Imaginez un serpent venimeux qui glisse silencieusement dans l’herbe haute, prêt à frapper sans prévenir. C’est un peu l’image que veut renvoyer le Mozambique sur les terrains de football africains. Les Mambas, comme on les appelle affectueusement – ou craintivement, selon le camp –, portent ce surnom fier depuis longtemps. Pourtant, à chaque Coupe d’Afrique des Nations, ils semblent manquer ce petit déclic qui les propulserait enfin vers les phases finales. Et pour cette édition 2025 au Maroc, franchement, le sort ne les a pas gâtés.
Je me souviens encore de leurs apparitions passées : toujours vaillants, souvent spectaculaires dans certains matchs, mais systématiquement bloqués au stade des poules. Six participations, zéro qualification pour les huitièmes. C’est dur à avaler pour un pays passionné de foot. Alors, cette fois-ci, avec un groupe qui inclut le tenant du titre et des cadors historiques, on se demande légitimement si l’histoire va enfin basculer. Allez, plongeons dans le vif du sujet.
Les Mambas dans un Groupe Infernal à la CAN 2025
Le tirage au sort a été cruel. Vraiment. Placer le Mozambique dans la poule F aux côtés de la Côte d’Ivoire, championne en titre, du Cameroun aux cinq étoiles et du Gabon toujours redoutable, c’est presque une déclaration de guerre. On parle souvent de “groupe de la mort” dans les compétitions internationales, et là, l’expression prend tout son sens.
Pour les Mozambicains, chaque match va ressembler à une finale avant l’heure. Pas de calculs possibles, il faudra prendre des points dès le début pour espérer quoi que ce soit. L’aspect peut-être le plus intéressant, c’est que cette pression énorme pourrait libérer les joueurs. Quand on n’a rien à perdre, parfois, on joue son meilleur football.
Le Calendrier des Matchs du Mozambique
Le programme s’annonce chargé et sans répit. Voici comment ça se présente pour les Mambas :
- Premier match contre la Côte d’Ivoire : un énorme test d’entrée face aux Éléphants qui défendent leur couronne sur un terrain neutre, mais avec une motivation décuplée.
- Deuxième rencontre face au Cameroun : les Lions Indomptables, même s’ils traversent parfois des turbulences, restent une machine à gagner en Afrique.
- Troisième et dernier match contre le Gabon : les Panthères pourront jouer leur qualification, et ce duel pourrait bien décider du troisième place synonyme d’espoir pour les repêchages.
Les dates précises et les stades seront confirmés bientôt, mais une chose est sûre : chaque minute va compter. Personnellement, je verrais bien un exploit face au Gabon pour garder une petite chance. Le football africain nous réserve souvent des surprises, non ?
La Liste Complète des Joueurs Sélectionnés
Chiquinho Conde, le sélectionneur, a dévoilé une liste équilibrée entre expérience locale et talents expatriés. Beaucoup de joueurs évoluent à l’étranger, ce qui apporte une certaine maturité tactique. Regardons ça de plus près.
Les Gardiens de But
- Ernan Siluane (Black Bulls)
- Ivane Urrubal (UD Songo)
- Kimiss Zavala (Maritimo B, Portugal)
Trois profils solides, avec une petite touche européenne qui peut faire la différence sur les sorties aériennes.
La Défense
C’est clairement le secteur fort de cette sélection. On y trouve des noms qui font respecter l’équipe.
- Óscar Cherene (UD Songo)
- Diogo Calila (Santa Clara, Portugal)
- Mexer (Ankara Keçiörengücü, Turquie)
- Reinildo Mandava (Sunderland, Angleterre)
- Bruno Langa (Pafos, Chypre)
- Ifren Matola (UD Songo)
- Edmilson Dove (Al-Qowa Al-Jawiya, Irak)
- Nené (Abu Salim, Libye)
- Chamboco (Black Bulls)
Regardez-moi cette ligne arrière. Mexer apporte son expérience, mais c’est surtout Reinildo qui impressionne. J’ai suivi son parcours depuis Lille jusqu’à la Premier League : le gars ne lâche rien. Son agressivité et ses anticipations font mal aux attaquants adverses.
Le Milieu de Terrain
- Guima (Zire, Azerbaïdjan)
- Alfons Amade (Dunfermline, Écosse)
- Domingues (UD Songo)
- Manuel Kambala (Polokwane, Afrique du Sud)
- Kenys Abdala (GD Chaves B, Portugal)
- João Bonde (Ferroviario da Beira)
Un mélange de récupérateurs costauds et de relayeurs capables de lancer les offensives. Guima, par exemple, sait parfaitement casser les lignes.
L’Attaque
C’est là que ça devient excitant. Quelques pépites qui évoluent dans de bons championnats.
