Imaginez le choc. Mars dernier, Tournoi des Six Nations, un plaquage anodin qui tourne mal et, clac, le genou droit d’Antoine Dupont lâche. Rupture du ligament croisé antérieur. Pour n’importe quel joueur, c’est la tuile. Pour le meilleur demi de mêlée du monde, c’est presque un tremblement de terre dans le rugby français. Huit mois et demi plus tard, le capitaine du XV de France s’apprête à fouler de nouveau la pelouse du Top 14. Et franchement, quand on regarde ce qu’il a fait pendant tout ce temps, on se dit qu’il n’a pas vraiment pris de vacances.
Quand l’arrêt forcé devient une renaissance
La plupart des sportifs, après une telle blessure, se terrent. Rééducation, kiné, muscu, et on attend que le corps veuille bien revenir. Antoine Dupont, lui, a décidé de vivre à 200 à l’heure même avec une béquille. On parle d’un mec qui, à peine opéré, planifiait déjà ses prochains déplacements. C’est presque agaçant tellement c’est impressionnant.
Une rééducation millimétrée, presque militaire
Direction Capbreton d’abord, le centre de référence pour les sportifs français de haut niveau. Là-bas, il a enchaîné les séances avec les meilleurs spécialistes. Piscine, vélo, renforcement proprioceptif… rien n’a été laissé au hasard.
Ce qui frappe, c’est la discipline. Le gars se levait à 6 h 30 pour commencer la journée par des exercices dans l’eau froide. Oui, froide. Parce que ça réduit l’inflammation plus vite. Il a même partagé sur les réseaux des vidéos où on le voit faire des squats avec une jambe, le sourire jusqu’aux oreilles. Franchement, qui fait ça ? Moi, avec un rhume, je reste trois jours sous la couette.
- Phase 1 (0 à 6 semaines) : protection totale, presque plus de charge sur la jambe
- Phase 2 : retour progressif de la mobilité et du renforcement
- Phase 3 : travail explosif et proprioception en extérieur
- Phase 4 : reprise du rugby spécifique, plaquages inclus
Et le plus fou ? Il a respecté les délais presque à la journée près. Les médecins parlaient de huit à neuf mois. Lui sera prêt en huit mois et demi. Quand on connaît la complexité d’une rupture du LCA, c’est juste dingue.
Des voyages qui sentent bon l’évasion
Pendant que certains suivaient la Coupe du monde de rugby à la télé, lui prenait l’avion. Direction les États-Unis, notamment New York. Photos devant l’Empire State Building, balades à Central Park… Loin du tumulte du rugby français, il a pu souffler.
Il y a eu aussi Dubai, les Maldives, et même un saut en Nouvelle-Zélande – ironique quand on sait que les All Blacks étaient en train de disputer une Coupe du monde sans lui. Ces voyages n’étaient pas que touristiques. C’était une façon de couper mentalement, de se rappeler qu’il existe une vie hors des terrains.
« J’avais besoin de voir autre chose, de me changer les idées. Le rugby, c’est ma passion, mais huit mois sans jouer, ça use. »
Il l’a répété plusieurs fois : ces escapades lui ont permis de revenir encore plus motivé. Et on veut bien le croire.
Le business : quand la blessure ouvre des portes
Être blessé, c’est aussi avoir du temps. Et Antoine Dupont n’est pas du genre à le gaspiller. Il a multiplié les partenariats, les apparitions publiques, les conférences. Des marques de sport bien sûr, mais aussi du luxe, de la banque, de l’automobile… Sa cote n’a jamais été aussi haute.
Le moment fort ? Sa prolongation XXL avec le Stade Toulousain. Un contrat que tout le monde s’arrache à commenter, mais qui le lie au club jusqu’en 2031 au minimum. On parle d’un salaire qui flirte avec les sommets du rugby français – et qui a relancé le débat sur le salary cap. Lui assume totalement.
Il a même lancé sa propre ligne de vêtements en collaboration avec une marque connue. Résultat : sold out en quelques heures. Preuve que son aura dépasse largement les terrains.
L’amour au cœur de la tempête
Et puis il y a cette partie-là, plus intime. Pendant ces huit mois, Antoine Dupont a officialisé sa relation. On l’a vu plus souvent accompagné, plus détendu, presque apaisé. Les photos volées sur les plages des Maldives ou à Roland-Garros n’ont fait que confirmer ce que tout le monde murmurait.
Il ne s’épanche pas beaucoup là-dessus – il reste assez discret – mais ceux qui le côtoient disent qu’il est « plus épanoui que jamais ». Et quand on connaît la pression qui pèse sur ses épaules, avoir quelqu’un pour partager ça, ça change tout.
Le grand retour : plus fort ou plus fragile ?
Ce samedi soir, face au Racing 92, il devrait commencer sur le banc. Une entrée progressive, histoire de ne pas brusquer le genou. Mais tout le monde sait qu’il ne sera pas là pour faire de la figuration longtemps.
Les observateurs sont unanimes : il revient avec une musculature impressionnante, une explosivité retrouvée et, surtout, une faim de loup. Huit mois sans jouer, ça laisse des traces… mais ça forge aussi le mental.
« Je n’ai jamais été aussi prêt. Physiquement, mentalement, tout est aligné. »
– Lui-même, il y a quelques semaines
Et on veut bien le croire. Parce que ce qui ressort de ces huit mois, ce n’est pas l’image d’un joueur diminué. C’est celle d’un mec qui a transformé une galère en opportunité. Rééducation, voyages, business, amour… Il a tout pris, tout vécu, et il revient plus complet qu’avant.
Le rugby français retient son souffle. Parce que oui, Antoine Dupont va rejouer. Et quelque chose nous dit que ça risque de faire très mal à la concurrence.
À samedi soir, alors. Et quelque part, merci pour cette blessure. Sans elle, on n’aurait jamais vu à quel point ce gars est hors norme, même loin des projecteurs.
