Quand les premières lueurs de septembre caressent la Sarthe, une énergie particulière s’empare d’Antarès, la mythique salle du Mans Sarthe Basket (MSB). Les crissements des baskets sur le parquet, les éclats de voix des coachs, le bourdonnement des machines en salle de musculation : tout indique que la présaison bat son plein. Mais que se passe-t-il vraiment dans les coulisses d’un club comme Le Mans, qui se prépare à défier Paris lors de la SuperCoupe LNB à Roland-Garros ? J’ai toujours trouvé fascinant de plonger dans cet univers où chaque détail compte, où la sueur et la stratégie se mêlent pour forger une équipe prête à en découdre.
Une Préparation Millimétrée pour la SuperCoupe
La présaison, c’est un peu comme la rentrée des classes, mais avec des enjeux bien plus physiques. Pour le MSB, tout commence le 11 août, quand joueurs et staff se retrouvent pour six semaines d’un travail acharné. Pas question de se contenter d’un footing matinal ou de quelques paniers tirés à la va-vite. Ici, on parle d’une machine bien huilée, où chaque rouage – du staff médical aux préparateurs physiques en passant par les coachs – joue un rôle clé. Cette année, l’objectif est clair : briller lors de la SuperCoupe, cet événement prestigieux qui se tient dans l’écrin inattendu de Roland-Garros.
« La présaison, c’est la fondation de toute la saison. Si tu rates cette étape, tu cours après le temps tout l’année. »
– Un entraîneur expérimenté
Ce qui frappe, c’est l’approche collective. Au Mans, personne ne reste dans son coin. Les kinés, les préparateurs physiques et les assistants coachs travaillent main dans la main, dans un échange constant. Cette synergie, c’est l’ADN du club. Mais comment cette machine fonctionne-t-elle vraiment ? Allons voir de plus près.
Le Corps Médical : Les Gardiens du Temple
Avant que le ballon ne touche le parquet, le staff médical prend les commandes. Pendant les trois premiers jours, les joueurs passent une batterie de tests : échographies cardiaques, bilans sanguins, tests d’effort, spirométrie… Rien n’est laissé au hasard. Pourquoi une telle rigueur ? Parce que, comme le dit un membre du staff, « sans un feu vert médical, pas question de commencer l’entraînement ». Ces examens, réalisés dans des cliniques du Mans et de Laval, permettent d’évaluer la condition physique de chaque joueur, mais aussi de prévenir les blessures.
Cette étape, souvent sous-estimée, est cruciale. Imaginez un joueur qui démarre la saison avec une tendinite mal détectée : c’est la porte ouverte à une cascade de pépins physiques. Le staff médical, dirigé par des kinés comme Marie Dodard, veille à ce que chaque athlète soit prêt à encaisser les six semaines de préparation intense qui suivent.
- Tests médicaux : Échographies, bilans sanguins, tests d’effort.
- Objectif : Identifier les faiblesses physiques et prévenir les blessures.
- Durée : Trois jours entiers avant tout entraînement.
J’ai toujours trouvé impressionnant ce niveau de précision. On pourrait croire que le basket, c’est avant tout du talent et du flair, mais sans un corps en parfait état, impossible de performer. Le MSB l’a bien compris, et c’est pour ça que leur préparation médicale est un modèle du genre.
Adieu les Footings en Forêt, Bonjour le Basket
Si vous pensez que la présaison, c’est courir des kilomètres en forêt ou enchaîner des sprints sous un soleil de plomb, détrompez-vous. Au Mans, les méthodes ont évolué. Fini les longues sessions de cardio à l’ancienne. Pierre Golvan, le préparateur physique du club, a une philosophie claire : « La préparation physique doit être intégrée à l’activité basket. Courir en forêt, ce n’est pas adapté à des joueurs de basket. »
« Le meilleur étalonnage, c’est l’activité basket elle-même. »
– Un coach du MSB
Concrètement, cela signifie que les séances combinent musculation, explosivité et travail avec ballon dès les premières semaines. Les joueurs alternent entre la salle de musculation et le terrain, sous la houlette d’un staff technique qui veille à ce que chaque exercice serve un objectif précis. Par exemple, un joueur comme Jonathan Jeanne, pivot revenu au club, a passé l’été à renforcer son bas du corps et ses épaules pour être prêt à encaisser les chocs.
Ce qui m’a marqué, c’est la modernité de cette approche. Les joueurs d’aujourd’hui arrivent souvent en meilleure forme qu’il y a dix ans, grâce à un travail individuel pendant l’intersaison. Mais même les plus sérieux, comme David Dileo, peuvent débarquer avec quelques kilos en trop. « Si t’as rien fait pendant l’été, la présaison va te faire mal », confie un joueur. Et il a raison : ici, on tape dans le dur dès le départ.
