Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez attendu quelque chose avec impatience, seulement pour voir les délais s’allonger encore et encore ? C’est exactement ce qu’ont vécu les habitants de Belbeuf et des communes voisines en Seine-Maritime. Après seize longues années sans piscine publique à l’est de l’agglomération rouennaise, le centre aqualudique O’Cape ouvre enfin ses portes ce 4 août 2025. Mais ce n’est pas juste une histoire d’inauguration. Derrière les bassins scintillants et les vestiaires flambant neufs se cache un parcours semé d’embûches, de choix audacieux et de rebondissements inattendus. Alors, qu’est-ce qui rend ce centre si spécial, et pourquoi a-t-il fallu autant de temps pour qu’il voie le jour ?
O’Cape : Un Projet Né d’un Besoin Urgent
Imaginez une région où des milliers d’enfants n’ont aucun endroit pour apprendre à nager. Depuis 2009, date de la fermeture de la piscine de Bonsecours, c’est la réalité qu’ont connue plus de 40 000 habitants des environs. Les écoles, privées d’infrastructures, ont dû se débrouiller, et les familles ont souvent parcouru des kilomètres pour trouver un bassin. Ce manque criant a poussé dix communes à s’unir sous le Syndicat intercommunal du centre aqualudique du plateau est (Sicaper) pour donner vie à un projet ambitieux : un centre aquatique moderne, accessible et innovant.
Mais, comme souvent avec les grands projets, tout ne s’est pas passé comme prévu. L’idée, née il y a plus de quinze ans, a rencontré des obstacles qui ont testé la patience des élus et des habitants. Le centre, baptisé O’Cape (Océane Centre aqualudique du plateau est), promet pourtant de changer la donne. Avec ses bassins, son espace bien-être et ses animations, il ambitionne de devenir un lieu incontournable pour les familles, les sportifs et même les amateurs de détente. Alors, à quoi ressemble ce lieu tant attendu ?
Un Centre Aqualudique Nouvelle Génération
Le centre O’Cape, c’est d’abord une prouesse architecturale. Étendu sur 3 500 m², il a été pensé pour répondre à tous les publics. Vous êtes plutôt nageur aguerri ou parent avec de jeunes enfants ? Pas de panique, il y en a pour tout le monde. Voici un aperçu de ce qui vous attend :
- Bassin sportif : Six couloirs de 25 mètres pour les nageurs sérieux, parfaits pour les entraînements ou les compétitions régionales.
- Bassin ludique : Avec 1,20 m de profondeur, idéal pour les jeux aquatiques en famille.
- Pataugeoire : Un espace sécurisé pour les tout-petits, où ils peuvent barboter sans crainte.
- Espace extérieur : 400 m² de plages minéralisées et 1 400 m² de solarium végétalisé pour bronzer ou se détendre.
Mais ce n’est pas tout. À partir de septembre 2025, un espace bien-être viendra compléter l’offre avec un hammam, un sauna, des douches sensorielles et un bassin de relaxation. De quoi transformer une simple séance de natation en une véritable parenthèse de détente. Franchement, qui dirait non à un moment de calme dans un monde aussi trépidant ?
Un lieu comme O’Cape, c’est bien plus qu’une piscine. C’est un espace où les gens se retrouvent, se détendent et apprennent.
– Un élu local impliqué dans le projet
Pour couronner le tout, le centre est équipé de 1 100 casiers à code et d’un espace d’accueil où l’on peut acheter maillots, bonnets et lunettes. Pratique, non ? Plus besoin de courir les magasins avant de plonger. Mais si tout cela semble idyllique, le chemin pour en arriver là n’a pas été un long fleuve tranquille.
Une Filtration Innovante… Qui a Fait Plouf
Revenons en arrière. En 2012, les élus du Sicaper ont une idée audacieuse : proposer un système de filtration biominérale, une alternative au chlore classique. L’objectif ? Offrir une eau plus douce pour les baigneurs et le personnel, sans les désagréments du chlore. À l’époque, ce choix semblait révolutionnaire. Quelques bassins extérieurs en France utilisaient déjà ce type de technologie, mais pour une piscine publique, c’était une première. Les élus, confiants, s’appuient sur les conseils d’experts et les échanges avec des autorités sanitaires pour valider leur décision.
Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu. Alors que les travaux avancent à grands pas dès octobre 2021, une ombre plane : l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) doit donner son feu vert. Et là, patatras. En mai 2024, soit un an après la date d’ouverture initialement prévue, l’Anses rend son verdict : l’eau traitée par ce système est désinfectée, mais pas désinfectante. En clair, elle ne répond pas aux normes strictes de santé publique. Un coup dur pour le projet.
Face à ce revers, les élus n’ont d’autre choix que de revoir leur copie. Exit la filtration biominérale, place à un système plus conventionnel à base de perlite (une roche volcanique) et d’électrolyse de sel produisant du chlore. Ce changement a un coût : 1 million d’euros supplémentaires et une année de retard. La facture totale du projet s’élève désormais à 19 millions d’euros, dont 6 millions financés par des subventions. Pas donné, mais le jeu en vaut-il la chandelle ?
Ce contretemps nous a coûté cher, mais il nous a appris l’importance d’anticiper les imprévus dans un projet d’une telle ampleur.
