Imaginez-vous sur un parcours balayé par des vents capricieux, où chaque coup semble défier la logique. Le gazon ondulé, les bunkers sournois et les greens imprévisibles vous mettent à l’épreuve. Bienvenue au British Open, où le golf prend une dimension presque mystique. En 2025, sur le mythique Royal Portrush, un homme semble avoir apprivoisé ce chaos : Scottie Scheffler, numéro un mondial, qui a ébloui le monde du golf avec une carte de 64 et un score de -10. Mais qu’est-ce qui rend ce parcours si unique, et pourquoi certains joueurs, dont trois Français, s’y épanouissent-ils ? Plongeons dans cet univers fascinant.
Le Charme Brut du Golf de Links
Le golf sur links, c’est une expérience à part. Loin des fairways impeccables et des greens rapides des parcours américains, les links britanniques, comme ceux de Royal Portrush, sont un retour aux racines du sport. Les parcours en bord de mer, sculptés par la nature, exigent une créativité sans faille. Le vent, omniprésent, transforme chaque coup en une équation complexe. J’ai toujours trouvé que jouer sur un links, c’est un peu comme résoudre une énigme : il faut anticiper, s’adapter et parfois accepter l’imprévisible.
Sur un links, il faut savoir utiliser la terre, contrôler la balle au sol. C’est un art, pas seulement une technique.
– Légende du golf
Ce qui rend le British Open si spécial, c’est cette capacité à mettre en lumière des joueurs capables de penser différemment. Les fairways tortueux, les bunkers profonds et les greens bosselés exigent une approche stratégique. Contrairement aux parcours américains où la précision aérienne domine, ici, la balle doit souvent rouler, parfois sur des distances folles, pour atteindre sa cible. C’est un jeu où l’imagination prime sur la puissance brute.
Scottie Scheffler : L’Homme Qui Lit le Vent
Si quelqu’un incarne cette maîtrise créative, c’est bien Scottie Scheffler. En tête du classement à -10 après une journée mémorable à Royal Portrush, l’Américain a démontré pourquoi il est au sommet. Son secret ? Une capacité à s’adapter aux conditions changeantes. Vendredi, alors que le vent soufflait en rafales et que des averses intermittentes compliquaient la tâche, Scheffler a rendu une carte de 64, un exploit qui a laissé ses concurrents loin derrière. Ce n’est pas seulement sa précision légendaire qui fait la différence, mais sa façon d’embrasser le défi des links.
Scheffler lui-même l’explique : pour un coup à 140 mètres face au vent, il peut choisir entre trois clubs différents, selon la trajectoire souhaitée, la roule de la balle ou la position du drapeau. Cette flexibilité est au cœur de son succès. « J’adore ce côté créatif, confie-t-il. C’est ce qui rend le jeu sur links si excitant. » Et franchement, qui pourrait le contredire ? Sa performance à Portrush, dans des conditions météo instables, montre qu’il a non seulement le talent, mais aussi l’intelligence tactique pour dominer.
Les Français dans la Danse
Si Scheffler brille, les Français ne sont pas en reste. Trois d’entre eux – Antoine Rozner, Romain Langasque et Adrien Saddier – ont franchi le cut, une performance notable dans un tournoi aussi exigeant. Rozner, avec son jeu de balles basses, semble taillé pour les links. « Les drapeaux sont placés dans des positions piégeuses, explique-t-il. Il faut respecter chaque coup, mais je m’éclate sur ce type de parcours. » Sa capacité à garder la balle près du sol, même dans des bourrasques, lui donne un avantage certain.
Langasque et Saddier, eux, ont montré une belle résilience. Saddier, qualifié de justesse à +1, incarne l’esprit combatif des outsiders. Leur présence dans le cut, sur un total de six Français engagés, est une petite victoire pour le golf tricolore. Mais tous n’ont pas eu cette chance : Matthieu Pavon, numéro un français, a raté le cut à +5, une déception après une saison en demi-teinte en Majeurs. « Parfois, c’est injuste, peste-t-il. Un bon coup peut finir mal placé, et un coup moyen peut vous sauver. » Cette imprévisibilité, c’est la marque des links.
Royal Portrush : Un Défi à Part
Le Royal Portrush, situé à l’extrême nord de l’Irlande, est un monstre de beauté et de difficulté. Ses fairways vallonnés, balayés par les vents de l’Atlantique, et ses greens aux pentes traîtresses en font un parcours redoutable. Les bunkers, souvent profonds et stratégiquement placés, punissent la moindre erreur. Et pourtant, c’est cette brutalité qui séduit. Comme le dit un ancien champion, « un links ne pardonne pas, mais il récompense ceux qui savent s’adapter. »
Ce qui frappe à Portrush, c’est l’équilibre entre stratégie et audace. Les drapeaux, souvent placés dans les coins des greens, obligent les joueurs à réfléchir à chaque coup. Faut-il tenter une approche agressive ou jouer la sécurité ? Scheffler excelle dans cet exercice, mais même les meilleurs peuvent trébucher. Le premier trou, par exemple, est un cauchemar pour beaucoup, avec son fairway étroit et ses bunkers menaçants. C’est là que le mental entre en jeu.
