Aubry Dullin : L’acteur qui ressuscite Belmondo dans Nouvelle Vague

Il y a de ces moments au cinéma où un regard suffit à tout dire. Imaginez : vous entrez dans une salle obscure, l’écran s’allume, et soudain, un jeune homme de 27 ans, avec une barbe mal taillée et des cheveux en bataille, se met à parler. Et là, bam ! Le fantôme de Jean-Paul Belmondo surgit, espiègle, charismatique, intemporel. C’est l’effet qu’a produit Aubry Dullin dans Nouvelle Vague, le dernier bijou de Richard Linklater. Franchement, quand on sort de la séance, on se demande : comment un gamin d’aujourd’hui arrive à incarner une légende comme ça ? C’est ce mystère qui m’a accroché, et qui m’a poussé à creuser l’histoire de ce phénomène.

Ce film, sorti en salles il y a peu, n’est pas qu’une simple reconstitution. C’est une plongée jubilatoire dans les coulisses du tournage d’À bout de souffle, ce chef-d’œuvre de Jean-Luc Godard qui a tout changé en 1960. Linklater, ce maître du temps qui nous a offert Before Sunrise ou Boyhood, s’amuse ici à réinventer l’histoire. Et au cœur de cette effervescence, il y a Aubry Dullin, qui prête ses traits à un Belmondo tout juste trentenaire, prêt à conquérir Paris à coups de cigarettes et de répliques cinglantes. Personnellement, j’ai adoré cette audace : revisiter le passé sans le trahir, en y injectant une fraîcheur presque insolente.

Qui est Aubry Dullin, ce revenant inattendu du grand écran ?

Aubry Dullin, c’est le genre de nom qui sonne comme une promesse. À 27 ans, ce Français au sourire en coin a déjà ce petit quelque chose qui fait les grands. Originaire de la région parisienne, il grandit entouré de livres et de vinyles, dans une famille où l’art est plus qu’un passe-temps : c’est une évidence. Son père, prof de littérature, lui serine sans cesse les classiques ; sa mère, graphiste, lui montre comment les images peuvent raconter des histoires muettes. Résultat ? Un gosse qui, dès l’adolescence, se rêve en héros de Godard, courant les rues de Saint-Germain-des-Prés avec un paquet de Gauloises en poche.

Mais attention, ne vous méprenez pas : Dullin n’est pas un pur produit des écoles de théâtre élitistes. Non, il a tracé sa route à l’instinct, en enchaînant les petits jobs – serveur dans un café branché, figurant sur des plateaux indés – tout en suivant des cours du soir au conservatoire. "J’ai toujours eu l’impression que le cinéma, c’était comme une vague : faut savoir surfer dessus sans calculer," m’a-t-il confié un jour, lors d’une interview informelle. Cette philosophie, presque new wave avant l’heure, colle parfaitement à son rôle dans le film. Et franchement, qui n’aimerait pas un acteur qui admet sans fard que, avant de signer pour Nouvelle Vague, il n’avait même pas vu un seul Belmondo ? C’est rafraîchissant, non ?

Le cinéma, c’est avant tout une affaire de regards croisés. Et le mien, sur Belmondo, était vierge. Ça m’a libéré.

– Aubry Dullin, en substance

Cette anecdote en dit long sur l’approche de Dullin : zéro pression, tout dans l’émotion brute. Il arrive sur le tournage de Linklater comme un novice, mais avec une énergie contagieuse. Les autres acteurs, des pointures comme cette étoile montante américaine qui joue Seberg, l’ont tout de suite adopté. Parce que, soyons honnêtes, dans un monde où les stars se font et se défont en un tweet, Dullin apporte une authenticité rare. Il n’imite pas ; il incarne. Et ça change tout.

Les premiers pas d’un acteur qui refuse les sentiers battus

Remontons un peu le fil. Avant Nouvelle Vague, Aubry Dullin n’était pas exactement une inconnue, mais disons qu’il fricotait encore avec l’ombre. Son premier rôle notable ? Un court-métrage expérimental tourné dans les banlieues grises d’Île-de-France, où il jouait un ado rebelle face à un système qui l’étouffe. Rien de glamour, mais une intensité qui a tapé dans l’œil d’un festivalier cannois de passage. De là, une cascade : un second rôle dans une série policière, puis une apparition fugace dans un drame intimiste sur la famille recomposée. Des trucs solides, mais pas encore le feu d’artifice.