– Un membre du conseil municipal
Si ce fiasco peut sembler frustrant, il met en lumière un défi bien réel : innover tout en respectant des normes sanitaires strictes. D’ailleurs, je me demande si, à force de vouloir révolutionner les choses, on ne sous-estime pas parfois la complexité des réglementations. Qu’en pensez-vous ?
Un Projet au Service de la Communauté
Si O’Cape a enfin ouvert, c’est grâce à la détermination des élus et des équipes impliquées. Le centre, géré par une entreprise spécialisée dans les infrastructures aquatiques, emploie une trentaine de personnes, dont huit maîtres-nageurs. Leur ambition ? Atteindre 220 000 entrées par an. Un objectif réaliste, vu l’attente suscitée par ce projet.
Et ce n’est pas tout. Dès octobre 2025, les écoliers des communes environnantes auront accès au centre pour apprendre à nager. De la grande section de maternelle au CM2, chaque classe pourra profiter des bassins. Un vrai soulagement pour les enseignants et les parents, qui savent combien la natation est essentielle pour la sécurité et le développement des enfants.
- Éducation : Les écoles bénéficieront de créneaux dédiés pour les cours de natation.
- Loisirs : Des animations comme des soirées bien-être ou des aqua-cinés sont prévues.
- Compétitions : Le bassin sportif accueillera des événements régionaux.
Pour les habitants des dix communes du Sicaper, une bonne nouvelle supplémentaire : un tarif réduit sera appliqué sur présentation d’un justificatif de domicile. Une petite attention qui montre que ce projet a été pensé pour et par la communauté locale. Et pour ceux qui veulent découvrir avant de s’engager, des journées portes ouvertes sont prévues du 5 au 7 septembre 2025. De quoi plonger dans l’ambiance sans pression.
Un Espace Bien-être pour Compléter l’Expérience
Si O’Cape se limite pour l’instant à ses bassins, l’inauguration complète, prévue le 13 septembre 2025, promet de faire monter l’excitation d’un cran. L’espace bien-être, avec son hammam, son sauna et son bassin de relaxation, vise à attirer ceux qui cherchent à décompresser. Parce qu’avouons-le, après une longue journée, qui n’a pas envie de s’offrir un moment de pure détente ?
Cet espace, conçu pour être un havre de paix, proposera aussi des douches sensorielles et une salle de repos. C’est le genre de détail qui fait la différence, surtout dans une région où les infrastructures de ce type ne courent pas les rues. J’ai l’impression que cet ajout pourrait même attirer des visiteurs au-delà des communes du Sicaper. Après tout, un lieu qui combine sport et relaxation, c’est assez rare pour mériter le détour.
| Équipement | Description | Disponibilité |
| Bassin sportif | 6 couloirs de 25 m | Dès le 4 août 2025 |
| Bassin ludique | 1,20 m de profondeur | Dès le 4 août 2025 |
| Espace bien-être | Hammam, sauna, bassin de relaxation | À partir du 13 septembre 2025 |
Ce mélange de modernité et d’accessibilité fait d’O’Cape un lieu unique. Mais au-delà des équipements, c’est l’impact sur la communauté qui compte. En offrant un espace où apprendre, s’amuser et se détendre, ce centre pourrait bien redéfinir les loisirs dans la région.
Les Leçons d’un Projet Ambitieux
Si l’histoire d’O’Cape est une réussite, elle est aussi une leçon d’humilité. Le choix d’une filtration innovante, bien qu’admirable, a montré les limites de l’expérimentation face aux exigences réglementaires. Les élus ont dû faire preuve de résilience pour surmonter ce revers, et leur persévérance a payé. Mais à quel prix ?
Le surcoût d’un million d’euros et le retard d’un an soulèvent une question : comment mieux anticiper les obstacles dans des projets publics d’envergure ? Peut-être en impliquant plus tôt les autorités sanitaires, ou en testant les innovations à plus petite échelle avant de les déployer. Ce genre de réflexion, bien que technique, est crucial pour éviter que d’autres communes ne vivent le même casse-tête.
Les grands projets demandent du courage, mais aussi de la prudence. O’Cape en est la preuve.
– Un expert en gestion de projets publics
En attendant, les habitants de Belbeuf et des environs peuvent se réjouir. Leur centre aqualudique est là, prêt à accueillir petits et grands. Et si l’histoire d’O’Cape nous apprend une chose, c’est que même les projets les plus compliqués finissent par voir le jour… avec un peu de patience.
Et Maintenant, à Vos Maillots !
Le centre O’Cape, c’est plus qu’une piscine. C’est un symbole de persévérance, un lieu où les générations se croiseront, entre éclats de rire dans la pataugeoire et longueurs dans le bassin sportif. Avec ses animations prévues, comme des soirées bien-être ou des compétitions, il promet de devenir un véritable cœur battant de la région.
Alors, si vous passez par Belbeuf, n’oubliez pas votre maillot. Et qui sait, peut-être que ce centre vous donnera envie de replonger dans la natation… ou simplement de vous offrir un moment de détente bien mérité. Après tout, après seize ans d’attente, les habitants de la région l’ont bien mérité, non ?
