Hier soir, au Stade Pierre-Mauroy, j’ai pris une claque devant mon écran comme rarement cette saison. 4-2. Quatre buts encaissés, encore. Deux joueurs sortis sur civière. Et cette sensation, lourde, que le Paris FC vient peut-être de griller un joker énorme dans sa quête du maintien. Franchement, après les belles promesses contre Monaco et Rennes, voir l’équipe retomber aussi bas face à Lille, ça fait mal au cœur.
Une soirée où tout a basculé en quelques minutes
Le match avait pourtant bien commencé. Les vingt premières minutes, le Paris FC a mis le pied sur le ballon, a pressé haut, a même fait douter les Dogues. On s’est dit : « Tiens, Gilli a trouvé la bonne formule. » Et puis, patatras. Un relâchement, une erreur, un but. Et tout s’est écroulé comme un château de cartes. C’est ça, le problème récurrent cette saison : dès qu’on prend un coup derrière la tête, on ne sait plus se relever.
Des choix osés qui n’ont pas payé
Stéphane Gilli avait décidé de tout changer, ou presque. Un turnover massif : Trapp titulaire à la place de Nkambadio, Cafaro ailier gauche pour sa première, Geubbels en pointe, Chergui dans l’axe, Marchetti au milieu… Sur le papier, on pouvait comprendre. Retours de sélection, forme du moment, envie de surprendre Lille. Sauf que sur le terrain, ça n’a jamais pris.
Le coach l’a reconnu lui-même après le match :
« J’ai fait des choix, certains ont été bons, d’autres moins. On a fait une très bonne entame, mais on a concédé trop de situations face à la meilleure équipe qu’on ait rencontrée jusque-là. »
Stéphane Gilli
Traduction : Kevin Trapp a sauvé les meubles plusieurs fois (et Dieu sait qu’il a été sollicité), mais les autres paris sont passés à la trappe. Cafaro a semblé perdu sur son côté, Geubbels n’a presque jamais été trouvé, et la charnière Chergui-Mbow a pris l’eau de partout.
La défense, ce éternel chantier
Allons-y franco : la défense du Paris FC est redevenue friable comme du petit-beurre. Quatre buts encaissés, et franchement, ça aurait pu être six ou sept sans les arrêts de Trapp. Osame Sahraoui a fait ce qu’il a voulu sur son côté, Jonathan David a remis ses habits de lumière, et quand Olivier Giroud entre en jeu… ben c’est plié.
À lire les stats après-match, c’est effrayant :
- 17 tirs subis (dont 9 cadrés)
- 4,12 xGA (expected goals against) – record de la saison
- Seulement 38 % de duels gagnés
On savait que l’absence d’Otavio (suspendu) allait peser, mais là… Samir Chergui, repositionné dans l’axe, a souffert, Moustapha Mbow a été trop souvent dépassé. Et quand Lees-Melou sort sur une béquille et Chergui sur une alerte ischio, tu te dis que la poisse s’acharne.
Giroud, le bourreau de toujours
À 39 ans, Olivier Giroud reste une arme fatale. Entré en jeu à l’heure de match, il plante un doublé en vingt minutes. Le premier sur un centre parfait, le second sur une frappe en pivot. Classe, comme d’habitude. Le genre de match qui te rappelle pourquoi certains joueurs sont au-dessus du lot, même à l’approche de la quarantaine.
Et le pire ? Il devient le buteur le plus âgé à signer un doublé en Ligue 1 depuis… 1948. Respect.
Et maintenant, la peur au ventre
Ce lundi matin, le Paris FC est 12e. Trois petits points d’avance sur Metz, premier relégable. Trois points. C’est rien. Surtout quand tu viens d’en prendre 4 à domicile (virtuel) par une équipe qui joue le podium.
Le calendrier qui arrive ? Auxerre, LeLe Havre, Toulouse avant la trêve. Trois matchs contre des concurrents directs. Trois finales, en somme. Si le Paris FC ne prend pas au moins 6-7 points là-dedans, ça sentira très mauvais pour la seconde partie de saison.
Et avec Lopez, Chergui et Lees-Melou très incertains… on croise les doigts.
Ce qu’il faut retenir (et vite corriger)
- La solidité défensive entrevue contre Monaco et Rennes n’était qu’un feu de paille
- Le turnover massif a déséquilibré l’équipe plus qu’il ne l’a dynamisée
- Les absences et blessures commencent à s’accumuler dangereusement
- Il reste trois matchs pour se sauver avant la trêve – pas le droit à l’erreur
Je ne vais pas vous mentir : j’ai la boule au ventre. Ce Paris FC-là a du cœur, du talent par moments, mais il manque cruellement de constance et de rigueur défensive. Face à des équipes du bas de tableau, il va falloir montrer un tout autre visage.
Sinon, la deuxième partie de saison risque de ressembler à un long chemin de croix.
Allez Paris. On y croit encore. Mais il va falloir se réveiller, et vite.