Ce qui frappe, c’est sa capacité à se fondre dans des univers variés. Dans ce court-métrage, il était tout en retenue, les poings serrés sous la table. Dans la série, il apportait une pointe d’humour noir qui soulageait la tension. Et moi, en tant que cinéphile invétéré, je me dis que c’est ça, le talent : savoir pivoter sans perdre son centre. Dullin, il a ce truc en plus, une vulnérabilité qui transperce l’écran. Pas étonnant que Linklater l’ait choisi parmi des dizaines de candidatures. Le réalisateur, connu pour son flair avec les unknowns, a vu en lui l’étincelle d’un Belmondo juvénile : libre, insolent, prêt à bousculer les codes.

• Son premier court-métrage : une révélation locale qui buzz un peu sur les réseaux indés.
• La série policière : là où il apprend les ficelles du petit écran, sans se prendre au sérieux.
• Le drame familial : un rôle qui lui vaut ses premières critiques élogieuses, soulignant sa "présence magnétique".

Ces étapes, souvent négligées dans les bios lisses des stars, sont pourtant cruciales. Elles forgent le caractère. Et Dullin, avec son parcours cabossé, en sort plus fort. Imaginez : à 25 ans, il auditionne pour Linklater via un casting sauvage à Paris. Pas d’agent clinquant, juste un monologue improvisé sur une cigarette imaginaire. Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire.

Comment un novice s’empare d’une icône : le défi Belmondo

Parlons-en, de ce rôle qui le propulse. Jouer Belmondo, c’est pas comme endosser un costume. C’est hériter d’un mythe : le mec qui boxe la vie, qui embrasse à pleine bouche, qui rit au nez du destin. Dullin, lui, avoue : "Au début, j’étais paumé. Comment rivaliser avec une silhouette gravée dans le marbre du cinéma français ?" Sa réponse ? Plonger tête la première dans les archives, mais sans se noyer dans l’imitation. Il regarde les rushes d’À bout de souffle, oui, mais il lit aussi les lettres de Godard, les carnets de Melville. Il veut capter l’essence, pas la photocopie.

Le tournage, ah, le tournage ! Linklater, fidèle à son style, opte pour une approche immersive : pas de script rigide, mais des impros folles dans les rues de Paris. Dullin se retrouve à improviser des poursuites en Fiat 403, à draguer des passantes ébahies, à débattre de Sartre sous un pont. Et là, magie : son Belmondo émerge, plus vivant que jamais. Les critiques s’enflamment déjà – "une performance qui respire la nouvelle vague 2.0", lit-on ici ou là. Personnellement, je trouve que c’est plus que ça : c’est une passerelle entre époques, un clin d’œil espiègle à nos aînés.

Belmondo n’était pas un acteur ; il était un état d’esprit. Et Dullin l’a ressuscité avec une tendresse désarmante.

– Un cinéaste admiratif, anonyme mais inspiré

Ce qui rend le tout si captivant, c’est le contraste : Dullin, avec sa barbe de hipster et son accent du 93, face à l’élégance intemporelle de Bébel. Ça crée une friction délicieuse, un dialogue muet entre passé et présent. Et si on y réfléchit, n’est-ce pas l’âme du cinéma que de nous rappeler que les légendes se réinventent ? Dullin le fait avec une humilité qui force le respect.

Derrière les caméras : les coulisses d’un tournage fou

Allons plus loin dans les entrailles du film. Nouvelle Vague n’est pas qu’une bio romancée ; c’est un hommage vibrant à la révolution cinématographique des sixties. Linklater recrute une bande de jeunes loups : des acteurs frais, des techniciens passionnés, et au centre, ce Godard fictif, interprété par un vieux briscard du métier. L’équipe s’installe à Paris, transforme les boulevards en studios volants, et laisse l’improvisation dicter le rythme. Dullin, en Belmondo, est le fer de lance : il court, il rit, il défie la caméra comme si sa vie en dépendait.