Un Staff Technique au Cœur de l’Action
Le staff technique du Mans, c’est une véritable ruche. Chaque membre a un rôle précis, mais tous collaborent dans une dynamique d’échange permanent. Les assistants coachs, comme Antoine Mathieu (spécialiste du jeu offensif) ou KJ Smith (axé sur la défense), ne se contentent pas de suivre les directives. Ils dirigent des séances, proposent des idées, et s’assurent que les joueurs comprennent les attentes. « Travailler seul dans son coin, ça ne m’intéresse pas », explique l’entraîneur principal. Et ça se ressent.
Ce qui rend cette dynamique unique, c’est la liberté laissée à chaque membre du staff. Les kinés discutent avec les préparateurs physiques, qui eux-mêmes échangent avec les coachs pour ajuster les séances. Par exemple, si un joueur montre des signes de fatigue musculaire, le programme est modifié en temps réel pour éviter une blessure. Cette fluidité, c’est ce qui permet au MSB de construire une équipe solide, capable de rivaliser avec les meilleurs.
| Rôle | Mission principale | Impact |
| Staff médical | Tests et prévention des blessures | Fondation physique |
| Préparateur physique | Intégration du cardio dans le basket | Performance optimisée |
| Coachs assistants | Stratégie offensive et défensive | Cohésion tactique |
Je trouve ça presque rassurant de voir une telle organisation. Dans un sport aussi exigeant, où chaque détail peut faire la différence, cette approche collaborative est une arme redoutable.
Roland-Garros : Un Cadre Prestigieux pour un Défi de Taille
La SuperCoupe LNB, qui oppose le MSB à Paris, champion de France en titre, n’est pas un match comme les autres. Jouer à Roland-Garros, un lieu habituellement réservé aux aces et aux volées, ajoute une dimension presque magique à l’événement. Pour les joueurs, c’est une occasion de se mesurer à l’élite dans un cadre unique. Mais comment se préparer à un tel rendez-vous ?
Le MSB a multiplié les matches amicaux – sept au total – pour roder ses automatismes. Ces rencontres permettent de tester les stratégies, d’ajuster les rotations et de jauger l’état de forme des joueurs. Mais au-delà de l’aspect technique, c’est l’état d’esprit qui fait la différence. Lors d’un stage à La Baule, chaque joueur a pris la parole pour exprimer ses attentes et son rôle dans l’équipe. « Décomplexer la parole, c’est notre ADN », explique un membre du staff. Et ça, c’est une force rare.
« À Roland-Garros, on ne joue pas seulement pour gagner, mais pour montrer qui on est. »
– Un joueur du MSB
Ce genre d’initiative, où chaque joueur prend ses responsabilités devant ses coéquipiers, forge un esprit d’équipe difficile à briser. Et face à une équipe comme Paris, qui arrive avec l’étiquette de favori, cet état d’esprit pourrait faire la différence.
Les Joueurs, Acteurs de Leur Préparation
Les basketteurs modernes ne sont plus les mêmes qu’il y a vingt ans. Aujourd’hui, la plupart arrivent en présaison avec un bagage physique déjà solide. Wilfried Yeguete, capitaine du MSB, le confirme : « Les joueurs sont plus en forme qu’avant. » Pourtant, certains, comme David Dileo, doivent perdre quelques kilos pris pendant l’été. D’autres, comme TaShawn Thomas, qui a joué en NCAA et en Italie, ont suivi des programmes intensifs mêlant yoga, musculation et piscine.
Ce qui m’a toujours fasciné, c’est la discipline des joueurs professionnels. Prenez Jonathan Jeanne : après une blessure, il a passé l’été à renforcer son corps pour revenir plus fort. Ce n’est pas juste une question de talent, mais de dévouement. Et au Mans, cet engagement individuel est amplifié par une préparation collective qui laisse peu de place à l’improvisation.
Une Ambition Sans Limite
Le MSB ne se contente pas de participer à la SuperCoupe. Après une saison 2024-2025 marquée par un titre en Leaders Cup, le club veut voir plus grand. L’entraîneur principal, qui a côtoyé des figures comme Joe Mazzulla (Boston Celtics) cet été, ne cache pas ses ambitions. « Être vivant, c’est viser haut », glisse-t-il avec un sourire. Et on le croit sur parole.
Ce qui rend cette équipe si intéressante, c’est son mélange d’humilité et d’audace. Les joueurs savent qu’ils ne sont pas les favoris face à Paris, mais ils ont les armes pour créer la surprise. La présaison, avec ses tests médicaux, ses entraînements ciblés et son esprit d’équipe, a posé les bases d’une saison qui s’annonce palpitante.
Alors, que faut-il attendre du Mans à Roland-Garros ? Une équipe affûtée, soudée, et prête à se battre. La SuperCoupe n’est que le début, mais elle pourrait bien donner le ton d’une saison mémorable. Et vous, pensez-vous que le MSB peut renverser Paris ? Une chose est sûre : ils ne laisseront rien au hasard.
