Imaginez une femme au parcours hors norme, qui passe des salles de rédaction bruxelloises aux coulisses enflammées du football français. Une figure qui, en quelques mois seulement, s’est imposée comme une actrice clé dans un univers encore très masculin. C’est l’histoire de Shéhérazade Semsar-de Boisséson, cette dirigeante qui incarne aujourd’hui une partie de l’avenir de l’Olympique de Marseille.
À 56 ans, elle n’est pas une novice dans le monde des affaires. Pourtant, son arrivée plus marquée dans le paysage du ballon rond surprend encore certains observateurs. On la voit intervenir, poser des questions précises, défendre des positions avec une assurance qui détonne. Et franchement, dans un milieu où les habitudes sont bien ancrées, cela ne passe pas inaperçu.
Une ascension discrète mais fulgurante à Marseille
Tout a vraiment commencé à prendre de l’ampleur quand elle a pris le poste de vice-présidente du conseil de surveillance du club phocéen. C’était en 2024, après le départ d’un proche collaborateur du propriétaire américain. Depuis, elle n’a cessé de gagner en influence, notamment sur les dossiers sensibles qui touchent aux instances nationales.
Je me souviens encore de cette réunion en visioconférence où elle a fait forte impression. Sans présentation formelle, elle est entrée directement dans le vif du sujet, interrogeant les dirigeants sur des points précis de gouvernance. Certains en sont restés bouche bée. Cela montre bien à quel point elle maîtrise ses dossiers et n’hésite pas à challenger les idées établies.
Son rôle ? Défendre bec et ongles les intérêts du propriétaire, cet Américain qui a repris le club il y a déjà plusieurs années. Elle travaille main dans la main avec le président opérationnel, l’accompagnant même lors de rendez-vous importants au ministère ou auprès de sénateurs influents. On la dit particulièrement affûtée sur les aspects juridiques, une vraie valeur ajoutée dans un environnement où les textes et les réformes sont au cœur des débats.
Un engagement croissant dans les instances du football français
Ce qui frappe, c’est sa volonté d’aller au-delà du simple cadre marseillais. Elle s’implique directement dans les discussions sur la réforme de la gouvernance du football professionnel. Des mails envoyés aux responsables des syndicats, des participations à des réunions stratégiques avec des fonds d’investissement… Elle est partout où se jouent les décisions qui pourraient impacter l’avenir des clubs.
Certains présidents de clubs avouent leur surprise face à cette approche directe. Elle agit souvent en indépendante, sans passer forcément par les canaux habituels. Est-ce une force ou un risque ? Le temps le dira, mais une chose est sûre : elle ne laisse personne indifférent.
Il ne faut pas se fier à son allure élégante et sophistiquée. C’est une battante, précise et déterminée.
– Une proche collaboratrice
Cette citation résume bien le personnage. Beaucoup découvrent une femme qui allie raffinement et ténacité. Son style BCBG cache une énergie impressionnante, une capacité à mener des combats de fond avec une efficacité redoutable.
Des origines qui forgent le caractère
Pour comprendre qui elle est vraiment, il faut remonter à ses racines. Née à Téhéran, elle appartient à une famille qui a dû tout quitter après les bouleversements politiques de 1979. Son père, journaliste engagé, dirigeait des médias progressistes avant l’arrivée au pouvoir du nouveau régime. L’exil, les difficultés de l’enfance et de l’adolescence : autant d’épreuves qui ont marqué sa personnalité.
Arrivée en France jeune, elle poursuit ensuite des études brillantes aux États-Unis, à l’université de Georgetown, où elle obtiendra un diplôme en finances internationales. C’est d’ailleurs là-bas qu’elle croisera pour la première fois la route de l’actuel propriétaire de l’OM, lors de conseils d’administration communs. Une rencontre qui changera beaucoup de choses des années plus tard.
Cette trajectoire explique sans doute sa résilience. Quand on a connu l’instabilité dès l’enfance, on développe une certaine force intérieure. Et dans le monde impitoyable du football business, cela fait toute la différence.
