Vous est-il déjà arrivé de scroller tard le soir et de tomber sur un influenceur qui vous promet monts et merveilles en échange de quelques dizaines d’euros ? Moi, oui. Trop souvent. Et puis un jour, l’histoire prend une tournure que personne n’avait vu venir.
Un coach russe de trente ans, connu pour son physique sculpté et ses vidéos motivantes, annonce un défi complètement dingue : prendre volontairement plus de vingt kilos en quelques mois, puis les perdre encore plus vite grâce à son tout nouveau programme payant. L’idée ? Prouver à tout le monde que même parti de très loin, on peut retrouver un corps de rêve avec sa méthode. Sauf que le corps, lui, n’a pas du tout apprécié la blague.
Quand le marketing vire au cauchemar
Imaginez la scène. Un mec en pleine forme, habitué à soulever de la fonte et à courir des semi-marathons, qui se met soudainement lâche totalement. Petit-déjeuner : une montagne de croissants et la moitié d’un gâteau industriel. Déjeuner : 800 grammes de raviolis noyés dans la mayonnaise. Goûter : chips à volonté. Dîner : burger king size + deux pizzas livrées. Le tout arrosé de sodas et filmé pour le plaisir des abonnés.
En un mois seulement, il affiche déjà quatorze kilos de plus sur la balance. Il jubile, poste des photos de son ventre qui déborde, rigole en disant que « c’est pour la bonne cause ». Ses followers sont partagés : certains trouvent ça génial et réservent déjà leur place dans le futur programme, d’autres s’inquiètent et lui demandent d’arrêter cette folie. Lui répond que tout est sous contrôle, qu’il a déjà tout prévu pour la phase de sèche express.
« Vous allez voir, on va tous se transformer ensemble, ça va être deux fois plus motivant ! »
Ses derniers mots publics à ses abonnés
Mais très vite, les signes avant-coureurs apparaissent. Il annule ses séances de coaching, dit qu’il se sent « patraque », qu’il a du mal à respirer après l’escalier. Ses proches le supplient d’aller voir un médecin. Il promet qu’il ira… demain. La nuit suivante, son cœur s’arrête. Trente ans.
Le cœur n’aime pas les montagnes russes
On a beau être jeune et ancien sportif, le muscle cardiaque déteste les variations brutales. Quand on prend du poids très vite, surtout sous forme de graisse viscérale (celle qui s’accroche autour des organes), le cœur doit bosser beaucoup plus dur. Plus de volume à irriguer, plus de pression artérielle, plus de cholestérol qui bouche les artères en un temps record.
Et là, on ne parle pas de cinq ou six kilos de « comfort food » pendant les fêtes. On parle de passer en quelques semaines d’un IMC athlétique à un IMC d’obésité sévère. Le genre de choc que même un cœur en béton armé a du mal à encaisser.
- Augmentation soudaine de la tension artérielle
- Inflammation généralisée des vaisseaux
- Surcharge immédiate du ventricule gauche
- Plaques d’athérome qui se forment en accéléré
- Risque multiplié de caillots et d’arythmie fatale
Les cardiologues le répètent depuis des années : le danger n’est pas tant le surpoids en lui-même que la rapidité avec laquelle on l’acquiert. Le corps n’a tout simplement pas le temps de s’adapter.
Le business de la transformation corporelle extrême
Cette histoire n’est malheureusement pas isolée. On a vu des influenceurs jeûner quinze jours pour « detox », avaler uniquement des pommes de terre pendant un mois, ou se gaver de protéines jusqu’à l’insuffisance rénale. Tout ça pour créer le buzz et vendre ensuite « la méthode qui a marché pour moi ».
Le problème, c’est que le public retient surtout l’avant/après spectaculaire, pas les semaines d’hôpital ou la tombe précoce. Et tant que ça rapporte des inscriptions à 97 € le programme, certains sont prêts à jouer à la roulette russe avec leur santé.
Ce qui me glace le plus, c’est la banalisation. On en rit presque. « Haha le mec qui mange des raviolis-mayo pour grossir, trop fort ! » Sauf que derrière l’écran, il y a un cœur qui a lâché à 30 ans, une mère qui pleure, des amis qui se demandent s’ils auraient dû le secouer plus fort.
Et nous, on fait quoi de tout ça ?
Personnellement, cette histoire m’a fait revoir pas mal de choses. J’ai arrêté de suivre certains comptes qui promettent -15 kg en 30 jours. J’ai rangé au placard l’idée saugrenue de tester le « warrior diet » ou le « carnivore extrême ». Parce que franchement, la vie est déjà assez courte comme ça.
Si vous voulez perdre du poids ou prendre du muscle, faites-le proprement. Lentement. Avec un médecin du sport ou un nutritionniste sérieux. Pas avec un gourou qui vous vend son PDF après avoir ruiné son pancréas en direct.
Votre corps n’est pas un outil marketing. C’est le seul endroit où vous êtes obligé de vivre toute votre vie.
Cette phrase, je l’ai vue circuler après l’annonce du décès. Elle résume tout. On peut rire des challenges débiles, on peut même y participer de temps en temps (je ne jette la pierre à personne, j’ai fait ma part de bêtises). Mais quand le jeu devient mortel, il est temps de reposer les cartes.
Aujourd’hui, le programme minceur du coach russe ne verra jamais le jour. Sa page est toujours là, figée sur ses dernières stories où il sourit avec son assiette géante de pâtes grasses. Les commentaires continuent d’affluer : certains pleurent, d’autres accusent, beaucoup réalisent enfin.
Si cette histoire vous a secoué comme elle m’a secoué, partagez-la. Pas pour le buzz morbide, mais pour qu’un maximum de gens comprennent que derrière chaque transformation choc, il y a parfois un prix qu’on ne voit qu’après.
Prenez soin de vous. Vraiment. Pas pour les likes.
