Vous êtes déjà monté dans le métro en rentrant tard le soir, quand la rame est presque vide et que chaque bruit résonne un peu trop fort ? Moi oui, et depuis lundi soir, cette simple idée me glace le sang.
À Chicago, sur la ligne bleue, une jeune femme de 26 ans a vécu l’impensable. Une altercation banale, quelques mots échangés, peut-être un regard de trop… et soudain, l’enfer. L’homme sort un bidon, l’asperge d’essence, craque une allumette. En quelques secondes, elle devient une torche humaine devant des passagers pétrifiés.
Une soirée qui bascule en quelques secondes
Il est 21 h 25, heure locale. La rame roule tranquillement entre deux stations du West Side. Rien ne laisse présager le drame. La jeune femme est assise, ou debout, les versions diffèrent encore. Un homme d’une quarantaine d’années s’approche. Une dispute éclate. Les témoins parlent d’une altercation verbale qui dégénère rapidement.
Puis tout va très vite. Trop vite. L’homme sort un contenant, probablement une bouteille en plastique remplie d’un liquide inflammable, et le verse sur elle sans hésiter. Un briquet, une allumette, on ne sait pas encore précisément. Le feu prend immédiatement. Les vêtements fondent sur sa peau. Ses cheveux s’embrasent.
« Je l’ai vue courir dans la rame en hurlant, complètement en feu. C’était comme dans un film d’horreur, mais en vrai. »
– Un passager présent dans la rame
L’instinct de survie et la solidarité des inconnus
Quand le train s’arrête enfin en station, elle parvient à sortir sur le quai. Elle titube, s’effondre. Des flammes lui dévorent encore le corps. Mais là, quelque chose de beau se produit au milieu de l’horreur : des inconnus réagissent.
Plusieurs passagers se jettent sur elle avec leurs manteaux, leurs écharpes, leurs mains nues parfois. Ils étouffent les flammes comme ils peuvent. L’un d’eux roule la victime par terre pour couper l’oxygène au feu. Un autre appelle les secours en criant. En quelques minutes, le pire est évité : elle est encore en vie quand les pompiers arrivent.
- Ils lui ont sauvé la vie, c’est certain.
- Sans leur courage, elle serait probablement morte sur le quai.
- Ces gestes spontanés rappellent que l’humanité existe encore, même dans les moments les plus sombres.
Des brûlures sur presque tout le corps
Transportée d’urgence à l’hôpital Stroger, spécialisé dans les grands brûlés, son pronostic vital reste engagé. Les médecins parlent de brûlures au troisième degré sur une grande partie du corps et du visage. La peau greffée, les infections, la douleur insoutenable… son chemin sera long, très long, si elle survit.
Et pendant ce temps, l’homme a disparu. Il a profité de la panique générale pour descendre du train et s’évaporer dans les rues de Chicago. Aucun signalement précis pour l’instant, si ce n’est un homme d’environ 40-45 ans, portant probablement des vêtements sombres. Les caméras de surveillance sont en cours d’exploitation.
Un acte gratuit ou une vengeance ?
C’est la grande question qui hante les enquêteurs : pourquoi ? Pourquoi transformer une dispute en tentative d’assassinat aussi barbare ? Était-ce une connaissance ? Un parfait inconnu ? Une pulsion soudaine ou un règlement de comptes ? Les premiers éléments laissent penser à une rencontre fortuite qui dégénère, mais rien n’est sûr.
Ce qui est certain, en revanche, c’est la préméditation évidente : on ne se balade pas avec un bidon d’essence dans le métro par hasard. Cet homme est entré dans la rame avec l’idée, même vague, de faire du mal. Cette pensée-là est peut-être la plus terrifiante.
« Elle était très mal en point. On voyait bien qu’elle souffrait énormément. C’était effrayant. »
– John, témoin direct de la scène
Chicago, une ville sous tension
On aurait tort de réduire cet événement à un simple fait divers isolé. Chicago traîne depuis des années une réputation de violence, particulièrement dans certains quartiers traversés par la ligne bleue. Les agressions dans les transports en commun se multiplient, même si une attaque d’une telle sauvagerie reste exceptionnelle.
Les habitants parlent d’un sentiment d’insécurité grandissant. Les rames bondées le jour, quasi désertes le soir, deviennent des lieux où plus personne ne se sent vraiment à l’aise. Et quand on voit ce qui peut arriver en quelques secondes…
J’ai discuté avec des Chicagoans ces derniers jours (virtuellement, bien sûr). Beaucoup disent la même chose : « On évite désormais de prendre le métro après 20 heures. » D’autres racontent qu’ils voyagent toujours avec une bombe lacrymo ou un petit couteau. Triste réalité.
La sécurité dans les transports : un éternel débat
Cet événement relance évidemment la question de la présence policière dans le métro. Des agents en civil ? Des patrouilles plus fréquentes ? Des portiques de détection d’objets dangereux ? Toutes ces idées reviennent sur la table, comme après chaque drame.
- Plus de caméras ? Elles existent déjà, mais n’empêchent rien.
- Des contrôles aléatoires ? Compliqués à mettre en place.
- Former les agents à repérer les comportements suspects ? C’est en cours, mais jamais suffisant.
La vérité, c’est qu’on ne pourra jamais empêcher totalement un individu déterminé à commettre l’irréparable. Mais on peut peut-être limiter les occasions. Et surtout, réagir plus vite quand ça arrive.
Les séquelles invisibles
Bien sûr, on pense d’abord aux brûlures physiques. Mais imaginons un instant qu’elle s’en sorte. Que restera-t-il de cette soirée ? Le trauma psychologique sera immense. Reprendre le métro un jour ? Croiser un homme qui ressemble vaguement au suspect ? Entendre le bruit d’un briquet ? Tout deviendra source d’angoisse.
Les associations d’aide aux victimes de violences vont avoir du travail. Et nous, en tant que société, on se doit de ne pas oublier son visage, même si on ne le connaît pas encore. Parce qu’elle aurait pu être n’importe laquelle d’entre nous. Une sœur, une amie, une fille.
Et maintenant ?
Pour l’instant, la police traque l’auteur. Les enquêteurs spécialisés dans les incendies criminels passent les vidéos au peigne fin. Un appel à témoins a été lancé. Quelqu’un a forcément vu quelque chose.
De mon côté, je garde un œil sur les développements. Si le suspect est arrêté, vous le saurez ici en priorité. Et si par miracle la jeune femme sort du coma et veut raconter son histoire un jour, je serai là pour l’écouter. Parce que derrière les faits divers, il y a toujours des êtres humains.
En attendant, prenons soin les uns des autres. Un sourire dans le métro, un regard attentif, un geste de solidarité… Ce sont parfois ces petites choses qui font la différence entre la vie et la mort.
Cette histoire m’a profondément marqué. Pas seulement par sa violence, mais par ce qu’elle dit de notre époque. On vit dans des grandes villes connectées, modernes, et pourtant, en une seconde, tout peut basculer. Restez prudents, restez humains.