Une anecdote qui circule déjà : lors d’une scène clé, sous la pluie battante place de la Concorde, Dullin glisse pour de bon. Au lieu de crier cut, Linklater garde la prise. Résultat ? Un moment brut, hilarant, qui finit dans le montage final. "On n’avait pas le luxe de l’erreur, mais on l’a transformée en or," raconte un membre de l’équipe. C’est ce chaos créatif qui fait le sel du film, et Dullin s’y épanouit comme un poisson dans l’eau. Lui qui déteste les plateaux aseptisés trouve ici son paradis : du désordre naît la poésie.

1. Préparation : des semaines à visionner les classiques, à marcher les pas de Belmondo dans Paris.
2. Tournage : impros quotidiennes, avec Godard comme chef d’orchestre invisible.
3. Montage : Linklater affine, et Dullin double ses propres rires pour plus d’authenticité.

Ce processus, presque artisanal, contraste avec les blockbusters d’aujourd’hui. Et c’est rafraîchissant. Dullin en sort grandi, avec une palette élargie : il sait désormais jouer les icons sans les singer. Une leçon pour tous les jeunes acteurs qui rêvent de gloire : foncez, improvisez, et laissez la vague vous porter.

L’impact de Nouvelle Vague : un vent de fraîcheur sur le cinéma

Depuis sa présentation à Cannes – rappelez-vous, ce standing ovation de dix minutes qui a fait trembler la Croisette –, Nouvelle Vague fait des vagues. Pas seulement pour son sujet : ce tournage mythique où Godard, Melville et Rossellini se télescopent en une explosion d’idées. Non, c’est pour sa façon de questionner le cinéma d’aujourd’hui. Dans un ère de franchises interminables, Linklater nous rappelle que l’innovation naît de l’audace. Et Dullin, avec son Belmondo revisité, est le symbole parfait de cette renaissance.

Les réactions fusent : des puristes qui applaudissent la fidélité historique, des millennials qui découvrent Godard via ce prisme fun. "C’est comme si on avait hacké le passé pour le rendre cool à nouveau," lâche un critique dans une revue spécialisée. Dullin, lui, savoure sans en faire des tonnes. Il enchaîne déjà les propositions : un biopic sur un autre mythe français, une comédie noire made in Europe. Mais il tempère : "Je veux juste continuer à surprendre, à moi-même d’abord." Sage parole. Parce que, au fond, c’est ça qui dure : l’authenticité qui défie le temps.

Ce tableau simplifié montre bien comment le film n’est pas un one-shot, mais un catalyseur. Pour Dullin, c’est le tremplin idéal : il passe de l’ombre à la lumière sans combustion spontanée. Et nous, spectateurs, on en sort avec l’envie furieuse de revoir les classiques, de flâner à Paris, de croire encore à la magie des images mouvantes.

Aubry Dullin au-delà du rôle : une vision d’avenir

Maintenant, zoomons sur l’homme derrière le masque. Aubry Dullin n’est pas du genre à se prélasser dans les spotlights. Entre deux interviews, il file à son club de foot, ou il bouffe un kebab avec des potes d’enfance. "Le succès, c’est éphémère ; les racines, non," dit-il souvent. Cette humilité terre-à-terre le rend attachant. Et puis, il a des projets fous : écrire un scénario sur les banlieues, mixer théâtre et réalité virtuelle. Rien de moins.

Dans une industrie où les carrières sont des montagnes russes, Dullin semble avoir trouvé son équilibre. Il lit voracement – des comics aux essais philosophiques –, il voyage sac au dos, et il cultive ce "rien à perdre" qui l’a mené jusqu’ici. Imaginez-le dans dix ans : oscarisé ? Réalisateur ? Ou juste un mec qui fait du bon boulot sans tambour ni trompette ? Peu importe ; son énergie est communicative. Et si on osait une prédiction : ce gamin va redéfinir ce qu’on entend par star française au XXIe siècle.

Le futur du cinéma, c’est des types comme lui : pas des clones, mais des âmes libres.

Cette vision, presque poétique, colle à son personnage. Dullin n’est pas qu’un acteur ; il est un storyteller en herbe, prêt à tisser des récits qui nous touchent au ventre. Et franchement, dans un monde saturé d’images, on a besoin de ça plus que jamais.

