Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pouvait transformer une simple matinée d’automne en véritable enfer sur roues ? Ce lundi 17 novembre 2025, je crois qu’on a tous eu la réponse en direct.
Il était à peine 8 h 30 et déjà plus de 460 kilomètres de bouchons cumulés en Île-de-France. Oui, vous avez bien lu. Quatre cent soixante. C’est le genre de chiffre qu’on voit habituellement un soir de grand départ en vacances, pas un lundi matin ordinaire où tout le monde essaie juste d’aller bosser.
Un réveil brutal sous zéro degré
Le thermomètre affichait à peine zéro degré dans certaines zones, et le choc thermique a été violent. Les routes encore humides de la nuit ont vite pris une petite couche de verglas traîtresse. Résultat ? Les distances de freinage qui s’allongent, les conducteurs surpris, et les premiers carambolages qui n’ont pas tardé.
J’ai moi-même passé quarante minutes immobilisé sur le boulevard périphérique extérieur avant même d’atteindre la porte de Bagnolet. Autour de moi, c’était un concert de klaxons et de soupirs. On sentait bien que ce n’était pas un lundi classique.
Créteil : l’accident qui a tout fait basculer
Tout a vraiment commencé à s’emballer peu avant 8 heures sur l’A86 à hauteur de Créteil. Un poids lourd et une voiture se sont accrochés, rien de très grave pour les personnes heureusement, mais deux voies fermées à gauche pendant des heures. Quand on connaît le secteur, on sait que c’est l’endroit parfait pour créer un effet domino.
En quelques minutes, l’A4, l’A3 et même la Francilienne se sont retrouvées saturées. Faire Lognes – Pompadour ? Comptez une heure et demie au lieu de trente-cinq minutes. C’est presque comique quand on y pense… enfin, sur le moment, beaucoup moins.
« Quand deux voies sont neutralisées sur l’A86 intérieure à Créteil un matin de semaine, c’est toute la moitié est de l’agglomération qui tousse »
– Un habitué des trajets franciliens
L’A3 transformée en parking géant
Pendant ce temps, l’A3 dans le sens province → Paris offrait un spectacle assez lunaire. Douze kilomètres, cinquante-cinq minutes de parcours. Autant dire que certains ont eu le temps de terminer leur podcast préféré… ou de vider leur batterie à force de prévenir qu’ils seraient en retard.
Et puis il y a eu ce poids lourd en panne sur la N10 à Montigny-le-Bretonneux qui a bloqué la sortie vers la province. Un détail ? Non, juste la cerise sur le gâteau d’une matinée déjà bien chargée.
Pourquoi c’est pire quand il fait froid
On le sait tous intuitivement, mais les chiffres le confirment : dès que la température passe sous les 3-4 °C, le nombre d’accidents augmente de façon spectaculaire. Les pneus été qui restent majoritaires, le givre sur les pare-brise mal dégivrés, les routes secondaires non traitées… Tout concourt à transformer un trajet banal en parcours du combattant.
- Distances de sécurité oubliées dès qu’on est pressé (et on l’est toujours le matin)
- Conducteurs qui découvrent que leurs pneus hiver sont toujours au garage
- Camions qui luttent sur les premières côtes gelées
- Et bien sûr, l’effet de surprise : personne ne s’attendait à un vrai coup de froid aussi tôt
À cela s’ajoute un phénomène psychologique : quand il fait froid, on a tendance à rester plus longtemps dans la voiture chaude au lieu de prendre le RER ou le métro. Résultat ? Plus de véhicules sur les routes aux heures de pointe.
Les départements se préparent… mais après la bataille
Dans les Yvelines, le plan hiver a été officiellement déclenché ce lundi même. Quatre mille tonnes de sel prêtes, quarante agents mobilisables 24 h/24. Parfait sur le papier. Sauf que ce matin, le mal était déjà fait.
Il y a cette ironie cruelle : on active les grands moyens précisément le jour où tout le monde en a le plus besoin. Un peu comme ouvrir un parapluie après s’être pris la pluie pendant une heure.
Et maintenant, on fait comment ?
La vraie question, c’est celle-là. Parce que l’hiver ne fait que commencer et que les prévisions météo n’annoncent rien de très clément pour les prochains jours.
Quelques pistes qui ont sauvé ma santé mentale ces dernières années :
- Partir vingt minutes plus tôt (oui je sais, c’est dur, mais ça change tout)
- Vérifier les pneus et la pression dès maintenant, pas la veille du départ en vacances
- Gardez une couverture et une barre céréale dans le coffre, on ne sait jamais
- Regardez les applis de trafic la veille au soir, pas cinq minutes avant de partir
- Et surtout, gardez votre calme : s’énerver ne fait avancer personne
Certaines entreprises commencent d’ailleurs à assouplir le télétravail les jours de grand froid. Ce serait peut-être le moment de reposer la question à votre manager, non ?
Un record qui en dit long sur nos habitudes
Ce pic à plus de 460 km de bouchons, ce n’est pas qu’une anecdote météo. C’est le reflet brut de notre dépendance à la voiture individuelle en Île-de-France. Malgré les lignes de métro qui s’allongent, malgré les pistes cyclables qui se multiplient, malgré les incitations au covoiturage… on reste scotchés à notre volant.
Et le pire, c’est qu’on le sait. On râle, on peste, on arrive énervé au bureau, mais le lendemain matin, on recommence. Comme une mauvaise habitude dont on n’arrive pas à se défaire.
Peut-être que ce lundi glacial aura au moins le mérite de nous faire réfléchir. Peut-être que certains découvriront que prendre le train de 7 h 12 au lieu de la voiture leur fait gagner du temps et des nerfs. Peut-être.
En attendant, si vous lisez ces lignes mardi matin en étant encore coincé sur l’A86 ou l’A1, sachez que vous n’êtes pas seul. On est des milliers dans le même bateau… enfin, dans la même file de voitures immobilisées.
Prenez soin de vous sur la route. Et si vous le pouvez, laissez la voiture au garage demain. Votre santé mentale vous dira merci.
