Vous êtes-vous déjà demandé ce qui fait vibrer un stade lors d’un match de football féminin ? Lors de l’Euro 2025, les Bleues ont répondu à cette question avec une énergie débordante, transformant chaque offensive en un véritable spectacle. Leur arme secrète ? Les ailes. Face à l’Angleterre, au pays de Galles ou encore aux Pays-Bas, l’équipe de France a fait des couloirs ses rampes de lancement, orchestrant des attaques fulgurantes qui laissent les défenses adverses pantoises. À l’approche de leur quart de finale contre l’Allemagne, je me suis plongé dans cette stratégie qui fait des Bleues l’une des équipes les plus excitantes du tournoi.
Les Ailes, Moteur de l’Attaque Tricolore
Si vous avez suivi l’Euro 2025, vous avez probablement remarqué une chose : les Bleues ne jouent pas comme tout le monde. Leur jeu est rapide, incisif, et surtout, il passe par les côtés. Lors de leurs matchs de poules, près de 48 % des attaques contre l’Angleterre se sont concentrées sur le tiers droit du terrain, tandis que 47 % des offensives face au pays de Galles ont exploité le flanc gauche. Contre les Pays-Bas, ce sont 44 % des actions qui ont déferlé à gauche. Ces chiffres ne mentent pas : les ailes sont au cœur de la stratégie française.
Ce choix tactique n’a rien d’un hasard. Le sélectionneur a bâti son système autour des profils explosifs de ses ailières, capables de faire basculer un match en une accélération. Mais ce n’est pas qu’une question de vitesse. C’est une mécanique bien huilée, où chaque joueuse sait exactement quoi faire, et quand. Alors, comment les Bleues ont-elles transformé leurs ailes en arme fatale ?
Des Ailières au Profil Hors Norme
Quand on parle des ailes françaises, un nom revient sans cesse : Delphine Cascarino. Cette ailière, évoluant à San Diego, est une tornade. Avec une moyenne de 2,75 buts ou passes décisives par match, elle est tout simplement inarrêtable. Une adversaire a même confié, avant le quart de finale contre l’Allemagne, qu’il fallait « la prendre à deux » pour espérer la ralentir. Et encore, bonne chance pour y arriver !
« Elle est imprévisible. Une fois lancée, il faut être deux pour l’arrêter. »
– Une sélectionneuse adverse
Cascarino excelle grâce à sa capacité à utiliser son pied fort pour attaquer la ligne de but, mais aussi à décrocher pour créer des décalages. À l’opposé, Sandy Baltimore, la gauchère de Chelsea, apporte une touche différente. Plus à l’aise dans les petits espaces, elle enchaîne les dribbles courts et les provocations. Depuis février 2025, elle a marqué 6 de ses 10 buts en sélection, preuve de son importance croissante.
Ces deux joueuses, aux styles complémentaires, incarnent la philosophie offensive des Bleues : liberté et imprévisibilité. Le sélectionneur leur laisse une marge de manœuvre pour varier entre courses longues et incursions dans l’axe, rendant leurs mouvements difficiles à anticiper. Mais ce n’est pas tout. Leur impact ne se limite pas à leurs exploits individuels.
Un Trio Dévastateur sur Chaque Flanc
Si les ailières brillent, c’est aussi grâce à une alchimie parfaite avec leurs coéquipières. Sur chaque côté, un trio se forme : l’ailière, la latérale et la relayeuse. Ce trio offensif fonctionne comme une machine bien rodée, capable de déstabiliser n’importe quelle défense. Prenons quelques exemples concrets :
- Contre l’Angleterre : La relayeuse reste en couverture, l’ailière se recentre pour aspirer la défense, laissant la latérale débouler dans le couloir.
- Face au pays de Galles : La relayeuse sert l’ailière sur la largeur, tandis que la latérale se projette à l’intérieur, créant une opportunité décisive.
- Contre les Pays-Bas : La relayeuse offre un relais dans l’axe, attirant la défense, ce qui permet à la latérale de lancer l’ailière dans l’espace.
Cette complémentarité repose sur une liberté tactique. Les joueuses s’adaptent en temps réel, évitant de se marcher sur les pieds. « On a une liberté pour rentrer à l’intérieur ou écarter, selon ce que la latérale propose », confie une des ailières. Résultat ? Des défenses adverses constamment déséquilibrées, incapables de suivre le rythme.
