Quand on pense au rugby féminin, on imagine des duels âpres, des plaquages qui claquent et une passion brute qui transcende le terrain. Mais ce samedi, à Mont-de-Marsan, l’équipe de France féminine a vécu une soirée cauchemardesque, balayée 6-40 par une Angleterre impitoyable. À deux semaines du coup d’envoi de la Coupe du monde 2025, cette défaite cuisante sonne comme un avertissement. Alors, que s’est-il passé ? Comment les Bleues peuvent-elles rebondir avant le grand rendez-vous ? Plongeons dans cette rencontre pour décrypter ce revers et ce qu’il révèle sur l’état du rugby féminin tricolore.
Un Crunch qui fait mal : retour sur une déroute
Ce n’était pas censé se passer comme ça. Les Bleues, portées par l’élan d’un Six Nations prometteur où elles avaient frôlé le titre (42-43 face à l’Angleterre), abordaient ce match préparatoire avec l’espoir de montrer des progrès. Mais dès les premières minutes, le ton était donné. Les Red Roses, surnom des Anglaises, ont imposé leur rythme, inscrivant un essai dès le quart d’heure. À la mi-temps, le score était déjà de 19-3, un écart qui donnait des sueurs froides aux supporters français.
Les Françaises, pourtant soutenues par un public fervent, n’ont jamais trouvé la clé. Aucun essai marqué, seulement deux pénalités signées Morgane Bourgeois, contre six essais pour les Anglaises. Ce n’est pas juste une défaite, c’est une correction, un quatorzième revers consécutif dans le Crunch. J’ai beau être un fervent supporter du rugby tricolore, difficile de ne pas ressentir une pointe de frustration devant ce fossé qui semble se creuser.
Une domination anglaise sans partage
Les Anglaises, futures hôtes de la Coupe du monde (du 22 août au 27 septembre 2025), ont déroulé leur jeu avec une précision chirurgicale. Leur domination physique et leur maîtrise tactique ont étouffé les Bleues. Dès la 15e minute, elles menaient 12-0, profitant d’une défense française débordée. Chaque fois que la France marquait une pénalité, l’Angleterre répondait par un essai, comme pour rappeler qui était le patron.
« On s’est fait prendre un peu partout. Le public nous a beaucoup apporté, mais sur le terrain, on n’y était pas. »
– Une joueuse française après le match
Cette citation, prononcée avec une pointe d’amertume, résume l’impuissance des Bleues. Les Red Roses ont su exploiter chaque erreur, chaque hésitation. Leur jeu au pied, leur discipline en mêlée et leur agressivité dans les rucks ont fait la différence. À la 75e minute, un essai en force après une touche a scellé le score à 6-40, comme une dernière claque.
Les Bleues en quête de solutions
Alors, que retenir de cette déroute ? D’abord, l’incapacité à marquer un essai est inquiétante. Le rugby, c’est avant tout franchir la ligne, faire vibrer les supporters avec des actions d’éclat. Mais face à une défense anglaise aussi solide, les Bleues ont semblé à court d’idées. Est-ce un problème de stratégie ? De cohésion ? Ou simplement un jour sans ?
- Manque d’agressivité offensive : Les Françaises n’ont pas su percer la défense adverse, souvent trop lentes dans les transmissions.
- Faiblesse en mêlée : Les Anglaises ont dominé les phases statiques, mettant la France sous pression constante.
- Erreur de discipline : Quelques pénalités évitables ont offert des points faciles à l’Angleterre.
Pourtant, tout n’est pas à jeter. Morgane Bourgeois, par exemple, a tenu son rang au pied, marquant les six points tricolores. Mais ces efforts individuels ne suffisent pas face à une machine collective comme l’Angleterre. À deux semaines du Mondial, il y a urgence à ajuster les automatismes.