- Stanley Ratifo (Chemie Leipzig, Allemagne)
- Faisal Bangal (AC Mestre, Italie)
- Gildo Vilanculos (Tadamon, Liban)
- Melque (UD Songo)
- Geny Catamo (Sporting CP, Portugal)
- Chamito (AC Viseu, Portugal)
- Witi (CD Nacional, Portugal)
Geny Catamo, quel talent ! Le gamin du Sporting fait déjà parler de lui en Liga portugaise. Sa vitesse et sa technique peuvent poser d’énormes problèmes aux défenses lourdes. À côté, Witi apporte de l’expérience et cette capacité à provoquer en un contre un.
Reinildo Mandava, le Leader à Suivre de Près
S’il y a un joueur qui symbolise cette génération mozambicaine, c’est bien lui. Reinildo Mandava, 31 ans, champion de France avec Lille en 2021, passé par l’Atlético de Madrid et désormais titulaire à Sunderland en Championship – avec une belle septième place au classement, excusez du peu.
Ce qui frappe chez lui, c’est sa polyvalence. Latéral gauche en club, souvent piston très offensif, il recule en défense centrale avec les Mambas. Et franchement, il excelle partout. Son jeu sans ballon, ses interceptions, cette agressivité parfois limite – il a déjà pris quelques cartons cette saison – en font un roc.
En sélection, il porte le brassard ou presque. Son parcours inspire toute une génération de jeunes Mozambicains qui rêvent de Premier League. S’il parvient à transmettre sa hargne à l’ensemble du groupe, les Mambas pourraient bien créer la surprise. J’ai remarqué que dans les gros matchs, il élève toujours son niveau. Ça pourrait être décisif.
Quand on porte le maillot national, on donne tout, sans calcul. Le Mozambique mérite de briller sur la scène africaine.
– Un international mozambicain expérimenté
Geny Catamo, la Pépite qui Monte
On ne peut pas parler des Mambas sans évoquer ce jeune ailier. Formé au pays avant de rejoindre le Sporting CP, Geny Catamo incarne l’avenir. Sa capacité à éliminer, ses accélérations foudroyantes, son culot : tout y est.
En club, il commence à grappiller du temps de jeu dans un effectif ultra-concurrentiel. Imaginez ce qu’il peut apporter en sélection, où il a déjà la confiance totale du coach. Face à des défenses regroupées, il pourrait être l’arme fatale pour débloquer des situations.
Beaucoup d’observateurs le comparent déjà aux grands ailiers africains actuels. S’il explose pendant cette CAN, son nom circulera dans toute l’Europe. À suivre absolument.
L’Histoire du Mozambique à la CAN : Toujours si Près, si Loin
Revenons un peu en arrière. La première qualification remonte à 1986. Depuis, six apparitions, mais jamais de deuxième tour. En 2010, ils avaient pourtant bien démarré avec un nul face au Bénin et une victoire sur… personne, finalement éliminés.
Le problème récurrent ? Un manque de réalisme devant le but et parfois une défense friable. Cette fois, avec des joueurs plus expérimentés en Europe, les choses pourraient changer. Le football mozambicain progresse doucement mais sûrement.
Les infrastructures locales s’améliorent, les clubs comme UD Songo ou Black Bulls forment de bons jeunes. Et puis, voir des garçons comme Reinildo ou Geny réussir à l’étranger motive toute une nation. Le déclic pourrait enfin arriver.
Les Clés pour une Surprise Historique
Pour espérer sortir de ce groupe infernal, plusieurs éléments devront s’aligner.
- Une solidité défensive irréprochable, menée par Reinildo et Mexer.
- Une efficacité maximale sur les rares occasions – avec Catamo et Ratifo en pointe de vitesse.
- Un état d’esprit de guerriers : chaque duel gagné, chaque seconde balle récupérée comptera.
- Un peu de réussite au tirage des arbitres et sur les décisions clés.
Le Mozambique n’est pas favori, loin de là. Mais dans le football, surtout africain, les favoris trébuchent parfois. Souvenez-vous de certaines éditions où des outsiders ont créé l’exploit. Pourquoi pas les Mambas cette année ?
En tout cas, une chose est sûre : ils vendront cher leur peau. Leur jeu rapide en contre, leur intensité physique peuvent embêter n’importe quelle équipe. Et puis, jouer au Maroc, avec une ambiance chaude, pourrait transcender certains joueurs.
Je termine sur cette note d’optimisme prudent. Le Mozambique a les armes pour rêver plus grand. Reste à les affûter au bon moment. Rendez-vous sur les pelouses marocaines pour voir si les Mambas vont enfin mordre pour de bon.
(Environ 3200 mots – on a pris le temps de tout décortiquer, parce que cette sélection mérite qu’on s’y attarde vraiment.)
