Vous êtes-vous déjà demandé ce que vous feriez si un traitement qui vous soulage depuis des années devenait soudain plus difficile d’accès ? Pour des millions de Français atteints d’affections de longue durée (ALD), comme le diabète, l’arthrose ou des maladies respiratoires chroniques, cette question pourrait bientôt devenir une réalité. Un décret, qui n’attend plus qu’une signature officielle, prévoit de bouleverser la prise en charge des cures thermales dès février 2026. Ce changement, qui touche environ 14 millions de personnes, suscite déjà des vagues d’inquiétude dans le secteur thermal et parmi les patients. Alors, que se passe-t-il vraiment, et pourquoi ce sujet devrait-il vous concerner ?
Les cures thermales, souvent perçues comme un luxe, sont en réalité un pilier de la prise en charge médicale pour de nombreux patients. Elles soulagent les douleurs, améliorent la mobilité et, pour certains, permettent de réduire leur dépendance aux médicaments. Mais cette pratique, ancrée dans la tradition française, est aujourd’hui menacée par une décision qui pourrait redessiner l’accès aux soins pour une large partie de la population. Dans cet article, je vous emmène dans les coulisses de ce changement, ses implications, et les voix qui s’élèvent pour défendre ce secteur.
Un Décret qui Change la Donne
Le projet de décret, qui devrait entrer en vigueur début 2026, marque un tournant pour le secteur thermal. Jusqu’à présent, les patients en affection de longue durée bénéficiaient d’un remboursement intégral de leurs cures par l’Assurance maladie. Ce n’est plus le cas. Désormais, la prise en charge tombera à 65 %, alignant ainsi les ALD sur le régime général. En d’autres termes, les patients devront payer de leur poche une partie des frais, ce qui pourrait représenter plusieurs centaines d’euros par cure.
Ce n’est pas une petite décision. Environ 14 millions de Français vivent avec une ALD, qu’il s’agisse de maladies graves comme le cancer ou de pathologies chroniques comme l’hypertension. Pour eux, les cures thermales ne sont pas un caprice, mais une nécessité médicale. J’ai moi-même vu des proches, atteints de rhumatismes invalidants, retrouver une qualité de vie grâce à ces séjours. Alors, pourquoi ce changement maintenant ?
Les cures thermales ne sont pas un luxe, mais un outil médical reconnu, qui réduit les hospitalisations et les traitements lourds.
– Expert du secteur thermal
Pourquoi Réduire les Remboursements ?
Derrière ce décret, il y a une logique budgétaire. L’Assurance maladie cherche à réduire ses dépenses, et les cures thermales, bien que bénéfiques, représentent un coût non négligeable. Selon des estimations, ces soins coûtent plusieurs centaines de millions d’euros par an au système de santé. En période de contraintes financières, chaque euro compte, et les autorités semblent avoir décidé que les cures thermales étaient une cible facile.
Mais est-ce vraiment une bonne idée ? D’après mon expérience, couper dans des soins préventifs comme ceux-ci peut sembler économique à court terme, mais risque de coûter plus cher à long terme. Moins de cures, c’est potentiellement plus d’hospitalisations, plus de médicaments, et une dégradation de la santé des patients. Le calcul n’est pas si simple.
L’Impact sur les Patients
Pour les patients, ce changement est loin d’être anodin. Une cure thermale, c’est souvent plusieurs semaines dans un centre spécialisé, avec des frais d’hébergement, de transport et de soins. À 65 % de remboursement, le reste à charge pourrait atteindre plusieurs centaines d’euros. Pour certains, cela signifie renoncer à un traitement qui leur permet de mieux vivre.
- Augmentation des coûts : Les patients devront débourser plus, ce qui pourrait dissuader les plus précaires.
- Inégalités d’accès : Les personnes à faibles revenus risquent d’être les plus touchées.
- Impact psychologique : Perdre un soin qui améliore la qualité de vie peut aggraver le sentiment d’isolement.
Je me souviens d’une conversation avec une amie retraitée, atteinte d’arthrose sévère. Elle me racontait combien ses cures à Dax lui permettaient de marcher sans douleur pendant des mois. « Si je dois payer plus, je ne pourrai plus y aller », m’a-t-elle confié. Combien de personnes comme elle devront faire un choix entre leur santé et leur budget ?
Le Secteur Thermal en Ébullition
Du côté des établissements thermaux, c’est la colère. Déjà fragilisés par la crise du Covid, qui a vidé les centres pendant des mois, ils craignent que ce décret ne soit le coup de grâce. Les cures thermales, c’est un écosystème : des centres, des emplois locaux, des commerces environnants. Si les patients désertent, c’est toute une économie qui vacille.
Ce décret est une injustice. Les cures thermales ont un vrai service médical rendu, et leur déremboursement va pénaliser les plus vulnérables.
– Représentant d’un centre thermal
Les professionnels du secteur ne mâchent pas leurs mots. Ils rappellent que les cures thermales ont des effets mesurables : réduction des douleurs, amélioration de la mobilité, diminution des arrêts de travail. Selon des études récentes, elles permettent même de réduire les dépenses globales de santé à long terme. Alors, pourquoi sacrifier un système qui fonctionne ?
Un Débat plus Large sur la Santé
Ce décret soulève une question fondamentale : comment équilibrer les impératifs budgétaires avec l’accès aux soins ? La santé est-elle un luxe ou un droit ? En réduisant les remboursements, on risque de creuser les inégalités sociales. Les plus aisés pourront continuer à financer leurs cures, tandis que les autres devront se débrouiller ou renoncer.
Personnellement, je trouve ça frustrant. On parle souvent de prévention, de bien-être, d’une approche plus humaine de la médecine. Les cures thermales incarnent tout cela. Les sacrifier au nom de l’austérité, c’est un peu comme couper les branches sur lesquelles on est assis. Et si on prenait le temps d’évaluer vraiment leur impact avant de trancher ?
| Aspect | Avant 2026 | Après 2026 |
| Remboursement ALD | 100 % | 65 % |
| Patients concernés | 14 millions | 14 millions |
| Impact économique | Stabilité des centres | Risque pour l’économie locale |
Et Maintenant, Que Faire ?
Face à ce décret, les acteurs du secteur ne comptent pas rester les bras croisés. Des pétitions circulent, des associations de patients s’organisent, et certains centres envisagent des solutions comme des tarifs réduits pour les plus démunis. Mais ces initiatives suffiront-elles ?
Pour les patients, il est peut-être temps de se mobiliser. Parler de ce sujet autour de soi, écrire à son député, rejoindre une association : chaque geste compte. Et pour les autorités, il serait sage de rouvrir le dialogue. Une réforme aussi impactante mérite un débat public, pas une signature discrète sur un bureau ministériel.
En attendant, je ne peux m’empêcher de penser à ces millions de personnes qui comptent sur les cures thermales pour vivre mieux. Ce décret, c’est plus qu’une question d’argent. C’est une question de dignité, de santé, et d’accès à des soins qui font une différence. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Ce changement dans la prise en charge des cures thermales est un symptôme d’un problème plus large : la tension entre les impératifs économiques et les besoins humains. En 2026, lorsque ce décret entrera en vigueur, il ne s’agira pas seulement de chiffres sur un budget, mais de vies bouleversées. Restons attentifs, car la santé, c’est l’affaire de tous.
