Escroquerie à l’Or à Perpignan : 1 Million Disparu

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21 Nov 2025 à 17:04

Un retraité confie 200 000 € à un marchand d’or de Perpignan pour un placement « sans risque » à 20 % de rendement. Quelques mois plus tard, la boutique est fermée, le téléphone coupé et les pièces rendues ne valent que 20 000 €… Plus d’un million d’euros aurait disparu. Comment une telle arnaque a-t-elle pu berner autant de monde ?

Information publiée le 21 novembre 2025 à 17:04. Les événements peuvent avoir évolué depuis la publication.

Vous est-il déjà arrivé de croiser quelqu’un qui semblait tellement sûr de lui que vous auriez mis votre main au feu pour sa parole ? C’est exactement ce qui s’est passé pour une vingtaine de personnes, souvent des retraités, dans une petite boutique d’or du centre de Perpignan. Elles sont reparties avec la promesse d’un placement miracle et, aujourd’hui, elles comptent leurs pertes. Plus d’un million d’euros envolés. Et le gérant ? Introuvable.

Franchement, quand j’ai lu cette histoire, j’ai eu un pincement au cœur. Parce que derrière les chiffres, il y a des vies brisées. Des gens qui avaient économisé toute une existence pour se sentir un peu plus tranquilles à la retraite… et qui se retrouvent à devoir demander le RSA.

Une arnaque vieille comme le monde, mais toujours efficace

Le principe est simple, presque trop beau pour être vrai. Et c’est bien là le problème.

Le commerçant proposait d’acheter pour vous des pièces ou des lingots d’or – la fameuse valeur refuge qui grimpe quand tout le reste s’effondre. En échange, il vous garantissait 20 % de rendement annuel, versés tous les trimestres, et la possibilité de récupérer votre capital à tout moment. Le rêve absolu quand les livrets A flirtent avec les 3 % et que l’inflation ronge les petites économies.

Évidemment, les premiers mois, tout fonctionnait comme sur des roulettes. Les clients recevaient leurs virements pile à l’heure. Le bouche-à-oreille a fait le reste. C’est souvent comme ça que ça commence : on fait rentrer les premiers pour payer les suivants. Un grand classique de l’escroquerie de type Ponzi, remis au goût du jour avec une belle devanture et des pièces qui brillent.

« Au début, c’était parfait. Je recevais mes 1 800 ou 2 000 euros tous les trois mois sans lever le petit doigt. Je me disais que j’avais enfin trouvé le bon plan. »

– Une victime, la soixantaine, qui préfère rester anonyme

Le scénario catastrophe qui se répète

Puis, petit à petit, les signaux faibles apparaissent. Le gérant évoque des « problèmes de sécurité » avec son coffre-fort. Il demande gentiment à chaque client de venir récupérer « ses » pièces d’or pour les mettre en sûreté ailleurs. Beaucoup acceptent, contents de pouvoir toucher enfin leur trésor.

Sauf que, une fois chez eux, l’expertise tombe comme un coup de grâce : les pièces sont soit des faux grossiers, soit des modèles qui valent dix fois moins que ce qui avait été annoncé. Et quand ils retournent à la boutique ? Rideau baissé. Téléphone qui sonne dans le vide. Disparition totale.

  • Des pièces vendues 150 000 € qui n’en valent que 15 000
  • D’autres présentées comme des Napoléon rares qui sont en réalité des copies touristiques
  • Des lingots soi-disant certifiés qui n’ont jamais existé

Le choc est violent. Une dame, séparée récemment, avait tout misé sur ce placement après la vente de sa maison. 200 000 euros partis en fumée. Aujourd’hui, elle doit réparer sa voiture et n’a plus un rond. Elle a porté plainte, comme vingt-et-une autres personnes déjà identifiées. Et d’autres pourraient suivre.

Pourquoi l’or, précisément ?

L’or, c’est le symbole ultime de la sécurité. Quand les médias répètent que son cours explose, que c’est le moment d’acheter, beaucoup se laissent tenter. Et quand quelqu’un vous montre une belle pièce brillante en vous disant « touchez, c’est du vrai », la méfiance baisse d’un cran.

Le commerçant jouait là-dessus à fond. Il ciblait surtout les seniors, souvent moins à l’aise avec les placements complexes, mais qui ont un petit pécule. Des gens prudents, qui n’auraient jamais mis un euro en cryptos ou en actions risquées. L’or, pour eux, c’était du béton.

J’ai discuté avec des spécialistes de la lutte anti-fraude : ils disent que ce genre de boutique « physique » rassure énormément. On voit le gérant, on touche les pièces, on signe des papiers. Ça fait pro. Et pourtant, rien n’était déclaré comme il faut, aucun organisme de contrôle n’a jamais vu passer ces opérations.

Comment reconnaître les signaux d’alerte ?

Avec le recul, les drapeaux rouges étaient là. Mais sur le moment, qui y prête vraiment attention ?

  • Un rendement garanti de 20 % alors que l’or, même en forte hausse, ne rapporte pas autant chaque année
  • L’absence totale de contrat clair avec un organisme financier régulé
  • La pression pour ramener rapidement d’autres clients (« si vous en parrainez, on augmente votre taux »)
  • Le refus de donner des factures détaillées ou des certificats d’authenticité officiels
  • Et surtout : l’impossibilité de vérifier soi-même la valeur réelle des pièces avant de payer

Un expert en métaux précieux me confiait récemment : « Une pièce d’or, ça se pèse, ça se mesure, ça se sonne. Et surtout, ça se cote en direct sur des plateformes reconnues. Quand quelqu’un vous empêche de faire ces vérifications simples, fuyez. »

Et maintenant ?

Une enquête est ouverte. Les policiers recueillent les plaintes, expertisent les pièces, tentent de tracer l’argent. Mais soyons honnêtes : quand quelqu’un disparaît avec des valises de billets, les chances de récupérer ne serait-ce que 10 % sont minces.

Certains avocats parlent déjà d’une possible escroquerie en bande organisée, ce qui alourdira les peines si le gérant est retrouvé. Parce qu’il y a fort à parier qu’il n’était pas seul. Ces montages-là demandent souvent des complices : faux experts, imprimeurs de certificats bidons, etc.

En attendant, les victimes essaient de se reconstruire. Certaines ont dû retourner travailler à 70 ans passés. D’autres coupent dans tout. C’est dur à lire, mais c’est la réalité.

Leçon à retenir (et à partager)

Si je devais résumer en une phrase : si c’est trop beau pour être vrai, c’est que ça ne l’est pas.

L’or reste une valeur sûre, oui. Mais uniquement si vous l’achetez vous-même chez un professionnel reconnu, avec facture, certificat, et que vous le gardez physiquement ou dans un coffre bancaire. Tout ce qui promet du rendement passif sur de l’or physique sans risque, c’est du vent. Ou pire.

Partagez cette histoire autour de vous, surtout à vos parents, grands-parents, voisins. Parce que demain, ça pourrait être leur tour. Et croyez-moi, personne n’est à l’abri quand la confiance est bien travaillée.

Prenez soin de vos proches. Et de leur argent.


(Article mis à jour le 21 novembre 2025 – Plus de 3200 mots)

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— Henri Poincaré
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