Quand j’ai vu, cet été, l’annonce d’une grande puissance européenne reconnaissant officiellement l’État de Palestine, je me suis demandé : combien de pays ont déjà franchi ce pas ? Et pourquoi certains traînent encore des pieds ? La question de la reconnaissance de la Palestine divise toujours autant, et à l’approche d’une nouvelle Assemblée générale des Nations unies, le sujet revient sur le devant de la scène. Entre pressions diplomatiques, jeux d’alliances et conflits historiques, le tableau est complexe. Alors, qui reconnaît la Palestine, qui hésite, et qui s’y oppose fermement ? Allons-y, décortiquons ça ensemble.
Un Mouvement Diplomatique en Pleine Ébullition
La reconnaissance de l’État palestinien n’est pas une nouveauté, mais elle connaît un regain d’intérêt en 2025. À ce jour, 148 des 193 membres de l’ONU ont officiellement reconnu la Palestine comme un État indépendant. Ce chiffre, impressionnant à première vue, cache des nuances géopolitiques fascinantes. Certains pays ont agi dès les années 1980, d’autres ont attendu des décennies, et certains restent encore dans le flou. Ce qui est sûr, c’est que chaque décision est un mélange d’idéologie, de stratégie et de pressions internationales.
Les Pionniers de la Reconnaissance
Remontons un peu le temps. En 1988, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) proclame unilatéralement l’indépendance de la Palestine. À l’époque, cette déclaration audacieuse trouve un écho immédiat auprès de 82 pays, principalement dans des régions comme le Moyen-Orient, l’Asie, l’Afrique et l’ancien bloc soviétique. Des nations comme la Chine, l’Inde ou encore la Russie font partie de cette première vague. Pourquoi ? Parce que ces pays, souvent éloignés des sphères d’influence occidentales, voyaient dans cette reconnaissance une manière de soutenir une cause perçue comme anti-impérialiste.
La reconnaissance de 1988 était un acte de solidarité autant qu’un choix politique.
– Spécialiste des relations internationales
Dans les années 1990, d’autres nations, surtout en Asie centrale et dans le Caucase, emboîtent le pas. Des pays comme l’Iran, le Kazakhstan ou encore l’Azerbaïdjan rejoignent le mouvement. Ce n’était pas juste une question de convictions : pour beaucoup, c’était aussi une manière de se positionner face à des puissances comme les États-Unis, qui restaient farouchement opposés à cette reconnaissance.
L’Amérique Latine, un Soutien Presque Unanime
Si on traverse l’Atlantique, l’Amérique du Sud se distingue par un soutien massif à la Palestine. Entre 2004 et 2011, presque tous les pays de la région, du Brésil à l’Argentine en passant par le Chili, ont reconnu l’État palestinien. Une exception notable ? Le Panama. Pourquoi ce pays fait-il bande à part ? Disons simplement que ses liens économiques et politiques étroits avec une certaine superpuissance nord-américaine y sont pour quelque chose. Un clin d’œil à l’Oncle Sam, diront certains.
- Brésil : Reconnaissance en 2010, un signal fort en faveur de la cause palestinienne.
- Argentine : Suivie en 2010, renforçant l’élan sud-américain.
- Panama : Toujours en retrait, fidèle à ses alliances occidentales.
Ce mouvement en Amérique latine n’est pas anodin. Il reflète une volonté de s’émanciper des influences traditionnelles et de défendre une vision de la souveraineté qui résonne avec les luttes historiques de la région.
L’Europe, un Continent Divisé
En Europe, la question de la reconnaissance de la Palestine est un vrai casse-tête. D’un côté, des pays comme la Suède (depuis 2014), l’Irlande, l’Espagne, la Norvège (2024) et plus récemment la Slovénie ont sauté le pas. De l’autre, des poids lourds comme l’Allemagne ou l’Italie restent réticents. Pourquoi une telle fracture ? Pour certains, comme l’Allemagne, la sécurité d’Israël est une priorité absolue, ancrée dans une responsabilité historique liée à l’Holocauste. D’autres, comme la France, ont récemment évolué, marquant un tournant majeur pour un membre du G7.
| Pays | Statut | Année |
| Suède | Reconnaissance | 2014 |
| Irlande | Reconnaissance | 2024 |
| Allemagne | Refus | – |
| France | Reconnaissance | 2025 |
J’ai toujours trouvé fascinant de voir à quel point l’Europe, pourtant unie sur tant de sujets, peut être aussi divisée sur une question aussi symbolique. Ça montre bien que la diplomatie n’est jamais simple.