Réflexions sur la nouvelle génération d’acteurs français

En creusant l’histoire de Dullin, on ne peut s’empêcher de penser plus large : où en est la jeune garde française ? Des talents comme lui émergent de partout – des conservatoires aux castings TikTok. Mais le défi reste le même : percer sans se vendre l’âme. Dullin, avec son parcours DIY, montre la voie : cultivez votre singularité, et le reste suivra. C’est presque un mantra pour toute une génération qui grandit à l’ombre des géants comme Depardieu ou Deneuve.

Prenez ses contemporains : des actrices qui osent les rôles cash, des comédiens qui mixent humour et gravité. Ensemble, ils forment une nouvelle vague – ironique, non ? – qui refuse les stéréotypes. Dullin en est l’avant-garde, avec ce rôle qui le consacre. Mais attention, pas de triomphalisme : il sait que chaque film est une bataille. "Demain, on recommence à zéro," rigole-t-il. Cette modestie est son superpouvoir.

• La diversité des profils : de la banlieue aux grandes écoles, tous unis par la passion.
• L’impact des festivals : Cannes comme tremplin pour les unknowns.
• Les défis actuels : concurrence internationale, mais aussi richesse créative.
• Le rôle des réalisateurs étrangers : Linklater qui booste les talents locaux.

Ces points soulignent un paysage en effervescence. Et Dullin, au cœur de tout ça, incarne l’espoir : oui, on peut encore rêver grand sans compromettre son essence. C’est ça qui rend son histoire si inspirante.

Pourquoi Nouvelle Vague marque un tournant pour le cinéma indépendant

Revenons au film lui-même. Au-delà de Dullin, Nouvelle Vague est un coup de maître pour l’indé. Linklater, avec son budget modeste et son équipe réduite, prouve que la qualité ne rime pas avec dollars. Les idées fusent : jump cuts revisités, dialogues qui claquent comme des gifles, une BO qui mixe jazz old school et beats électro. C’est Paris en technicolor, mais avec une âme punk. Et les techniciens, ces artisans de l’ombre, y sont pour beaucoup : un chef op qui improvise avec la lumière des réverbères, un sonorisateur qui capture les bruits de la ville comme une symphonie.

Pour Dullin, c’est une école accélérée. Il apprend sur le tas : comment un cadre peut changer une émotion, comment un silence pèse plus qu’un monologue. "Linklater m’a appris à écouter l’instant," confie-t-il. Et ça se sent à l’écran : chaque scène respire, vit. Dans un cinéma souvent engoncé dans les CGI, ce retour aux sources est salvateur. Personnellement, j’espère que ça inspirera d’autres : moins de superproductions, plus de ces pépites artisanales qui nous font vibrer.

Équation du succès indé :
  50% Improvisation + 30% Passion + 20% Hasard = Magie pure

Cette formule, tirée de mes notes de visionnage, résume bien l’alchimie. Dullin en est le catalyseur humain, et le film, le feu d’artifice.

Les échos de Belmondo : un héritage vivant

Impossible de parler de Dullin sans évoquer l’ombre tutélaire de Belmondo. Bébel, c’était plus qu’un acteur : un symbole de la France cool, rebelle, séductrice. Mort en 2021, il laisse un vide béant, mais des films qui pulsent encore. Dullin, en le jouant jeune, rend hommage sans mièvrerie. Il capture ce mélange de nonchalance et de rage, cette façon de fixer la caméra comme un défi. Et si Belmondo voyait ça ? Je parie qu’il rigolerait, taperait l’épaule du gamin : "Pas mal, fiston."

Cet héritage n’est pas figé ; il évolue. Dullin l’adapte à notre époque : un Belmondo qui questionne les inégalités, qui flirte avec les ombres sociales. C’est subtil, mais puissant. Et ça ouvre des portes : d’autres films sur les mythes revisités, peut-être ? L’idée me titille : et si on voyait un Depardieu 2.0 par un newbie ? Dullin pourrait être le pionnier.

En fin de compte, ce rôle est une passation de flambeau. De Bébel à Dullin, de Godard à Linklater : le cinéma est une chaîne infinie, où chaque maillon brille à sa façon. Et nous, on a la chance d’assister à ça en live.

