Dimanche après-midi, j’étais tranquillement installé devant mon café quand mon téléphone a commencé à vibrer de partout. Des potes, des groupes WhatsApp, des notifications : « T’as vu les Bleus ? ». À 17 heures, un horaire où d’habitude on regarde distraitement un documentaire animalier ou qu’on prépare le repas du soir, plus de 4,75 millions de Français étaient scotchés devant le match Azerbaïdjan-France. Franchement, qui l’aurait parié ?
Ce chiffre, c’est plus qu’une simple statistique. C’est la preuve que quand l’équipe de France joue, peu importe l’adversaire ou l’horaire, le pays s’arrête. Et le plus fou ? Ce match a fait mieux que tout ce qui a été diffusé en prime time le même soir. Oui, même mieux qu’une enquêtrice britannique qu’on adore pourtant depuis des années.
Quand le foot redevient le roi du petit écran
Il y a des dimanches où la télé semble tourner en pilote automatique : une série policière bien rodée, un film d’action déjà vu trois fois, un magazine d’investigation. Et puis il y a ces dimanches où le football rappelle qui commande vraiment. Le 16 novembre en fait partie.
Un score qui donne le tournis
Reprenons les chiffres calmement. 4,75 millions de téléspectateurs. 29 % de part d’audience. À 17 heures. C’est énorme. Pour vous donner une idée, c’est le genre de score qu’on voyait autrefois pour des demi-finales de Coupe du monde diffusées à 21 heures. Là, on parle d’un match de qualification face à une équipe classée bien plus bas. Et pourtant, le public a répondu présent en masse.
Je me souviens encore de l’époque où on se moquait gentiment des matchs à 18 heures pendant l’Euro. « Qui va regarder ça ? ». Eh bien visiblement, tout le monde. Ou presque.
La soirée n’a pas tenu ses promesses
En début de soirée, on aurait pu penser que la série policière britannique allait reprendre la main. Plus de 3,4 millions de fidèles, presque 20 % du public : un très beau score, surtout pour un inédit. C’est le genre de programme qui fait la réputation du dimanche soir depuis des années. Solide, rassurant, efficace.
Mais voilà, face aux Bleus de l’après-midi, ça fait pâle figure. Et le blockbuster fantastique qui suivait ? 2,4 millions seulement. Le magazine économique ? Moins de 2 millions. On a presque de la peine pour eux.
Le football reste le dernier grand rassembleur télévisuel en France. Quand les Bleus jouent, tout le reste passe au second plan.
Pourquoi ce match a-t-il autant mobilisé ?
Plusieurs raisons à ça, je pense. D’abord, il y a cette dynamique particulière des qualifications : chaque match compte, chaque victoire rapproche d’un grand tournoi. Ensuite, l’équipe de France vit une période charnière. Entre les anciens qui tirent leur révérence et les jeunes qui explosent, chaque apparition est scrutée, commentée, attendue.
Et puis soyons honnêtes : on reste les champions du monde en titre. Même quand on joue « petit », on joue gros. L’orgueil national, l’habitude de la victoire, le maillot bleu… tout ça joue.
- Une génération dorée qui continue de fasciner
- Des matchs devenus des événements familiaux le dimanche
- Une couverture médiatique massive en amont
- L’effet « après-midi » qui permet à toute la famille de regarder ensemble
- La rareté : on ne voit plus les Bleus tous les week-ends comme un club
Le football, ce drôle d’animal télévisuel
Ce qui m’impressionne le plus, c’est la capacité du foot à transcender les horaires. 17 heures, 15 heures, 21 heures… peu importe. Quand il y a du bleu sur le terrain, il y a du monde devant l’écran. Les chaînes l’ont bien compris depuis longtemps : diffuser un match de l’équipe de France, même à un horaire improbable, c’est la garantie d’un carton.
À l’inverse, les programmes classiques du dimanche soir souffrent. On a beau proposer des valeurs sûres, des inédits, des stars hollywoodiennes… rien n’y fait. Le foot reste roi.
| Programme | Horaire | Téléspectateurs | PDA |
| Match Azerbaïdjan-France | 17h00 | 4,75 millions | 29 % |
| Série policière britannique | 21h05 | 3,48 millions | 19,3 % |
| Film fantastique | 21h10 | 2,40 millions | 15,9 % |
| Magazine économique | 21h10 | 1,80 million | 10,6 % |
Regardez ce tableau. C’est presque comique. Le match de l’après-midi bat tout ce qui passe après 21 heures. Comme si le temps n’avait aucune importance.
Et demain ?
On peut se poser la question : jusqu’à quand cette suprématie va-t-elle durer ? Avec le fractionnement des audiences, les plateformes de streaming, les nouveaux modes de consommation… le football reste l’un des derniers bastions de la télévision linéaire traditionnelle.
Mais attention. Si un jour les droits des Bleus passent entièrement derrière un paywall trop cher, ou si les horaires deviennent trop dissuasifs, le public pourrait se lasser. Pour l’instant, ce n’est clairement pas le cas.
Ce dimanche 16 novembre nous l’a encore prouvé : quand l’équipe de France joue, la France regarde. Point final.
Et quelque part, c’est plutôt rassurant.
Alors oui, les séries policières ont leur public fidèle. Oui, les films du dimanche soir gardent leur charme. Mais quand les Bleus entrent sur le terrain, même à 17 heures un dimanche de novembre, ils rappellent à tout le monde pourquoi le football reste le sport numéro un dans ce pays.
Et franchement ? Tant que ça donne des moments comme celui-là, on ne va pas s’en plaindre.
