Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pousse un maire à se représenter après plus de deux décennies à la tête d’une ville ? À Brest, une ville portuaire où les embruns salés se mêlent aux ambitions politiques, l’annonce de la candidature de François Cuillandre pour un cinquième mandat en 2026 a de quoi intriguer. À 70 ans, cet homme, qui dirige la deuxième plus grande ville de Bretagne depuis 2001, semble décidé à laisser une empreinte indélébile. Mais entre son bilan impressionnant, ses détracteurs et une primaire inattendue au sein de son propre camp, la route vers les municipales s’annonce mouvementée. Alors, que faut-il attendre de cette élection ? Plongeons dans les coulisses d’une campagne qui pourrait redessiner l’avenir de Brest.
Un Maire Historique à la Croisée des Chemins
Depuis 24 ans, François Cuillandre incarne la stabilité à Brest. Élu pour la première fois en 2001, il a surpassé en décembre dernier un record de longévité établi au XVIIIe siècle, selon des sources locales. Ce n’est pas rien ! Mais pourquoi se relancer dans la course après une carrière aussi longue ? Pour certains, c’est une question de passion pour la ville ; pour d’autres, une ambition de finir ce qu’il a commencé. Ce qui est sûr, c’est que sa décision de briguer un cinquième mandat ne laisse personne indifférent.
Une Primaire Socialiste sous Tension
Avant même de se lancer dans la bataille des municipales, Cuillandre doit relever un défi interne. Le 6 novembre 2025, les militants socialistes trancheront lors d’une primaire entre lui et Isabelle Montanari, une ancienne élue PS de 46 ans. Ce face-à-face inattendu révèle des fractures au sein du parti. Montanari, avec une vision peut-être plus fraîche, pourrait séduire ceux qui appellent au renouveau. Mais Cuillandre, avec son expérience, reste un poids lourd. D’après des observateurs, cette primaire pourrait être plus serrée qu’il n’y paraît.
Les primaires sont souvent un révélateur des dynamiques internes d’un parti. À Brest, elles pourraient redéfinir l’avenir du PS local.
– Analyste politique
Ce qui rend cette primaire fascinante, c’est le contraste entre les deux candidats. Cuillandre, un rocardien historique proche de figures comme François Hollande, mise sur son bilan. Montanari, elle, incarne une nouvelle génération, moins marquée par les anciennes alliances. Le choix des militants pourrait envoyer un signal fort sur l’orientation du PS à Brest.
Un Bilan de Bâtisseur au Cœur de la Campagne
Si Cuillandre est un favori, c’est en grande partie grâce à son bilan. Depuis 2001, il a transformé Brest en une ville plus moderne et dynamique. Parmi ses réalisations phares, on note :
- La construction du tramway, dont la deuxième ligne devrait être inaugurée en février 2026.
- La transformation des Ateliers des Capucins en un centre culturel et commercial vibrant.
- L’aménagement du port du château, devenu un lieu incontournable pour les Brestois.
- Le téléphérique urbain, une innovation qui a redéfini la mobilité dans la ville.
Ces projets, souvent ambitieux, ont changé le visage de Brest. Mais ils ne font pas l’unanimité. Certains habitants reprochent à Cuillandre des dépenses jugées excessives, tandis que d’autres saluent son audace. Personnellement, je trouve que le tramway, malgré les débats sur son coût, a donné un vrai coup de jeune à la ville. Vous en pensez quoi ?
Des Adversaires de Poids en 2026
Si Cuillandre passe la primaire, il devra affronter une concurrence rude en mars 2026. Voici les principaux candidats déclarés :
| Candidat | Âge | Affiliation | Positionnement |
| Stéphane Roudaut | 47 ans | Droite et centre | Maire de Gouesnou, vise une union large |
| Glen Dissaux | 41 ans | Écologistes | Mise sur des projets verts |
| Cécile Beaudouin | 32 ans | Insoumis | Porte une vision sociale radicale |
| Yves Pagès | 77 ans | Rassemblement National | Incarnation de l’extrême droite |
Chacun de ces candidats apporte une vision différente. Roudaut, avec son profil de maire de Gouesnou, pourrait séduire les électeurs centristes. Dissaux, lui, mise sur l’écologie, un thème de plus en plus central. Beaudouin, jeune et combative, pourrait mobiliser les déçus du PS. Quant à Pagès, il représente une option plus polarisante. Cette diversité promet une campagne animée.