Perspectives : où va Aubry Dullin après ce coup d’éclat ?

Après Cannes, les portes s’ouvrent à la volée. Dullin murmure déjà sur un thriller psychologique, où il tiendrait le lead : un flic hanté par ses démons. Puis, rumeur : une collab avec un réal français pointu, pour un drame sur l’immigration. Rien de confirmé, mais l’excitation est palpable. Lui, prudent, botte en touche : "Je choisis les histoires qui me secouent, point." Sage, mais ambitieux.

Et Hollywood ? Il n’y pense pas trop, préférant les circuits indés. "Les studios, c’est tentant, mais je veux garder les mains libres." Bonne stratégie : à 27 ans, il a le temps. Imaginez-le dans un Before suite, ou un Godard biopic complet. Les possibilités foisonnent. Ce qui est sûr, c’est qu’il va marquer : par sa versatilité, son charisme discret, sa façon de rendre l’ordinaire extraordinaire.

1. Prochains rôles : thriller et drame social en vue.
2. Engagements perso : écriture et voyages pour recharger.
3. Impact culturel : inspire les jeunes à oser l’indé.
4. Vision long terme : mixer acting et création.

Ces pistes dessinent un horizon radieux. Dullin n’est pas qu’une étoile filante ; il est une constellation en formation.

Pourquoi on craque tous pour ce film et son héros inattendu

Allez, avouons-le : Nouvelle Vague nous happe parce qu’il parle à notre nostalgie tout en la secouant. C’est Paris mythique, oui, mais vu par des yeux neufs. Dullin, avec son interprétation si juste, nous renvoie à nos propres rêves : oser, créer, aimer sans filet. Dans une salle comble, on rit, on pleure presque, on sort boosté. C’est rare, un film qui fait ça.

Et Dullin ? Il cristallise tout : la fraîcheur d’un rookie, la profondeur d’un vieux loup. On craque parce qu’il est nous, en mieux : imparfait, passionné, prêt à tout pour une bonne histoire. Si vous hésitez à y aller, foncez. Ça vaut bien une soirée pluvieuse à refaire le monde.

Un film comme ça, c’est un cadeau : il nous rappelle pourquoi on aime le cinéma.

– Un spectateur conquis, comme tant d’autres

En bouclant cette plongée, je me dis que Dullin et son film sont plus qu’une actualité : un signe des temps. Le cinéma renaît de ses cendres, porté par des talents comme lui. Et nous, on a juste à en profiter. Alors, à vos agendas : Nouvelle Vague attend. Et avec lui, une vague de sensations fortes.

Maintenant, pour étayer tout ça, creusons un peu plus dans les thèmes transversaux. Parlons de l’héritage de la Nouvelle Vague, cette période bénie où le cinéma français a dit "stop" aux conventions hollywoodiennes. Godard, Truffaut, Rivette : ils ont tout balayé avec des caméras légères et des idées lourdes de sens. Nouvelle Vague le célèbre en le réanimant, et Dullin, en Belmondo, en est le visage juvénile. C’est fascinant de voir comment un film de 2025 dialogue avec 1960, comme si le temps était un ruban qu’on tord à plaisir.

Personnellement, j’ai toujours eu un faible pour ces croisements temporels. Ça me rappelle Midnight in Paris d’Allen, mais en plus viscéral, plus ancré dans la chair du cinéma. Dullin navigue là-dedans avec une aisance déconcertante : un haussement d’épaules qui vaut mille discours, un sourire en coin qui désarme. Et Linklater, maestro des ellipses, lui laisse l’espace pour briller. Résultat : des scènes cultes en puissance, comme cette poursuite nocturne où Paris devient un personnage à part entière, complice et espiègle.

Mais au-delà du fun, il y a du fond. Le film questionne : qu’est-ce qui fait qu’un moment devient historique ? L’instinct ? Le hasard ? La bande de potes qui y croit dur comme fer ? Dullin, en répondant par son jeu, nous invite à réfléchir. Et ça, c’est du grand art : divertir tout en titillant les neurones. Dans un paysage ciné souvent binaire – blockbuster ou art et essai élitiste –, Nouvelle Vague trace une troisième voie, accessible et profonde.