L’Art du Jeu au Sol
Sur un links, le jeu au sol est roi. Contrairement aux parcours américains où les coups aériens dominent, ici, la balle doit rouler, parfois sur des dizaines de mètres, pour atteindre le green. Cette particularité demande une maîtrise totale des trajectoires basses et des effets. Scheffler, avec sa précision chirurgicale, excelle dans cet art. « Aux États-Unis, un wedge à 60 degrés suffit pour arrêter la balle, explique-t-il. Ici, la fermeté des greens change tout. Plus la balle roule vite, plus elle s’arrête vite. »
Le jeu de links, c’est l’art de contrôler la balle au sol, de putter à 50 mètres du green si besoin.
– Champion expérimenté
Cette approche demande une patience infinie. Un coup mal calculé, et la balle peut dévier dans un bunker ou un rough impitoyable. Mais quand tout s’aligne – le vent, la trajectoire, la roule – le résultat est magique. J’ai toujours trouvé que c’était dans ces moments-là que le golf révélait sa beauté brute. Les links, c’est un dialogue constant avec la nature.
Les Défis Mentaux des Links
Si le British Open est si difficile, ce n’est pas seulement à cause des conditions physiques. Le mental joue un rôle crucial. Les links sont imprévisibles, et cette incertitude peut briser même les meilleurs. Un joueur comme Matthieu Pavon l’a appris à ses dépens : « On peut frapper un coup parfait et finir dans un mauvais lie. C’est frustrant. » Cette injustice apparente est ce qui fait le charme – et la cruauté – des links.
Pour réussir, il faut accepter l’aléatoire. Brian Harman, vainqueur surprise en 2023, l’explique parfaitement : « Il faut survivre aux désagréments, ne pas se frustrer quand la balle atterrit dans un endroit bizarre. » Cette résilience est la clé. Scheffler, Rozner ou même Saddier l’ont compris : sur un links, il faut savoir lâcher prise et s’adapter.
Une Performance Française à Saluer
Revenons sur les Français. Avec trois joueurs dans le cut, le golf tricolore montre qu’il a sa place parmi l’élite. Antoine Rozner, avec son jeu adapté aux conditions venteuses, est particulièrement à l’aise. « Je frappe des balles basses, ça aide dans le vent », confie-t-il. Romain Langasque, de son côté, apporte une régularité précieuse, tandis qu’Adrien Saddier prouve que la persévérance paie. Leur performance, bien que dans l’ombre de Scheffler, est un signe encourageant pour l’avenir.
- Antoine Rozner : Maîtrise des balles basses, à l’aise dans le vent.
- Romain Langasque : Régularité et sang-froid sous pression.
- Adrien Saddier : Combatif, qualifié de justesse mais dans le coup.
Ces trois joueurs incarnent une nouvelle vague de golfeurs français capables de rivaliser sur la scène mondiale. Leur présence dans le cut, sur un parcours aussi exigeant, est une belle promesse pour les années à venir. Mais la route est encore longue, et les links ne pardonnent pas les erreurs.
Pourquoi les Links Fascinent
Les links, c’est plus qu’un type de parcours : c’est une philosophie. Ils rappellent que le golf est un sport de patience, d’adaptation et d’humilité. Chaque année, des amateurs comme des pros se laissent envoûter par leur beauté sauvage et leur difficulté unique. À Portrush, cette magie opère à plein. Les dunes, les vents, les greens bosselés : tout concourt à créer une expérience inoubliable.
Pour moi, ce qui rend les links si spéciaux, c’est leur capacité à révéler la vraie nature d’un joueur. Pas de place pour l’arrogance ou la routine. Chaque coup est une aventure, chaque trou un défi. Scheffler l’a compris, et sa domination à Royal Portrush en est la preuve. Mais les Français, avec leur ténacité, montrent que le golf tricolore a aussi sa place dans ce décor grandiose.
Et Après ?
Le British Open 2025 est loin d’être terminé, et les derniers tours promettent du suspense. Scheffler, avec son avance, est le favori, mais les links sont imprévisibles. Un coup de vent, une erreur tactique, et tout peut basculer. Les Français, eux, ont une chance de briller, surtout Rozner, qui semble dans son élément. Une chose est sûre : ce tournoi, avec son mélange de stratégie, de créativité et de résilience, restera dans les mémoires.
Alors, qu’est-ce qui fait un grand champion sur un links ? La technique, bien sûr, mais aussi l’audace, la patience et une touche de magie. Scottie Scheffler a tout cela, et les Français, à leur manière, commencent à l’apprendre. À Royal Portrush, le spectacle ne fait que commencer. Vous êtes prêts à suivre la suite ?
