Imaginez l’instant où tout un pays retient son souffle. Vendredi soir, Lisbonne va vibrer comme rarement. Le derby éternel entre Benfica et le Sporting n’est jamais un match comme les autres, mais cette fois, il a une saveur particulière : les deux clubs arrivent à égalité de points, juste derrière un Porto qui file en tête. C’est simple, le vainqueur de ce choc fera un grand pas vers le titre… ou laissera son rival prendre le large.
Personnellement, chaque fois que je pense à ce duel, j’ai encore en tête les images de la saison dernière. Le Sporting qui rafle le championnat et la Supercoupe, Benfica qui reste sur deux défaites cinglantes face à son ennemi juré. On sent que les Aigles ont une revanche à prendre. Et quand on sait que le match se joue à la Luz, sous les lumières et devant plus de 60 000 supporters en fusion, ça promet du très lourd.
Un 328e derby qui peut tout changer
Oui, vous avez bien lu : 328 fois que ces deux-là se croisent en compétition officielle. Un chiffre hallucinant qui résume à lui seul l’histoire du football portugais. Et pourtant, chaque nouvelle édition semble encore plus intense que la précédente.
Au-delà de la rivalité historique, c’est surtout la situation actuelle qui rend ce match décisif. Porto caracole en tête avec 31 points, pendant que Benfica et le Sporting se tiennent côte à côte à 28 unités. Une victoire ce soir, et c’est trois points d’avance sur le rival direct. Une défaite, et c’est presque une option sur le titre qui s’envole dès le mois de décembre. Autant dire que personne ne viendra pour faire de la figuration.
Benfica : la soif de revanche
Chez les Encarnados, l’ambiance est particulière. Roger Schmidt le sait : perdre encore contre le Sporting serait un coup dur, presque une humiliation. L’entraîneur allemand a remis l’équipe sur les rails après un début de saison en dents de scie. Le retour en forme d’Ángel Di María, les buts de Pavlidis, la solidité retrouvée d’Otámendi… tout semble aligné pour enfin faire tomber les Lions.
Et puis il y a ce stade. La Luz, quand elle pousse derrière son équipe lors d’un derby, c’est quelque chose d’unique. J’ai eu la chance d’y assister une fois, et croyez-moi, l’expression « chaudron » prend tout son sens. Ce soir, les supporters vont mettre une pression énorme dès l’échauffement.
« On sait ce que représente ce match pour nos supporters. On doit tout donner, il n’y a pas d’excuse possible. »
Un cadre du vestiaire de Benfica, en conférence de presse cette semaine
Le Sporting orphelin de Gyökeres
De l’autre côté, l’histoire est un peu différente. Rúben Amorim a réussi l’exploit de conserver le titre la saison passée avec un Gyökeres en mode Terminator (43 buts toutes compétitions confondues). Mais le Suédois est parti monnayer son talent à Londres, et depuis, l’attaque des Leões cherche encore sa nouvelle référence.
Certes, il y a des talents : Trincão retrouve des couleurs, Gonçalo Ramos reste dangereux, Hjulmand apporte de la stabilité au milieu. Mais on sent que l’équipe est encore en rodage. La victoire contre Marseille en Ligue des champions a fait du bien au moral, mais face à Benfica, il faudra être à 200 % dès la première minute.
- Le Sporting reste sur 5 victoires consécutives toutes compétitions confondues
- Mais n’a gagné qu’une seule fois lors de ses 6 derniers déplacements à la Luz
- Amorim n’a jamais battu Benfica en championnat depuis son arrivée (2 nuls, 2 défaites)
Les clés tactiques du match
Tactiquement, ça s’annonce passionnant. Benfica devrait évoluer en 4-2-3-1 classique, avec Di María libre derrière l’attaquant. Côté Sporting, on attend le 3-4-3 habituel d’Amorim, avec des pistons très haut et une volonté de presser très haut pour étouffer la relance adverse.
Le duel du milieu sera probablement décisif. D’un côté, la puissance d’Aursnes et Florentino, de l’autre la technique de Hjulmand et Morita. Celui qui prendra l’ascendant dictera le tempo du match. Et puis il y a les gardiens : Trubin et Israël sont deux des meilleurs du championnat, ça risque de sentir la poudre devant les deux buts.
Infos pratiques : heure, chaîne et streaming
Passons aux choses sérieuses pour ceux qui veulent vivre ce derby en direct.
- Date : Vendredi 5 décembre 2025
- Heure du coup d’envoi : 21h10 (heure française)
- Stade : Estádio da Luz, Lisbonne
- Chaîne TV : beIN Sports 10 (en exclusivité)
- Commentateurs habituels : Christophe Josse et Daniel Bravo très probablement aux manettes
Si vous n’avez pas beIN, il reste toujours les solutions de streaming légal via l’application ou le site officiel. Et pour les plus courageux, certains bars sportifs diffusent les championnats étrangers. À Paris, Marseille ou Lyon, vous trouverez forcément un endroit où l’ambiance sera à la hauteur de l’événement.
Pourquoi ce derby est plus qu’un simple match
Au-delà des points, c’est toute une ville qui vit au rythme de ce choc. Les familles divisées, les amis qui ne se parlent plus pendant 48 heures, les paris dans les cafés… Le derby de Lisbonne, c’est un peu notre Clasico à nous, mais avec une intensité peut-être encore plus brute.
Et puis il y a cette statistique folle : sur les dix dernières saisons, le vainqueur du premier derby de la saison a fini champion huit fois. Autant dire que ce soir, ce n’est pas seulement trois points qui sont en jeu, c’est presque une demi-saison qui se joue en 90 minutes.
« Celui qui gagne le derby de décembre a 80 % de chances de finir champion. C’est une statistique qui ne ment pas. »
Un ancien joueur passé par les deux clubs
Alors oui, il y aura d’autres matchs, d’autres journées, d’autres opportunités. Mais celui-là, il restera gravé. Parce qu’il arrive au bon moment, parce que les deux équipes sont au coude-à-coude, parce que l’histoire récente donne un goût de revanche énorme.
Franchement, si vous aimez le football, éteignez votre téléphone, prenez une bière (ou un bon café selon l’heure), et laissez-vous emporter. Ce genre de soirées ne se reproduit pas tous les week-ends. Et quelque chose me dit qu’on risque d’assister à un match qui entrera dans la légende du 328e derby de Lisbonne.
Allez, moi je file préparer mon salon. 21h10, ça arrive vite.