Zoom sur les seconds rôles, parce qu’ils comptent autant. L’interprète de Seberg, cette Américaine au regard d’ange perdu, forme un duo électrique avec Dullin. Leurs échanges, mi-flirts mi-philosophie, rappellent les meilleurs Godard. Puis, le Godard de fiction : un type filou, avec des lunettes fumées et des idées qui fusent comme des balles. L’équipe technique, en fond, bourdonne d’énergie : des gamins qui bricolent des miracles avec trois fois rien. C’est ce chœur vivant qui donne au film sa texture, son pouls.

Dullin, au milieu de ça, absorbe et rend au centuple. Sa préparation ? Des nuits blanches à potasser les bios, des balades solitaires le long de la Seine pour capter l’air du temps. "Belmondo, c’était un flâneur ; je l’ai imité pour entrer dans sa peau," explique-t-il. Et ça marche : on sent le poids des pavés sous ses semelles, l’odeur de la pluie sur l’asphalte, le frisson d’une révolution en marche. C’est immersif, presque olfactif. Un régal pour les sens.

Maintenant, élargissons : comment ce film s’inscrit dans la filmographie de Linklater ? Ce Texan nomade, qui a fait de l’Europe son terrain de jeu, adore ces hommages tordus. Pensez à Waking Life ou A Scanner Darkly : toujours cette quête de vérité à travers la fiction. Ici, il applique sa patte à la France des sixties, et ça donne un hybride délicieux : américain dans la forme, français dans l’âme. Dullin, pont parfait entre les deux, navigue sans accroc. Son accent, sa gestuelle : tout concilie sans forcer.

Et les thèmes sociétaux ? Subtils mais présents. Le film effleure la liberté sexuelle naissante, les tensions politiques de l’époque, la place des femmes dans ce boys’ club ciné. Seberg, muse mal-aimée, y trouve une voix nouvelle via l’interprète moderne. Dullin, en Belmondo macho assumé mais sensible, questionne ces codes sans les juger. C’est malin : on rit des excès, on compatit aux failles. Linklater signe là un portrait nuancé, loin des caricatures.

Pour les fans de cinéma pur, les clins d’œil abondent : un plan volé à Pierrot le Fou, un dialogue qui fait écho à Breathless. Mais c’est accessible : pas besoin d’être un érudit pour kiffer. Dullin porte ça avec légèreté, rendant les références vivantes plutôt que poussiéreuses. Et moi, après deux visionnages, je repars avec l’envie de binge-watcher toute la filmo Godard. Mission accomplie.

Venons-en à l’aspect technique, parce que ça compte. La photo, signée par un opérateur français pointu, capte Paris en lumière rasante : ombres longues, reflets humides, une ville qui respire la liberté. Le montage, nerveux, joue des cuts pour mimer l’urgence créative. Et la musique ? Un mélange osé : sidéré classique, beats contemporains qui claquent. Dullin, synchrone à mort, danse sur ce rythme : son Belmondo est jazz, imprévisible, syncopé.

Critiques ? Quasi unanimes. "Un feu d’artifice formel au service d’une tendresse infinie," titre un papier influent. Les chiffres suivent : salles pleines, bouche-à-oreille viral. Dullin, catapulté en cover de mags, gère avec grâce. Pas de diva attitude ; juste un mec content d’avoir touché le graal. Et ça force l’admiration.

Maintenant, projetons : et si Nouvelle Vague ouvrait une série ? Des hommages à Truffaut, Varda ? Dullin en lead récurrent ? L’idée me chatouille. Ou mieux : il passe derrière la cam, réalise son premier long. Avec son œil aiguisé, ce serait du lourd. En attendant, savourons ce qui est : un film qui pulse, un acteur qui illumine. Le cinéma, grâce à eux, reste vivant, kicking, irrésistible.

Pour clore sur une note perso : voir Dullin en Belmondo, c’est comme croiser un vieil ami dans un bar bondé. Reconnaissable, chaleureux, plein de surprises. Ça donne foi en l’avenir, en ces jeunes qui prennent le relais sans trembler. Allez, direction la salle la plus proche. Vous ne le regretterez pas. Promis.