Imaginez-vous au sommet d’une montagne, le vent glacial fouettant votre visage, chaque pas un combat contre votre propre corps. Maintenant, ajoutez à cela trois maladies chroniques qui limitent votre souffle et raidissent vos articulations. C’est l’histoire d’un homme qui, contre toute attente, a planté son drapeau sur le toit de l’Europe. Son nom ? Eddy, un Toulousain de 48 ans, dont le parcours est une leçon de résilience et de détermination. Son exploit récent au Mont Blanc n’est pas seulement une prouesse physique, mais un cri d’espoir pour tous ceux qui luttent contre des obstacles apparemment insurmontables.
Un Défi Plus Grand que les Sommets
Quand on pense à l’alpinisme, on imagine souvent des athlètes au physique affûté, des grimpeurs défiant la gravité avec une aisance presque surnaturelle. Eddy, lui, n’a rien de ce cliché. Atte Gassint de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), de rectocolite hémorragique et de spondylarthrite ankylosante, il vit avec un corps qui, selon ses propres mots, est « tout tordu ». Sa capacité respiratoire est réduite à 55 %, et sa colonne vertébrale, rigidifiée par la maladie, l’a fait perdre 15 centimètres de taille. Pourtant, le 18 septembre dernier, il a gravi les 4 808 mètres du Mont Blanc. Pourquoi ? Pour réaliser un rêve, inspirer les autres et collecter des fonds pour une cause qui lui tient à cœur.
« Si je peux le faire, pourquoi pas vous ? »
– Eddy, alpiniste et porteur d’espoir
Un Corps Fragile, un Esprit d’Acier
La vie d’Eddy n’a pas été un long fleuve tranquille. Dans les années 2000, un diagnostic de rectocolite hémorragique l’a forcé à subir une lourde opération : l’ablation du côlon et du rectum. Puis, les traitements ont déclenché une BPCO, une maladie qui étrangle les poumons et rend chaque respiration laborieuse. Comme si cela ne suffisait pas, une spondylarthritte ankylosante a figé sa colonne vertébrale, le laissant alité pendant neuf mois en 2009. À l’époque, marcher semblait un rêve inaccessible. Mais Eddy a une qualité rare : il ne se laisse pas définir par ses limites.
En 2016, la perte d’un ami d’enfance emporté by a cancer a été le déclic. Eddy a fondé l’association DASSOS, une structure dédiée à la recherche médicale et à l’amélioration du quotidien des malades. Cette initiative a donné un sens nouveau à ses combats personnels. « J’ai réalisé que la vie pouvait s’arrêter d’un coup, confie-t-il. Alors, autant tenter l’impossible. »
Des Pyrénées au Mont Blanc : Une Épopée Progressive
Pour beaucoup, gravir une montagne est un défi physique. Pour Eddy, c’est un acte de foi. Il y a quelques années, il s’est lancé dans une série de défis annuels, chacun plus audacieux que le précédent. Tout a commencé avec une randonnée au lac d’Oô, dans les Pyrénées, un endroit magique niché au cœur des montagnes. Puis, il a visé plus haut : un premier sommet à 3 000 mètres, suivi d’un autre à 4 000 mètres. Chaque ascension était une victoire sur son corps et une preuve que les limites sont parfois dans la tête.
Le Mont Blanc, point culminant des Alpes, était son rêve ultime. Mais comment escalader un géant de 4 808 mètres quand marcher un kilomètre sur terrain plat est une torture ? Eddy a une réponse inattendue : « En montée, je suis dans mon élément. Être voûté me donne un avantage, je suis déjà dans la pente ! » Cette pointe d’humour révèle une vérité profonde : il a transformé ses faiblesses en forces.
- 2018 : Première randonnée au lac d’Oô, un défi modeste mais symbolique.
- 2020 : Ascension d’un sommet pyrénéen de 3 000 mètres.
- 2023 : Conquête d’un sommet à 4 000 mètres, un pas vers l’impossible.
- 2025 : Triomphe au Mont Blanc, le 18 septembre.
