Imaginez un instant : vous êtes sur le banc de la Seleção, le soleil tape fort, et vous scrutez votre effectif pour composer un milieu de terrain capable de dominer le monde. Mais là, surprise, les options se comptent sur les doigts d’une main. C’est un peu la réalité que vit Carlo Ancelotti avec le Brésil en ce moment. Et franchement, ça interpelle.
Le football brésilien, c’est synonyme de flair, de samba sur le terrain, de stars qui éclaboussent les pelouses du monde entier. Pourtant, au cœur du jeu, là où tout se construit et se détruit, il y a comme un vide. Un trou béant qui force le sélectionneur italien à ressortir les vieilles gloires du placard. Pourquoi diable le réservoir est-il si limité à ce poste clé ?
Le Milieu Brésilien : Un Puzzle Incomplet sous Ancelotti
Quand on pense au Brésil, les noms de Vinicius, Rodrygo ou même le jeune Estevao nous viennent immédiatement à l’esprit. Des ailiers pétillants, des attaquants imprévisibles. Mais creusez un peu plus bas, vers le moteur de l’équipe, et c’est la disette. Ancelotti, avec toute son expérience des grands clubs européens, se retrouve à bricoler avec ce qu’il a. Et ce qu’il a, ce sont surtout des joueurs qui ont déjà une longue carrière derrière eux.
Prenez le prochain match amical contre le Sénégal, par exemple. À l’Emirates Stadium, on s’attend à voir Casemiro dicter le tempo aux côtés de Bruno Guimaraes. Deux solides, deux cadres. Mais après ? Lucas Paqueta pourrait compléter le trio, Andrey Santos pointer le bout de son nez. Et puis… plus grand-chose. C’est mince pour une nation qui vise le hexacampeonato en 2026.
Les Vétérans : Retour en Grâce ou Solution par Défaut ?
Fabinho, à 32 ans, a fait son grand retour en sélection après trois années d’absence. L’ancien de Liverpool, maintenant à Al-Ittihad, a débarqué au rassemblement avec l’enthousiasme d’un gamin. Ses yeux brillaient, dit-on. Et on comprend pourquoi : être rappelé par Ancelotti, c’est une validation inattendue.
Mais soyons honnêtes, ce rappel sent un peu le dépannage. Casemiro, 33 ans, reste le pilier, celui sur qui le coach italien s’appuie depuis son arrivée. Manchester United ou pas, il est là, indéboulonnable. J’ai toujours trouvé fascinant comment certains joueurs deviennent des intouchables, même quand la forme vacille un peu.
Faute de temps pour tester, on mise sur l’expérience. Les jeunes, il y en a, mais un seul vraiment prêt.
– Un observateur averti de la Seleção
Cette citation résume bien la situation. L’expérience, c’est bien pour stabiliser, mais à long terme ? Pour une Coupe du Monde dans moins d’un an, il faut du sang neuf. Fabinho apporte de la polyvalence – sentinelle, relayeur – mais il n’est pas la relève. Il est le présent bancal.
- Casemiro : Leader technique, mais 33 ans au compteur
- Fabinho : Rappelé après 3 ans, polyvalent mais vieillissant
- Bruno Guimaraes : 28 ans bientôt, le plus « jeune » des cadres
Cette liste montre à quel point le milieu repose sur des épaules expérimentées. Et si l’un d’eux se blesse ? Ancelotti croise les doigts, sans doute.
La Relève : Andrey Santos, l’Arbre qui Cache la Forêt ?
Andrey Santos, 21 ans, prêté à Strasbourg par Chelsea. Voilà le grand espoir. Capable de jouer en 6, en 8, voire plus haut. Il apprend vite, pose des questions aux aînés, boit leurs conseils. C’est touchant, presque. Mais est-ce suffisant pour porter tout un secteur ?
Derrière lui, on parle d’un gamin de 17 ans, Zé Lucas, à Sport Recife. Un prodige, paraît-il. Mais l’intégrer maintenant ? Trop tôt, trop risqué. Le Brésil a toujours eu cette manie de brûler les étapes avec ses talents, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire.
J’ai remarqué que les milieux prometteurs brésiliens disparaissent souvent des radars. Vendus jeunes en Russie, en Ukraine, ou dans des championnats mineurs. Ils jouent peu, progressent mal. Résultat : quand Ancelotti regarde vers l’Europe, il ne voit pas grand-chose qui brille au milieu.
Un seul jeune crève vraiment l’écran. Les autres sont soit trop verts, soit partis trop loin.
Andrey Santos incarne cette solitude. Il est bon, sans doute futur cadre. Mais seul, il ne peut pas tout faire. Le Brésil a besoin d’une génération entière, pas d’un isolé.
Concurrence Locale : Les Étrangers au Pouvoir
Maintenant, zoomons sur le championnat brésilien. Palmeiras, Cruzeiro, Flamengo – les cadors. Regardez leurs milieux pivots. Pas brésiliens, ou rarement. Des Argentins, des Uruguayens, des Colombiens. L’argent coule à flots, les clubs attirent les meilleurs sud-américains.
