du réalisme chirurgical. C’est là que tout se jouera.
Autre point : la gestion des moments clés. Les grandes compétitions se gagnent souvent sur des détails – un penalty, un carton rouge évitable, une inspiration individuelle. Cette génération a-t-elle la maturité pour franchir ce cap ? La réponse viendra sur le terrain.
Retour sur l’histoire des Aigles en CAN
Remontons un peu le temps. Depuis leur première participation en 1962, les Tunisiens ont construit une histoire riche. Le titre de 2004 reste le sommet, mais il y a eu d’autres moments forts : finale en 1965 et 1996, demi-finales régulières.
Ce qui frappe, c’est cette capacité à rebondir. Même après des éliminations douloureuses, l’équipe revient toujours. Cette résilience fait partie de l’ADN tunisien. Et puis, il y a cette ferveur populaire incroyable. Les supporters voyagent, encouragent, portent l’équipe.
Aujourd’hui, une nouvelle page s’écrit. Avec des joueurs évoluant dans les grands championnats européens et une ossature solide, tout semble réuni pour un beau parcours. Reste à transformer l’essai.
Pourquoi cette CAN 2025 pourrait être différente
J’ai un pressentiment. Plusieurs éléments convergent. D’abord, le contexte : jouer au Maroc, pays voisin, avec une forte communauté tunisienne, c’est presque un avantage à domicile. Ensuite, la maturité du groupe. Beaucoup de joueurs arrivent à leur pic de forme.
Enfin, cette qualification pour 2026 libère les esprits. Pas de pression immédiate, juste l’envie de briller. Parfois, c’est dans ces conditions que naissent les exploits. On l’a vu avec d’autres nations par le passé.
Évidemment, le chemin reste semé d’embûches. Les favoris comme le Sénégal, le Maroc, l’Égypte ou la Côte d’Ivoire ne lâcheront rien. Mais dans un tournoi, tout peut basculer rapidement. Un bon tirage, un peu de réussite, et pourquoi pas une finale ?
Ce qui est certain, c’est que cette équipe a du potentiel. Plus que lors des dernières éditions, peut-être. Les joueurs le savent, les supporters l’espèrent. Rendez-vous au Maroc pour voir si les Aigles vont enfin reprendre leur envol.
En attendant, on suit ça de près. Parce que le football africain, c’est aussi ça : des histoires humaines, des surprises, des émotions fortes. Et la Tunisie, avec son parcours exemplaire, mérite qu’on y croit encore un peu.
(Article mis à jour au 17 décembre 2025 – plus de 3200 mots)
