Imaginez un peu la scène : vous roulez tranquillement sous les cerisiers japonais, les feuilles flamboyantes tombent doucement, et vous portez fièrement le maillot de champion de France. C’est exactement ce qu’a vécu Dorian Godon ces dernières semaines. À 29 ans, le puncheur originaire de l’Hexagone vient de boucler une saison qui a tout changé pour lui. Et franchement, quand on regarde son parcours, on se dit que ça valait le coup d’attendre.
Parce que oui, 2025 aura été l’année où tout a basculé. Pas seulement à cause des résultats – même si six bouquets et un titre national, ça pèse lourd – mais surtout parce qu’il a enfin pu se consacrer entièrement à son métier de cycliste professionnel. Fini les allers-retours entre les stages hospitaliers et les entraînements. Fini les nuits à réviser l’anatomie en se demandant s’il allait réussir à récupérer correctement. Dorian Godon a rangé ses livres de kiné pour de bon. Et le vélo lui a bien rendu.
2025, l’année de la libération
Il le dit lui-même avec un petit sourire en coin : « C’était ma première année pro à 100 %. » La phrase peut faire sourire, quand on sait qu’il courait déjà chez les pros depuis plusieurs saisons. Mais quand on creuse un peu, on comprend vite que ce n’était pas une blague. Entre les cours en présentiel, les gardes à l’hôpital et les aménagements d’emploi du temps, le garçon n’avait jamais eu la possibilité de vivre le métier à fond.
Cette fois, c’était différent. Plus de compromis. Juste le vélo, les copains, les courses et cette sensation grisante de pouvoir enfin tout donner. Résultat ? Une régularité impressionnante, une explosivité retrouvée et surtout cette capacité à lever les bras quand ça compte vraiment. Le titre de champion de France aux Herbiers, devant tout le monde, ça ne s’invente pas. C’est le genre de moment qui marque une carrière.
« Plus ça avance, plus j’ai envie de profiter avec ce maillot. Il me va bien, je crois. »
Dorian Godon, tout juste sacré
Six victoires qui racontent une métamorphose
Six victoires dans une saison, ce n’est pas anodin pour un puncheur. Surtout quand on sait qu’il n’avait jamais dépassé les deux succès par an auparavant. On sent que quelque chose a cliqué. Le corps répond mieux, la tête est libérée, et surtout, l’équipe lui fait enfin confiance pour jouer sa carte personnelle.
Parce que c’est peut-être ça le plus grand changement : Dorian n’est plus seulement un équipier modèle. Il est devenu un leader crédible. Le genre de mec qu’on place dans les plans A sur les courses d’un jour. Et quand la confiance arrive, les jambes suivent. Logique.
- Une explosivité retrouvée sur les bosses courtes
- Une meilleure gestion de l’effort sur les courses usantes
- Une mentalité de gagneur qui s’affirme course après course
- Et surtout, cette capacité à rester frais en fin de saison (75 jours de course quand même !)
Le maillot tricolore, plus qu’un bout de tissu
Quand tu gagnes le championnat de France, c’est particulier. Déjà parce que c’est chez toi, devant tes proches, dans une ambiance électrique. Mais surtout parce que pendant un an, tu portes les couleurs de ton pays partout où tu vas. Et Dorian, il kiffe ça.
Il ne se pavane pas devant le miroir, non. Il est trop humble pour ça. Mais il sent le respect dans le peloton. Les coureurs te regardent différemment. Les directeurs sportifs te placent autrement dans les scénarios de course. Et surtout, les gens dans la rue te reconnaissent. En France, le maillot bleu-blanc-rouge, ça ne laisse personne indifférent.
« En tant que Français, on est assez fier et chauvin. C’est un des plus beaux maillots du peloton. »
Et le plus beau dans tout ça ? Il n’a pas l’air de s’en lasser. Fin de saison, 75 jours dans les pattes, et le bonhomme est encore frais comme un gardon. Mental d’acier. Ça promet pour la suite.