Le contexte : un Mondial sous pression
La Coupe du monde 2025 approche à grands pas, et cette défaite n’est pas le genre de signal qu’on aime envoyer. L’Angleterre, favorite à domicile, a montré qu’elle sera l’équipe à battre. Mais les Bleues ne sont pas seules dans la course. La Nouvelle-Zélande, tenante du titre, et le Canada, en pleine progression, seront aussi de sérieux adversaires. Cette défaite doit servir de leçon, pas de sentence.
| Adversaire | Points forts | Challenge pour la France |
| Angleterre | Physique, discipline, jeu au pied | Franchir la défense, tenir en mêlée |
| Nouvelle-Zélande | Vitesse, créativité offensive | Gérer le rythme, contrer les individualités |
| Canada | Équilibre attaque/défense | Maintenir la cohésion sur 80 minutes |
Ce tableau illustre les défis qui attendent les Bleues. Chaque adversaire a ses armes, et la France devra trouver des réponses spécifiques. Mais au-delà des tactiques, c’est l’état d’esprit qui interroge. Après une telle claque, comment retrouver la confiance ?
Une histoire de Crunch : un défi de longue date
Le Crunch, c’est plus qu’un match, c’est une institution. France-Angleterre, c’est une rivalité qui transcende les générations. Mais pour les Bleues, cette rivalité tourne au cauchemar. Depuis leur dernière victoire en 2018 (18-17), qui leur avait offert le Six Nations, elles enchaînent les défaites. Quatorze revers consécutifs, ça pèse lourd dans les têtes.
« Mentalement, c’est dur. Il y a beaucoup de frustration. »
– Une joueuse clé de l’équipe
Cette frustration, on la ressent jusque dans les tribunes. Les supporters, si chaleureux à Mont-de-Marsan, méritaient mieux. Mais parfois, une défaite cuisante peut être un électrochoc. À condition de ne pas se laisser abattre, bien sûr.
Et maintenant, comment rebondir ?
À deux semaines du Mondial, le temps presse. Les Bleues doivent tirer des leçons de ce revers et vite. Voici quelques pistes pour redresser la barre :
- Renforcer la cohésion : Les entraînements doivent insister sur les automatismes, notamment en attaque.
- Travailler la discipline : Éviter les pénalités inutiles qui offrent des points gratuits.
- Booster le mental : Une défaite peut miner le moral, mais elle peut aussi galvaniser. À elles de transformer la frustration en rage de vaincre.
Je crois sincèrement que cette équipe a du potentiel. Les Bleues ont montré par le passé qu’elles pouvaient rivaliser avec les meilleures. Leur performance dans le dernier Six Nations, où elles ont poussé l’Angleterre dans ses retranchements, en est la preuve. Mais il faudra plus qu’un sursaut d’orgueil pour briller au Mondial.
L’importance du public et du contexte
Si le score est sans appel, il ne faut pas sous-estimer le rôle du public. À Mont-de-Marsan, les supporters ont donné de la voix, même dans la tempête. Ce genre de ferveur peut faire la différence dans un tournoi comme la Coupe du monde. Les Bleues devront s’appuyer sur cet élan pour se transcender.
Et puis, il y a le contexte. Ce match n’était qu’un galop d’essai, une occasion de tester des combinaisons. Les entraîneurs ont peut-être pris des risques, aligné des joueuses moins expérimentées pour voir ce qu’elles avaient dans le ventre. Ça n’excuse pas tout, mais ça relativise un peu la claque.
Un regard vers l’avenir
La Coupe du monde 2025 sera un moment de vérité. Les Bleues ont deux semaines pour se remettre en question, affiner leur jeu et, surtout, retrouver cette flamme qui les rend si redoutables quand elles sont dans un bon jour. L’Angleterre a montré la voie : discipline, intensité, efficacité. À la France de relever le défi.
Ce revers, aussi douloureux soit-il, pourrait être une bénédiction déguisée. Parfois, il faut toucher le fond pour mieux remonter. Les Bleues ont les cartes en main pour écrire une belle histoire au Mondial. À elles de jouer.
« Le rugby, c’est comme la vie : on tombe, on se relève, et on repart au combat. »
– Un ancien entraîneur
Et vous, que pensez-vous des chances des Bleues au Mondial ? Cette défaite est-elle un simple accident ou le signe de lacunes plus profondes ? Une chose est sûre : le chemin vers le sommet sera rude, mais rien n’est impossible dans le rugby.