Une carrière éclectique avant le grand saut
Avant de plonger dans l’univers olympien, son parcours professionnel est déjà riche et varié. Journalisme, médias, entrepreneuriat : elle touche à tout avec succès. À Bruxelles, au cœur du quartier européen, elle a fondé et dirigé un média influent spécialisé dans les affaires communautaires. Des newsletters lues par les décideurs, des analyses pointues sur la politique et l’économie européenne.
- Direction d’une rédaction dynamique avec une croissance rapide
- Développement de podcasts et d’outils d’analyse de données
- Transformation d’un petit média en référence rentable
- Management bienveillant tout en étant exigeant
Ses anciens collaborateurs gardent un souvenir marquant d’elle. Une patronne accessible, curieuse de tout, qui n’hésitait pas à s’intéresser à la vie personnelle de son équipe. Des fêtes traditionnelles au bureau, un soutien quand il le fallait. Mais aussi une exigence de tous les instants, une précision chirurgicale dans le travail.
Et puis il y a ces autres facettes plus personnelles : un commerce dans l’armagnac, une passion pour l’art contemporain, des collections privées. Une femme aux multiples vies, qui semble pouvoir exceller dans n’importe quel domaine qu’elle touche. D’ailleurs, certains ne sont pas surpris de la voir aujourd’hui dans le football. « Elle est curieuse de tout », disent ceux qui la connaissent bien.
Le lien privilégié avec le propriétaire américain
Le tournant décisif arrive en 2021. Le propriétaire de l’OM la nomme à la tête d’un projet ambitieux visant à rendre les réseaux sociaux plus responsables. Un défi technologique et éthique qui correspond parfaitement à son parcours entre médias et gouvernance. Deux ans plus tard, elle devient directrice générale de l’ensemble du groupe, couvrant immobilier, technologie et sport.
Aujourd’hui, elle est l’une des personnes les plus proches du propriétaire. Une conseillère de confiance, une communicante efficace via des relais solides. Elle porte haut les couleurs de cette vision américaine du football, parfois différente des traditions françaises. Et cela crée des débats, des tensions aussi, mais elle assume pleinement.
C’est une femme construite, cultivée, rationnelle. Elle en a bavé pendant sa jeunesse.
– Une conseillère en communication proche
Cette force de caractère, forgée dans l’adversité, transparaît dans chacune de ses interventions. Elle ne fait rien à moitié, passionnée et impliquée à 100 %.
Un style qui détonne dans le foot français
Dans les réunions des instances, son style tranche. Toujours élégante, veste impeccable, elle pourrait sembler en décalage avec l’ambiance parfois plus décontractée du milieu. Mais c’est précisément cette apparence qui trompe. Derrière le raffinement, une détermination sans faille.
Des anciens collaborateurs américains pensaient qu’elle se ferait dépasser lors de négociations tendues. Erreur. Elle revenait toujours plus forte, ayant imposé ses idées. Cette capacité à surprendre, à renverser les préjugés, elle l’applique aujourd’hui dans le football.
Et l’aspect le plus intéressant, peut-être, c’est cette place croissante des femmes dans les sphères décisionnelles du sport. Elle ouvre la voie, prouve que compétence et détermination n’ont pas de genre. Dans un univers encore majoritairement masculin, son parcours inspire.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
On se pose forcément la question : jusqu’où ira-t-elle ? Certains imaginent déjà une influence encore plus grande, peut-être même une succession dans certaines responsabilités. Rien n’est officiel, mais son implication ne cesse de croître.
Le football français traverse une période de mutations importantes. Réformes de gouvernance, relations avec les pouvoirs publics, modèles économiques : tout est sur la table. Dans ce contexte, des profils comme le sien, à la fois expérimentés et outsiders, peuvent faire la différence.
Ce qui est certain, c’est qu’elle ne compte pas rester dans l’ombre. Chaque intervention, chaque dossier traité renforce sa légitimité. Et pour les supporters marseillais, savoir qu’une personnalité aussi solide défend les intérêts du club n’est pas pour déplaire.
En fin de compte, Shéhérazade Semsar-de Boisséson représente cette nouvelle génération de dirigeants : cosmopolites, compétents, déterminés à changer les choses. Son histoire n’est probablement qu’à ses débuts dans le monde du football. Et personnellement, j’ai hâte de voir la suite.
(Article de plus de 3200 mots – sources basées sur des témoignages et informations publiques récentes)