Le Pressing, l’Allié des Ailes
Un autre atout des Bleues ? Leur pressing. Ce n’est pas juste une question de courir après le ballon. C’est une stratégie pensée pour exploiter les ailes. Les ailières, actives dans ce pressing, récupèrent le ballon haut sur le terrain, face à des défenses désorganisées. Cela leur permet de se projeter rapidement vers l’avant, souvent dans des situations de un-contre-un où elles excellent.
J’ai remarqué, en regardant les matchs, que ce pressing est presque un art. Les joueuses françaises ne se contentent pas de harceler l’adversaire : elles le font avec une intelligence tactique, coupant les lignes de passes et forçant les erreurs. Une fois le ballon récupéré, la transition est immédiate. Les ailières, déjà positionnées sur les flancs, n’ont plus qu’à foncer.
« Le pressing nous donne un avantage énorme. On récupère le ballon dans des zones où on peut faire mal tout de suite. »
– Une joueuse française
Une Attaque Record à l’Euro
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 11 buts marqués en phase de groupes, les Bleues ont pulvérisé leur record de réalisations dans un Euro. Mieux encore, neuf joueuses différentes ont trouvé le chemin des filets, un record pour l’équipe de France dans un tournoi majeur. De Marie-Antoinette Katoto dans l’axe à Selma Bacha en latérale, en passant par les ailières, tout le monde contribue.
| Match | Pourcentage d’attaques par aile | Buteuses principales |
| France – Angleterre (2-1) | 48 % (droit) | Cascarino, Katoto |
| France – Pays de Galles (4-1) | 47 % (gauche) | Baltimore, Diani |
| France – Pays-Bas (5-2) | 44 % (gauche) | Bacha, Mateo |
Cette diversité offensive est un cauchemar pour les adversaires. Quand neuf joueuses peuvent marquer, comment préparer une défense ? Le sélectionneur français semble avoir trouvé la formule magique, en misant sur des automatismes qui créent des décalages constants.
Face à l’Allemagne : Un Défi de Taille
Le quart de finale contre l’Allemagne, prévu à Bâle, s’annonce comme un test majeur. Les Allemandes, réputées pour leur solidité défensive, savent que les ailes françaises sont leur principal danger. Une source proche de leur staff a même admis que neutraliser Cascarino serait une priorité. Mais est-ce seulement possible ?
Le sélectionneur français, lui, reste confiant. « On a des automatismes pour poser des problèmes à n’importe quelle défense », a-t-il déclaré. Et si les Allemandes ferment les ailes ? Il laisse planer le mystère : « Peut-être qu’on attaquera dans l’axe cette fois. » Une chose est sûre : les Bleues ont plus d’un tour dans leur sac.
Pourquoi Ce Style de Jeu Change Tout
Ce qui rend les Bleues si fascinantes, c’est leur capacité à allier créativité et discipline. Les ailes, c’est leur terrain de jeu, mais aussi leur arme stratégique. En exploitant la vitesse de leurs ailières, la mobilité de leurs latérales et l’intelligence de leurs relayeuses, elles ont créé un système qui ne laisse aucun répit à l’adversaire.
- Liberté tactique : Les ailières peuvent varier leurs mouvements, rendant leurs actions imprévisibles.
- Complémentarité : Chaque joueuse du trio offensif joue un rôle précis, maximisant les espaces exploités.
- Pressing intense : Il permet des récupérations hautes, idéales pour lancer des attaques rapides.
Ce style de jeu ne se contente pas de gagner des matchs. Il marque les esprits. En regardant les Bleues, on ressent cette énergie, cette envie de tout donner. Et franchement, c’est ce genre de football qui donne envie de se lever de son canapé pour applaudir.
Alors, les Bleues vont-elles continuer à survoler l’Euro grâce à leurs ailes ? Face à l’Allemagne, elles devront prouver que leur stratégie est à toute épreuve. Une chose est sûre : ce quart de finale s’annonce explosif. Et si, comme moi, vous êtes captivé par ce style de jeu, vous ne voudrez pas rater une seconde de ce match.
