Imaginez un peu : vous êtes à Twickenham, le stade vibre, et soudain, à la mi-temps, un groupe de colosses sort du banc pour tout changer. C’est exactement ce que l’Angleterre prépare face aux All Blacks ce samedi. Leur arme secrète ? Un banc si puissant qu’on l’a baptisé la Pom Squad. Mais d’où vient ce surnom, et surtout, peut-il vraiment renverser une équipe aussi mythique que la Nouvelle-Zélande ?
J’ai suivi de près les tests d’automne, et franchement, ce qui se passe du côté anglais est fascinant. Loin des clichés sur un XV de la Rose en reconstruction, on voit une équipe qui mise tout sur la profondeur de son effectif. Et ça, ça change tout dans le rugby moderne.
La Pom Squad : L’Évolution d’une Stratégie Gagnante
Depuis quelques années, le rugby international a pris un tournant physique. Les matches se gagnent souvent dans le money time, quand les titulaires commencent à fatiguer. L’Afrique du Sud l’a bien compris avec sa fameuse Bomb Squad, ce pack de remplaçants capable de tout faire exploser en seconde période. L’Angleterre, elle, a décidé de suivre le mouvement, mais à sa sauce.
Le terme Pom Squad a émergé presque par hasard lors du match contre l’Australie. Les commentateurs, les supporters, tout le monde en parlait. Et pour cause : six joueurs du banc avaient participé à la tournée des Lions. Une expérience rare, un niveau exceptionnel. À mon avis, c’est là que Steve Borthwick a vraiment marqué des points. Il ne s’agit plus de simples remplaçants, mais de véritables finisseurs.
D’où Vient le Surnom « Pom » ?
Petite pause historique. Le mot Pom n’a rien de flatteur à la base. Il date du début du XXe siècle, quand les Australiens et Néo-Zélandais moquaient les Anglais fraîchement débarqués, avec leur peau pâle qui rougissait au soleil. Prisoners of Mother England, disaient-ils. Abrégé en Pom. Aujourd’hui, l’Angleterre reprend ce surnom avec fierté, comme un clin d’œil ironique. Et franchement, ça colle parfaitement à cette équipe qui refuse de se laisser intimider.
Ce n’est pas juste un gadget marketing. Derrière la Pom Squad, il y a une vraie philosophie. Borthwick l’a répété : les matches contre les All Blacks se jouent à peu de choses. Un turnover gagné, une mêlée dominée en fin de match, et tout bascule. D’après moi, c’est exactement là que le banc peut faire la différence.
Je suis certain que les gars qui sortiront du banc auront un impact énorme sur cette partie.
– Steve Borthwick, sélectionneur de l’Angleterre
Un Banc à Plus de 300 Sélections
Regardons les chiffres. Contre les Fidji et l’Australie, le banc anglais cumulait plus de 300 sélections internationales. C’est énorme. Et ce samedi, ce sera presque pareil, avec Marcus Smith qui remplace Fin Smith, mais toujours six joueurs ayant porté le maillot des Lions. On parle là d’expérience au plus haut niveau, celle qui compte quand les nerfs sont à vif.
Prenez Luke Cowan-Dickie. Talonneur expérimenté, capable de stabiliser une mêlée ou de gratter un ballon crucial. À ses côtés, Ellis Genge, pilier gauche explosif, connu pour ses charges dévastatrices. Et que dire de Will Stuart à droite ? Un roc. En troisième ligne, Tom Curry apporte du vice, de l’intelligence tactique. Sans oublier Henry Pollock, la pépite de Northampton, polyvalente, capable de jouer à l’aile si besoin. C’est du lourd.
- Luke Cowan-Dickie : talonneur, 41 sélections, Lions 2021
- Ellis Genge : pilier gauche, 58 sélections, leader vocal
- Will Stuart : pilier droit, 38 sélections, force brute
- Tom Curry : flanker, 53 sélections, plaqueur infatigable
- Henry Pollock : troisième ligne, émergent, polyvalent
- Marcus Smith : ouvreur, 35 sélections, créatif
Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle donne le ton. Ce ne sont pas des joueurs de complément. Ce sont des titulaires en puissance, prêts à entrer et à imposer leur rythme. J’ai vu des matches où un seul changement à la 50e minute a complètement renversé la dynamique. Et avec ce banc, l’Angleterre a les moyens de le faire.
Les Preuves sur le Terrain
Revenons sur les deux premiers tests. Contre l’Australie : cinq avants entrés à la 52e minute. Résultat ? Domination en mêlée, turnover gagnés, et un score qui s’envole. Face aux Fidji, même scénario à la 54e. Six essais marqués après les changements. Ce n’est pas un hasard. C’est une stratégie rodée, travaillée à l’entraînement, avec un staff qui croit dur comme fer à ses remplaçants.
Et ce n’est pas nouveau. Déjà lors de la Coupe du Monde 2019, l’Angleterre avait surpris en demi-finale contre les All Blacks. 19-7, une masterclass. Borthwick était adjoint à l’époque. Il a retenu la leçon : la profondeur d’effectif, c’est la clé. Aujourd’hui, il l’applique à fond.