Les Pays Hésitants : Un Pas en Avant, Deux en Arrière ?
Certains pays, eux, sont dans une zone grise. Ils n’ont pas encore reconnu la Palestine, mais ils y songent sérieusement. Prenons le Canada, l’Australie ou le Royaume-Uni. Ces nations, toutes membres du G20, ont récemment laissé entendre qu’elles pourraient emboîter le pas, surtout après l’annonce d’une grande puissance européenne cet été. Mais il y a des conditions. Au Royaume-Uni, par exemple, le Premier ministre a lié une éventuelle reconnaissance à des engagements précis d’Israël, comme un cessez-le-feu à Gaza ou des avancées vers une paix durable. Spoiler : ces conditions ne sont pas encore remplies.
La reconnaissance doit s’accompagner d’un processus de paix crédible.
– Dirigeant politique européen
Et puis, il y a des pays comme la Grèce. Bien qu’elle n’ait pas encore franchi le pas, elle multiplie les gestes symboliques, comme des résolutions parlementaires en faveur de la Palestine. Est-ce un prélude à une reconnaissance ? Peut-être. Mais pour l’instant, c’est un peu comme marcher sur des œufs : on avance, mais doucement.
Ceux Qui Disent Non, et Pourquoi
Passons maintenant aux réfractaires. Les États-Unis et Israël sont les figures de proue de ce camp. Pour Israël, reconnaître la Palestine, c’est remettre en question sa propre vision de la sécurité nationale. Les États-Unis, de leur côté, soutiennent cet allié stratégique sans faille. Ils vont même jusqu’à bloquer des initiatives à l’ONU, comme on l’a vu récemment avec des veto ou des sanctions diplomatiques contre des responsables palestiniens. Ça ne rigole pas.
L’Allemagne, comme mentionné plus tôt, reste également inflexible, invoquant sa Staatsräson – sa « raison d’État » – pour justifier son soutien indéfectible à Israël. L’Italie, sous la direction de sa Première ministre, adopte une position plus nuancée mais tout aussi prudente : reconnaître un État qui n’existe pas encore pleinement, ça pourrait compliquer les choses, non ?
Le Japon, quant à lui, soutient l’idée d’une solution à deux États, mais sans aller jusqu’à la reconnaissance immédiate. Une position de funambule, typique de la diplomatie japonaise, qui préfère attendre un consensus international.
Pourquoi Ça Compte en 2025 ?
Si la question de la reconnaissance de la Palestine fait autant parler en 2025, c’est parce qu’elle dépasse le simple cadre diplomatique. Elle est devenue un levier pour faire pression sur Israël dans le contexte de la guerre à Gaza, qui continue de faire des ravages. Chaque pays qui reconnaît la Palestine envoie un message : il est temps de bouger vers une solution durable. Mais, et c’est là que ça devient intéressant, chaque refus ou hésitation révèle aussi les priorités géopolitiques des nations.
- Pression sur Israël : La reconnaissance est vue comme un moyen de pousser pour un cessez-le-feu.
- Signal international : Elle renforce la légitimité de la Palestine sur la scène mondiale.
- Divisions internes : Les hésitations montrent les tensions au sein des blocs comme l’UE ou le G20.
Ce que je trouve frappant, c’est que cette question touche à quelque chose de profondément humain : le droit d’un peuple à être reconnu. Mais elle est aussi prisonnière d’un jeu d’échecs géopolitique où chaque mouvement est calculé.
Et Après ? Les Enjeux à Venir
Alors, que nous réserve l’avenir ? L’Assemblée générale de l’ONU en 2025 pourrait marquer un tournant, avec de nouveaux pays prêts à rejoindre les 148 déjà engagés. Mais tant que des acteurs clés comme les États-Unis ou l’Allemagne restent en retrait, la solution à deux États risque de rester un vœu pieux. Et puis, il y a la question de Gaza : sans cessez-le-feu, difficile d’imaginer des avancées concrètes.
Personnellement, je pense que le vrai défi, c’est de transformer ces reconnaissances symboliques en actions tangibles. Reconnaître un État, c’est bien, mais sans un processus de paix crédible, ça reste une goutte d’eau dans un océan de tensions. Qu’en pensez-vous ? La reconnaissance de la Palestine peut-elle vraiment changer la donne, ou est-ce juste un geste diplomatique de plus ?
En attendant, la balle est dans le camp des nations hésitantes. Leurs décisions dans les mois à venir pourraient redessiner les contours de ce conflit. Une chose est sûre : la question de la Palestine reste au cœur des débats internationaux, et elle n’est pas prête de s’éteindre.