Les Sommets de l’Espoir : Plus qu’une Ascension
Le projet d’Eddy, baptisé Les Sommets de l’Espoir, va bien au-delà d’un exploit personnel. Chaque pas en altitude est un message : même avec un corps brisé, on peut toucher les étoiles. À travers ce défi, il a lancé une cagnotte pour financer un trek de trois jours dans les Pyrénées, destiné à des personnes atteintes de cancer ou de maladies chroniques. L’objectif ? Leur offrir une expérience transformative, un moment où ils se sentent vivants, libres, loin des hôpitaux et des traitements.
« Je veux montrer que même avec des chaînes, on peut grimper des montagnes. »
– Eddy, dans une interview récente
En parallèle, l’association DASSOS organise deux randonnées annuelles qui rapportent environ 10 000 euros par an. Ces fonds soutiennent la recherche médicale et des initiatives concrètes pour les malades, comme l’achat de matériel adapté ou l’organisation d’activités. Eddy partage son aventure sur les réseaux sociaux, sous le pseudo Eddy.tout.tordu.mais.debout. Ce slogan, à la fois drôle et poignant, résume son état d’esprit : accepter ses failles, mais refuser de s’y soumettre.
Pourquoi son Histoire Nous Touche
Ce qui rend l’histoire d’Eddy si captivante, c’est sa capacité à transformer la douleur en moteur. Combien d’entre nous auraient abandonné face à un tel cumul de maladies ? Pourtant, lui a choisi de se battre, non seulement pour lui, mais pour les autres. J’ai été particulièrement frappé par sa façon d’utiliser l’humour pour parler de ses limites. Dire qu’être voûté est un atout en montée, c’est le genre de pirouette qui force le respect.
Son parcours résonne aussi parce qu’il touche à une vérité universelle : nous avons tous nos montagnes à gravir. Pour certains, c’est une maladie. Pour d’autres, un deuil, une rupture, ou simplement le poids du quotidien. Eddy nous rappelle que l’espoir n’est pas une question de circonstances, mais de choix. En le suivant, on se surprend à se demander : et moi, quelle est ma prochaine montagne ?
| Aspect | Défis d’Eddy | Solutions trouvées |
| Maladie | BPCO, rectocolite, spondylarthrite | Entraînement adapté, mental d’acier |
| Objectif | Gravir le Mont Blanc | Progression graduelle sur plusieurs années |
| Impact | Inspirer les malades | Association DASSOS, collectes de fonds |
Un Modèle pour l’Avenir
Eddy ne compte pas s’arrêter là. Ses projets futurs incluent d’autres treks solidaires et des initiatives pour sensibiliser à la réalité des maladies chroniques. Il envisage aussi de partager son expérience à travers des conférences, pour montrer que la résilience peut prendre bien des formes. Ce qui m’impressionne, c’est sa capacité à regarder vers l’avenir, malgré un corps qui le ralentit. Il ne se contente pas de survivre : il vit, pleinement, avec une énergie contagieuse.
En repensant à son ascension du Mont Blanc, je ne peux m’empêcher de voir une métaphore. Chaque pas d’Eddy est une victoire sur l’adversité, un rappel que les sommets, qu’ils soient physiques ou symboliques, sont à notre portée si on refuse d’abandonner. Son histoire n’est pas seulement celle d’un alpiniste improbable : c’est un manifeste pour tous ceux qui cherchent une raison de se lever, malgré tout.
Comment Soutenir la Cause
Si l’histoire d’Eddy vous inspire, il est possible de contribuer à son projet. Les dons collectés via sa cagnotte en ligne financent des expériences uniques pour les malades, comme ce trek pyrénéen qu’il prépare. Participer, c’est rejoindre une communauté qui croit en l’espoir et en la solidarité. Et qui sait ? Peut-être que l’histoire d’Eddy vous poussera à relever votre propre défi, quel qu’il soit.
- Contribuez à la cagnotte pour le trek solidaire.
- Suivez ses aventures sur les réseaux sociaux pour rester inspiré.
- Partagez son histoire pour sensibiliser à la cause des maladies chroniques.
En fin de compte, Eddy Estripeau n’est pas seulement un homme qui a gravi une montagne. Il est la preuve vivante que, même « tout tordu », on peut rester debout. Son histoire nous pousse à repenser nos propres limites et à oser viser plus haut. Alors, quelle sera votre prochaine ascension ?