Pourquoi les All Blacks Craignent ce Banc
Les Néo-Zélandais savent ce qui les attend. Ils ont perdu contre l’Angleterre en 2019, et depuis, les confrontations sont toujours serrées. Un nul, trois défaites pour Borthwick, mais toujours à un cheveu. Cette fois, avec neuf victoires consécutives et un banc en feu, l’Angleterre a de quoi faire peur.
Les All Blacks, eux, ont aussi du répondant. Scott Barrett de retour, une troisième ligne mobile, des arrières créatifs. Mais en fin de match, quand les jambes lourdes arrivent, c’est là que la Pom Squad peut frapper. Une mêlée poussée à 80 mètres, un maul qui avance, un turnover au sol… Et Twickenham qui explose.
Quand ils rentrent sur la pelouse, toute la foule hurle. Dans ce genre de matches, le public a son rôle à jouer.
– Steve Borthwick
Henry Pollock, l’Atout Polyvalence
Parmi tous ces noms, un retient particulièrement l’attention : Henry Pollock. Jeune, talentueux, il a été travaillé à l’aile pendant la préparation. Pourquoi ? Parce que dans le rugby moderne, la polyvalence est reine. Un troisième ligne qui peut dépanner sur un côté, c’est de l’or. Surtout face à une défense néo-zélandaise qui adore presser les ailes.
Pollock, c’est le symbole de cette nouvelle génération anglaise. Formé à Northampton, il incarne l’avenir. Mais attention, il n’est pas là pour faire de la figuration. S’il entre, ce sera pour impacter immédiatement. Un plaquage décisif, une percée, un contest gagné. Ce genre de joueur peut changer un match en dix minutes.
Comparaison avec la Bomb Squad Sud-Africaine
On ne peut pas parler de la Pom Squad sans évoquer sa grande sœur sud-africaine. La Bomb Squad a révolutionné le rugby. Six avants entrants en bloc, une domination physique totale. L’Angleterre s’en inspire, mais avec une touche plus britannique : de la puissance, oui, mais aussi de la mobilité, de l’intelligence tactique.
| Critère | Bomb Squad (Afrique du Sud) | Pom Squad (Angleterre) |
| Nombre d’avants sur le banc | 6 à 7 | 6 |
| Sélections cumulées | 400+ | 300+ |
| Expérience Lions | Rare | 6 joueurs |
| Moment d’entrée | 40e-50e | 52e-54e |
| Impact observé | Domination physique | Essais marqués, turnovers |
Le tableau parle de lui-même. Les deux stratégies se ressemblent, mais l’Angleterre apporte une dimension supplémentaire : la créativité. Avec Marcus Smith ou Fin Smith au poste d’ouvreur, on peut imaginer des relances audacieuses, des coups de pied tactiques. Ce n’est pas que de la castagne. C’est du rugby complet.
Le Rôle du Public à Twickenham
On sous-estime souvent l’impact du public. À Twickenham, quand les remplaçants entrent, c’est un rugissement. 82 000 personnes qui poussent. Les All Blacks, habitués à l’hostilité, savent ce que c’est. Mais là, avec une Pom Squad qui marche, l’ambiance peut devenir étouffante.
J’ai vu des matches où le public a littéralement porté l’équipe. Un essai en coin à la 75e, un drop à la 80e… Tout devient possible. Et Borthwick le sait. Il en parle souvent : le banc, c’est aussi une arme psychologique. Les Néo-Zélandais voient ces joueurs entrer, et ils se disent : « Ça va être long. »
Et Si Ça Ne Marche Pas ?
Soyons honnêtes. Rien n’est garanti. Les All Blacks restent les All Blacks. Une défense agressive, des contres rapides, un jeu au pied millimétré. Si l’Angleterre prend l’eau en première mi-temps, même la Pom Squad aura du mal à rattraper. Mais avec neuf victoires d’affilée, la confiance est là. Et la stratégie est claire : tenir, puis accélérer.
Personnellement, je pense que ça peut passer. Pas forcément une victoire éclatante, mais un match gagné dans les détails. Une pénalité à la 78e, un essai en force à la 82e. Ce genre de scénario où le banc fait la différence. Et si ça arrive, on reparlera longtemps de cette Pom Squad.
L’Avenir de cette Stratégie
Au-delà de ce match, la Pom Squad pourrait devenir un modèle. D’autres nations vont s’en inspirer. On voit déjà des bancs renforcés un peu partout. Mais l’Angleterre a une longueur d’avance : des joueurs de classe mondiale, un staff expérimenté, et une culture du finish qui s’installe.
Prochain objectif ? La Coupe du Monde 2027. Si cette stratégie porte ses fruits dès maintenant, imaginez dans deux ans. Un effectif encore plus profond, des jeunes qui montent, des anciens qui encadrent. L’Angleterre pourrait redevenir une machine à gagner.
En attendant, rendez-vous ce samedi à 16h10. Twickenham, Angleterre contre Nouvelle-Zélande. Et quelque part sur le banc, six guerriers prêts à entrer dans l’histoire. La Pom Squad est là. Et elle ne compte pas faire de la figuration.
Et vous, qu’en pensez-vous ? La Pom Squad peut-elle être l’arme fatale ? Ou les All Blacks ont-ils encore un coup d’avance ? Dites-le en commentaire, on en discute !