Conséquence ? Les jeunes locaux calent sur le banc, ou jouent dans des rôles secondaires. Moins de temps de jeu, moins de formation au haut niveau. Le Brésil, pays des cracks, forme désormais plus d’ailiers que de milieux solides. C’est une tendance lourde, et elle pèse sur la sélection.
| Club | Milieu Clé | Nationalité |
| Palmeiras | Joueur pivot | Argentin |
| Cruzeiro | Relayeur principal | Uruguayen |
| Flamengo | Organisateur | Colombien |
Ce tableau illustre parfaitement le problème. Les postes clés sont occupés par des étrangers. Les Brésiliens ? Souvent relégués à des rôles d’appoint ou poussés vers les ailes, où la concurrence est mondiale mais les opportunités plus nombreuses.
Et en Europe ? Les milieux brésiliens peinent à s’imposer dans les cinq grands championnats. Douglas Luiz à Nottingham, Ederson à Atalanta, Danilo un peu partout – des profils intéressants, mais freinés par les blessures, les choix de carrière, ou simplement le manque de constance.
Comparaison Historique : D’où Vient ce Déclin ?
Remontons le temps. Les années 90-2000 : Dunga, Mauro Silva, Emerson. Des monstres au milieu. 2002 : Gilberto Silva, Kleberson. Solides. Même en 2014, Luiz Gustavo tenait la baraque. Qu’est-ce qui a changé ?
Le marché, déjà. Les clubs brésiliens, enrichis par les droits TV et les investisseurs, achètent abroad. Les jeunes partent plus tôt, mais pas toujours aux bons endroits. Et la formation ? Elle privilégie le spectacle, l’attaque. Le milieu défensif, c’est ingrat. Moins vendeur.
- Années 90 : Milieux brésiliens dominants en Europe
- Années 2010 : Début de l’exode précoce
- Aujourd’hui : Étrangers rois au Brésil, relève européenne faible
Cette évolution n’est pas un hasard. Elle reflète un football brésilien plus business, moins formateur à certains postes. Ancelotti en paie le prix aujourd’hui.
Les Oubliés de la Seleção : Que Sont-ils Devenus ?
Parlons de ceux qui auraient pu être là. Douglas Luiz : talent pur, mais blessures et Aston Villa en dent de scie. Ederson : prometteur à Atalanta, mais pas encore au niveau international. Danilo : polyvalent, mais carrière en zigzag.
Ces joueurs étaient censés prendre la relève. Ils ont eu leurs chances, parfois. Mais rien de concret. Ancelotti ne peut pas compter sur des « peut-être ». Il lui faut du sûr, du maintenant.
Ils ont le potentiel, mais les obstacles sont nombreux : blessures, mauvais choix, concurrence féroce.
Triste réalité. Le Brésil regorge de talents, mais le chemin vers la Seleção est semé d’embûches au milieu.
Ancelotti Face au Défi : Stratégies et Adaptations
Le coach italien n’est pas du genre à paniquer. Il a gagné partout, avec tout. Mais ici, c’est différent. Pas de mercato, pas de transferts. Juste ce qu’il a sous la main. Alors il adapte.
Contre le Sénégal, on verra probablement un 4-3-3 classique, avec Guimaraes en patron, Casemiro en sentinelle, Paqueta en créateur. Andrey Santos pour grappiller des minutes. Fabinho en joker. C’est fonctionnel, mais pas révolutionnaire.
À plus long terme ? Tester plus, intégrer les jeunes progressivement. Mais le temps presse. Les qualifications pour 2026, c’est maintenant. Et les adversaires ne attendent pas.
Perspectives pour 2026 : Optimisme ou Inquiétude ?
La Coupe du Monde approche. Le Brésil reste favori, grâce à son attaque flamboyante. Mais un milieu faible, c’est une faille. Contre des équipes comme la France, l’Argentine, l’Angleterre – toutes pourvues en milieux solides – ça peut coincer.
Andrey Santos pourrait exploser d’ici là. D’autres jeunes, inconnus aujourd’hui, surgir. Ou pas. Le championnat brésilien doit changer, privilégier les locaux. Les clubs européens, mieux scoutés les milieux auriverde.
Personnellement, je reste optimiste. Le Brésil a cette capacité à produire des miracles. Mais Ancelotti a du pain sur la planche. Et nous, supporters, on croise les doigts pour que le milieu suive enfin le rythme des ailes.
En attendant, le match contre le Sénégal sera un bon test. Une victoire convaincante au milieu, et on respirera. Sinon, les questions persisteront. Le Brésil d’Ancelotti a du talent à revendre, mais au cœur du jeu, il manque encore des pièces au puzzle.
Et vous, qu’en pensez-vous ? La Seleção peut-elle redevenir la machine infernale d’antan avec si peu d’options au milieu ? Le débat est ouvert.
