Vous est-il déjà arrivé de passer devant un bureau de poste à l’ouverture et de vous dire que, finalement, c’est un endroit plutôt tranquille ? Moi oui. Et puis il y a ces matins où tout bascule en quelques secondes. Le 12 novembre dernier, à Roubaix, une explosion a littéralement secoué le quartier. Un coffre extérieur de distributeur de billets vient de être forcé à la dynamite. En plein jour. À 8 h 30. Et le pire ? Les employés n’étaient même pas encore arrivés.
C’est le genre d’histoire qui vous fait réaliser à quel point certains criminels sont prêts à tout. Et franchement, quand on voit la vitesse à laquelle l’enquête a avancé, on se dit que la chance a peut-être souri aux forces de l’ordre… ou que les braqueurs ont laissé pas mal d’indices derrière eux.
Un braquage digne d’un film d’action
Reprenons depuis le début. Ce mercredi matin-là, quatre individus débarquent devant le bureau de poste. Gilets fluorescents sur le dos, ils ressemblent à s’y méprendre à des techniciens en intervention. Un témoin, qui passait par là en voiture, les a même pris pour des employés venus faire une maintenance. Sauf que non. Ces gars-là étaient là pour une tout autre raison.
Ils s’attaquent directement au coffre de transfert, ce gros caisson blindé fixé à l’extérieur du bâtiment où les convoyeurs de fonds déposent les liasses de billets avant de recharger les distributeurs. C’est une cible idéale : pas de personnel à l’intérieur à cette heure-là, et une belle somme d’argent qui dort tranquillement.
En quelques minutes, ils posent la charge explosive. Boum. L’explosion est si violente que la façade du bureau de poste en prend un sacré coup. Vitres soufflées, morceaux de béton partout, fumée noire qui monte dans le ciel gris du Nord. Les malfaiteurs repartent avec un ou deux sacs bien lourds, montent dans une voiture et disparaissent dans la circulation matinale.
« J’ai cru que c’étaient des techniciens. Ils bricolaient tranquillement, et d’un coup… une détonation énorme, de la fumée partout. J’ai vu trois gars partir avec des sacs et sauter dans une voiture. »
Un riverain présent sur place
Pourquoi ce type d’attaque revient si souvent ?
Vous vous demandez peut-être pourquoi on entend parler de plus en plus de braquages à l’explosif sur des distributeurs. La réponse est assez simple : c’est rapide, violent, et surtout très rentable quand ça marche. Le coffre extérieur contient souvent plusieurs centaines de milliers d’euros en billets prêts à être distribués. Et contrairement à une agence bancaire classique, il n’y a pas de vigiles armés à l’intérieur à 8 heures du matin.
En plus, les charges explosives utilisées sont de plus en plus sophistiquées. On parle de dynamite ou parfois même d’explosifs militaires détournés. Le but ? Ouvrir le coffre en quelques secondes sans avoir à le découper au chalumeau pendant des heures, ce qui attirerait forcément l’attention.
- Pas besoin de complices à l’intérieur
- Temps d’exposition très court sur place
- Gros gain potentiel en une seule opération
- Effet de surprise garanti
Évidemment, il y a un gros revers : les dégâts sont énormes, les traces laissées nombreuses, et les peines encourues particulièrement lourdes. Mais pour certains, le jeu en vaut clairement la chandelle.
Une enquête rondement menée
Ce qui est impressionnant dans cette affaire, c’est la rapidité avec laquelle les enquêteurs ont mis la main sur les suspects. Le jour même, six personnes sont placées en garde à vue. Quatre jours plus tard, cinq d’entre elles sont déférées devant un juge, mises en examen et écrouées. On passe de l’explosion à la prison en un temps record.
Comment c’est possible ? Plusieurs éléments ont joué. D’abord, les caméras de vidéosurveillance du quartier. Même si les malfaiteurs étaient masqués, la voiture utilisée a probablement été repérée. Ensuite, les résidus d’explosifs laissés sur place permettent des analyses très précises. Et enfin, on imagine que le milieu des braquages à l’explosif n’est pas si vaste que ça dans la région. Quelques coups de fil, des écoutes, et les noms sortent vite.
Le parquet a ouvert une enquête pour des chefs particulièrement graves :
- Vol en bande organisée
- Association de malfaiteurs
- Destruction de biens par moyens dangereux
Autant dire que les cinq hommes actuellement en détention provisoire risquent très gros. On parle de peines qui peuvent aller jusqu’à vingt ans de prison, voire plus avec les circonstances aggravantes.
Les dégâts collatéraux d’une telle opération
Bien sûr, il n’y a eu aucun blessé physique ce matin-là. Le bureau n’était pas encore ouvert, et c’est une chance. Mais les conséquences sont lourdes quand même. La façade du bâtiment est littéralement éventrée. Il a fallu fermer le bureau de poste plusieurs jours, voire semaines, le temps des réparations.
Et puis il y a le choc psychologique pour les employés. Quand vous arrivez au travail et que vous découvrez que votre lieu de travail a été littéralement dynamité, ça marque. Une cellule d’aide psychologique a d’ailleurs été mise en place dès le lendemain pour le personnel.
Dans le quartier, l’ambiance n’est pas non plus à la fête. Les habitants ont eu peur. Certains disent même qu’ils évitent désormais de passer devant ce bureau de poste, même une fois réparé. C’est con, mais c’est humain.
Et maintenant ?
L’enquête continue, évidemment. Il reste à déterminer le rôle exact de chaque suspect. Qui a fourni les explosifs ? Qui a repéré les lieux ? Y avait-il un sixième homme ? Et surtout : où est passé l’argent ? Parce que, mine de rien, plusieurs centaines de milliers d’euros ont disparu dans la nature.
Ce genre d’affaire met aussi en lumière un vrai problème de sécurité. Les coffres extérieurs, pratiques pour les usagers, sont devenus des cibles prioritaires. Certaines banques réfléchissent déjà à les supprimer ou à les blinder encore plus. Mais à quel prix ? Et est-ce que ça suffira vraiment à décourager les plus déterminés ?
Une chose est sûre : dans le Nord, comme ailleurs en France, les attaques à l’explosif sur les distributeurs se multiplient depuis quelques années. On en comptait déjà plusieurs dizaines par an avant la pandémie, et la tendance ne faiblit pas. Les criminels s’adaptent, les techniques évoluent, et les forces de l’ordre doivent suivre le rythme.
Franchement, quand on voit à quel point ces gars-là sont organisés, on se demande parfois qui est en avance dans cette course permanente entre les braqueurs et ceux qui les traquent. Ce qui est certain, c’est que cette affaire de Roubaix ne sera probablement pas la dernière. Mais espérons qu’elle serve au moins d’exemple : même les plans les mieux ficelés finissent parfois derrière les barreaux.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Est-ce que vous vous sentez en sécurité quand vous retirez de l’argent le matin ? Ou est-ce que ce genre d’histoire vous fait réfléchir à deux fois avant de passer devant un distributeur isolé ? Dites-le moi en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