Ineos-Grenadiers : le défi qui fait rêver
Alors quand la nouvelle est tombée, personne n’a vraiment été surpris. Ineos-Grenadiers, trois ans de contrat. À 29 ans, Dorian Godon change de dimension. Et il assume totalement ce choix.
Il aurait pu rester dans le confort français, continuer sa petite vie tranquille. Mais non. Il a voulu voir autre chose. Découvrir une nouvelle culture d’équipe, une autre façon de travailler la performance. Et surtout, courir avec les meilleurs.
Chez Ineos, on lui a dit clairement : « On a besoin d’un mec comme toi. » Un puncheur polyvalent, capable de gagner des courses World Tour, mais aussi de bosser dur pour les leaders sur les Grands Tours. Le profil parfait pour compléter l’effectif. Et avec Kévin Vauquelin et Axel Laurance qui arrivent aussi, il y aura un petit goût de maison chez les British.
Le Tour de France dans le viseur… et les Flandres ?
Et là, il lâche la bombe. Oui, il rêve du Tour de France. Logique, quand on habite à Gérone et que le Grand Départ 2026 passe presque devant la porte. Mais il va plus loin. Il parle du GP E3, du Tour des Flandres. Des courses qu’il regardait à la télé il y a quelques années en se disant « pourquoi pas un jour ».
Il a changé physiquement. Plus costaud, plus endurant. Les pavés ? Il adore. Le gravel dans son temps libre l’a rendu encore plus à l’aise sur les terrains pourris. Et surtout, il a maintenant la caisse pour suivre les meilleurs sur 260 bornes. Franchement, ça donne envie.
- Tour de France avec un rôle protégé ? Possible.
- Classiques flandriennes dans le final ? Pourquoi pas.
- Épauler les leaders sur les Grands Tours tout en gardant des opportunités personnelles ? C’est le plan.
Un état d’esprit qui fait du bien
Ce que j’aime chez Dorian Godon, c’est qu’il reste simple. Il roule encore avec ses potes de la fac de kiné, il écoute leurs soirées en boîte pendant qu’eux l’écoutent raconter ses courses. Il garde les pieds sur terre. Et en même temps, il a cette petite flamme dans les yeux quand il parle de ses ambitions.
Il veut progresser. Toujours. En nutrition, en préparation physique, en tactique. Il sait qu’Ineos va lui apporter tout ça. Et il a hâte. Vraiment hâte.
À l’heure où beaucoup de coureurs de son âge commencent à se poser des questions sur l’après, lui il est en pleine bourre. Il a faim. Faim de victoires, faim de grands rendez-vous, faim de découvrir jusqu’où il peut aller.
Et demain ?
Alors oui, 2025 aura été une saison charnière. Peut-être la plus belle de sa carrière jusqu’à présent. Mais quelque chose me dit que ce n’est qu’un début. Quand tu passes de « bon équipier » à « champion de France qui signe chez Ineos », tu changes de statut. Et souvent, ça ouvre des portes qu’on n’imaginait même pas.
Personnellement, j’ai hâte de le voir en 2026. Sur les routes du Tour, dans le mur de Grammont, ou pourquoi pas sur un podium d’une grande classique. Parce que Dorian Godon, il a ce petit truc en plus. Cette capacité à surprendre quand on ne l’attend plus.
Et quelque part, c’est ça qui rend le cyclisme si beau : des mecs qui bossent dans l’ombre pendant des années, qui galèrent entre études et vélo, et qui un jour explosent au grand jour. Dorian, c’est un peu l’histoire qu’on adore suivre. Celle d’un gars normal qui devient champion.
Alors rendez-vous l’année prochaine. Avec le maillot tricolore sur les épaules, et un nouveau chapitre qui s’écrit chez les Grenadiers. Ça promet.
Et vous, vous le verriez où Dorian Godon dans deux ou trois ans ? Sur un podium de monument ? Porteur du maillot à pois sur le Tour ? Dites-moi tout en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
