Franchement, quand on pensait que la saison 2025-2026 du Paris Basketball allait être celle de la confirmation, on se prenait déjà à rêver d’un nouveau printemps européen. Et puis patatras. Quatre défaites de suite, une cinquième jeudi dernier face à l’Olympiakos, et voilà le club de la capitale qui pointe à une triste quinzième place. Ce mardi 25 novembre, direction Dubaï. Pas pour bronzer, non. Pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être face à une équipe qui affiche exactement le même bilan calamiteux : cinq victoires, sept défaites.
Un match entre deux mal-classés, ça peut paraître anodin. Sauf que dans la nouvelle formule de l’Euroligue, chaque victoire compte double quand il s’agit d’un concurrent direct. Et là, on parle carrément d’un duel de la peur.
Un déplacement à haut risque pour le Paris Basketball
17 heures, heure française. C’est l’horaire inhabituel choisi pour ce Dubaï Basketball – Paris Basketball. Pourquoi si tôt ? Tout simplement parce qu’à Dubaï, il sera déjà 20 heures, horaire parfait pour remplir la Coca-Cola Arena et faire vibrer les supporters locaux. Pour nous, ça veut dire qu’on pourra suivre le match en rentrant du boulot ou en sautant le repas du midi si on est vraiment accro.
La diffusion ? Exclusivement sur la plateforme spécialisée qui a raflé les droits de l’Euroligue ces dernières années. Pas de télévision classique, il faudra passer par le streaming. Mais pour les passionnés, c’est presque devenu une habitude.
Comment en est-on arrivé là ?
Revenons deux mois en arrière. Le Paris Basketball démarrait tambour battant avec des victoires de prestige contre Valence ou Milan. On parlait déjà de top 8 assuré, voire plus si affinités. Et puis, petit à petit, les vieux démons sont revenus : défense friable, rotations trop courtes, blessures à des postes clés et surtout une irrégularité chronique à l’extérieur.
J’ai revu le match contre l’Olympiakos. 98-86, ça ne reflète même pas la domination grecque. Paris a tenu un quart-temps, puis s’est complètement écroulé sous les coups de boutoir de Nikola Milutinov et les flèches à trois points de Sasha Vezenkov. Résultat : moins 20 à la pause, on a tous arrêté de croire au miracle.
« On doit arrêter de se trouver des excuses. On perd parce qu’on n’est pas assez durs mentalement sur 40 minutes. Point. »
Un cadre du vestiaire parisien, sous couvert d’anonymat
Et quand un cadre du groupe vous sort ça après une nouvelle claque, vous comprenez que l’ambiance n’est pas au beau fixe dans le bus qui emmène l’équipe vers Roissy.
Dubaï, l’adversaire parfait… ou le pire piège
Sur le papier, Dubaï est l’équipe que Paris doit battre. Même bilan, effectif certes talentueux mais encore en rodage, première saison à ce niveau, salle magnifique mais public pas encore totalement acquis à la cause du basket. Tout semble réunis pour une victoire parisienne qui ferait office de déclic.
Mais attention. Les Émiratis restent sur deux victoires intéressantes à domicile et viennent de recruter en catastrophe un meneur d’expérience pour pallier les blessures. Leur coach, un ancien assistant bien connu en Europe, commence à trouver la bonne formule. Et surtout, ils n’ont plus rien à perdre.
- Ils jouent sans pression
- Ils évoluent devant leur public pour la première fois depuis longtemps
- Ils savent que battre Paris serait un énorme coup sur le plan médiatique
- Leurs joueurs stars ont envie de briller sous les projecteurs du Golfe
Bref, tous les ingrédients d’un match piège XXL.
Les clés du match côté Paris Basketball
Si Paris veut ramener quelque chose du désert, il va falloir que certains joueurs sortent de leur torpeur.
Nadir Hifi d’abord. Le franco-algérien alterne le chaud et le très froid depuis le début de saison. Capable de planter 25 points un soir et de disparaître complètement le suivant. À l’extérieur, son efficacité chute drastiquement. S’il retrouve son adresse longue distance, ça peut faire très mal.
TJ Shorts, le MVP de la saison dernière, doit absolument redevenir le poison qu’on a connu. Ces dernières semaines, les défenses adverses l’ont muselé en le faisant déjouer. Il faut qu’il retrouve de l’agressivité vers le cercle et qu’il arrête de forcer des tirs compliqués.
Et puis il y a la défense. Paris encaisse plus de 90 points de moyenne sur les cinq derniers matchs. C’est intenable à ce niveau. Il faudra museler l’arrière américain de Dubaï qui tourne à plus de 20 points à domicile et surtout couper les lignes de passe vers leur pivot dominant sous le cercle.
Le contexte particulier d’un match à Dubaï
Jouer à Dubaï, ce n’est pas anodin. Le décalage horaire, même léger (trois heures), peut perturber les organismes. La chaleur extérieure, même si la salle est climatisée à fond, fatigue. Et puis il y a tout le folklore : réception VIP, sollicitations médiatiques, envie de découvrir la ville pour certains joueurs… Tout ça peut distraire.
Je me souviens du premier déplacement à Dubaï l’an dernier. L’équipe qui s’y était rendue en était revenue sonnée, pas tant par le score que par l’intensité et l’atmosphère totalement différente. Cette année, Paris doit arriver en mode commando, pas en touristes.
Et après ? Un calendrier infernal
Si Paris perd ce soir, le trou avec la dixième place risque de devenir abyssal. Et le calendrier qui suit ne prête pas à l’optimisme : réception du Real Madrid, déplacement à Monaco, voyage à Barcelone… Autant dire que chaque point pris avant la trêve hivernale sera de l’or.
À l’inverse, une victoire à Dubaï, suivie pourquoi pas d’un exploit à l’Accor Arena la semaine prochaine, et tout peut basculer à nouveau. Le basket européen est ainsi fait : une série de trois victoires et tu passes de relégable à candidat aux play-offs.
Mon pronostic (et je l’assume)
Je vais être honnête : j’ai peur. Très peur. Paris est capable du meilleur comme du pire à l’extérieur. Mais quelque chose me dit que ce voyage à Dubaï va agir comme un électrochoc. Les joueurs savent qu’ils n’ont plus le droit à l’erreur. Je vois une victoire courte, dans la douleur, peut-être sur un tir clutch de Hifi dans les dernières secondes. Disons 88-85 pour Paris.
Et vous, vous en pensez quoi ? Vous sentez les Parisiens capables de se ressaisir dès ce soir ou vous voyez Dubaï prendre le large dans cette course à la survie ?
En attendant, rendez-vous à 17 heures précises devant votre écran. Parce que oui, ce soir, il y a plus qu’un match en jeu. Il y a peut-être toute une saison qui se joue sur ce parquet doré des Émirats.
Allez Paris. On croit encore en vous. Mais il va falloir le prouver. Et vite.