Les Polémiques : Un Frein ou un Détail ?
Malgré son bilan, Cuillandre n’est pas à l’abri des critiques. En 2023, il a été condamné à une amende de 10 000 euros, dont 7 000 avec sursis, pour recel d’abus de confiance dans une affaire liée à la mutualisation des indemnités des élus socialistes. Cette affaire, bien que mineure pour certains, pourrait ternir son image. D’après des analystes, les électeurs pourraient y voir un manque de transparence, même si Cuillandre a toujours défendu son intégrité.
Dans une élection, chaque détail compte. Une condamnation, même légère, peut influencer les indécis.
– Expert en communication politique
Pourtant, Cuillandre a su rebondir par le passé. Sa capacité à mettre en avant ses réalisations pourrait reléguer cette polémique au second plan. Mais dans une campagne où chaque voix compte, rien n’est garanti.
Les Enjeux Majeurs de 2026
Les municipales de 2026 à Brest ne se résument pas à un duel entre personnalités. Plusieurs enjeux clés devraient dominer les débats :
- Mobilité urbaine : Avec l’inauguration imminente de la deuxième ligne de tramway, les candidats devront proposer des solutions pour une ville plus fluide.
- Transition écologique : Les écologistes, portés par Dissaux, pousseront pour des mesures ambitieuses contre le changement climatique.
- Attractivité économique : Brest doit continuer à attirer entreprises et talents pour rivaliser avec Rennes.
- Cohésion sociale : Dans un contexte de polarisation, les candidats devront rassembler une population diverse.
Ces thèmes résonnent bien au-delà de Brest. Partout en France, les municipales 2026 s’annoncent comme un test pour les partis traditionnels face aux nouvelles dynamiques écologistes et populistes. À Brest, l’expérience de Cuillandre sera-t-elle un atout ou un handicap face à ces défis ?
Un Pari sur l’Expérience
En annonçant sa candidature, Cuillandre mise clairement sur son expérience. Mais à 70 ans, certains se demandent s’il incarne encore l’avenir. D’autres, au contraire, voient en lui un garant de stabilité dans une période incertaine. Ce qui est sûr, c’est que sa décision de se représenter, après avoir longtemps hésité, montre une détermination rare. Comme il l’a dit lui-même dans une interview récente, « Brest, c’est ma vie ». Une phrase qui résume son engagement, mais aussi la pression qui pèse sur lui.
Personnellement, j’ai toujours trouvé fascinant comment certains élus s’accrochent à leur mission, comme si quitter la scène était impensable. Cuillandre, avec ses succès et ses controverses, incarne cette ambivalence. Est-il le bâtisseur visionnaire que Brest a besoin, ou un maire qui a fait son temps ? Les électeurs trancheront.
Et Après ? Les Perspectives pour Brest
Quel que soit le vainqueur en 2026, Brest se trouve à un tournant. La ville, longtemps dans l’ombre de Rennes, s’est imposée comme un pôle culturel et économique en Bretagne. Mais les défis ne manquent pas : vieillissement de la population, attractivité pour les jeunes, et bien sûr, la transition écologique. Le prochain maire devra jongler entre ces priorités tout en maintenant l’élan impulsé par Cuillandre.
En attendant, la campagne s’annonce comme un feuilleton captivant. Entre la primaire socialiste, les ambitions des écologistes et la montée des extrêmes, Brest pourrait devenir un symbole des dynamiques politiques nationales. Une chose est sûre : les mois à venir seront riches en rebondissements.
Et vous, que pensez-vous de cette élection ? Cuillandre mérite-t-il un cinquième mandat, ou est-il temps pour Brest de tourner la page ? Une chose est certaine : en mars 2026, les Brestois auront un choix décisif à faire. Restez connectés, car cette histoire est loin d’être terminée.
