Vous est-il déjà arrivé de marcher dans Paris en décembre, un peu pressé, un peu fatigué, et soudain de vous arrêter net parce que quelque chose d’incroyable se passe devant vos yeux ? Moi, oui. Et cette année, des centaines de milliers de personnes ont vécu ça en même temps, grâce à un seul homme.
Le 9 novembre dernier, la rue Royale s’est transformée en la plus grande salle de concert improvisée que la capitale ait jamais connue. Et derrière ce moment de pure magie, il y a un nom qui revient désormais dans toutes les conversations : Julien Cohen.
Quand Paris devient une immense partition vivante
Reprenons depuis le début. Une petite fille pose sa main sur un gros bouton rouge. Les illuminations du Comité Faubourg Saint-Honoré s’allument d’un coup. Et là, comme sorti de nulle part, un orchestre de cent musiciens envahit la chaussée. Violons, percussions brésiliennes, chorale d’enfants, cuivres de la Garde républicaine… Tout y passe. Le morceau ? Une version survitaminée de Carol of the Bells qui donne des frissons même à ceux qui détestent Noël.
La vidéo, postée quelques jours plus tard, a fait le tour du monde en moins de quarante-huit heures. On parle de plusieurs centaines de millions de vues. À titre de comparaison, c’est plus que certains clips sortis par des stars internationales la même semaine.
Un budget qui donne le vertige
Derrière la spontanéité apparente, tout est millimétré. Trois prises différentes, cent cinquante techniciens, cinquante caméras, une artère entière fermée à la circulation entre la Concorde et la Madeleine. Le coût ? 300 000 euros. Oui, vous avez bien lu.
C’est six fois plus que son précédent exploit – la reprise de Bohemian Rhapsody place de la Contrescarpe qui avait déjà tout cassé cet été. À l’époque, il avait sorti l’argent de sa poche. Cette fois, les boutiques de luxe du Faubourg Saint-Honoré ont mis la main au portefeuille. Et franchement, vu le retour sur investissement en visibilité, on comprend pourquoi.
« Toute la rue Royale, c’est un peu comme un rêve d’enfant »
Julien Cohen, quelques jours après le tournage
Qui est vraiment Julien Cohen ?
À 32 ans, le garçon a un parcours qui donne le tournis. Conservatoire de Paris, puis mathématiques à Cambridge – oui, vous avez bien lu, Cambridge. Il aurait pu devenir concertiste classique ou trader à la City. Il a choisi une troisième voie : devenir le MrBeast de la musique savante.
Et ça marche. Près de 25 millions d’abonnés cumulés, des vidéos qui dépassent régulièrement le demi-milliard de vues, des partenariats avec des orchestres prestigieux… Il a compris avant tout le monde que la musique classique pouvait être cool, pour peu qu’on la mette en scène comme un blockbuster.
- Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
- Ancien étudiant en mathématiques à l’Université de Cambridge
- Frère de Chris Cohen, moitié du duo Violin Phonix
- Plus de 700 millions de vues pour Bohemian Rhapsody place de la Contrescarpe
- Nouvelle vidéo Noël déjà dans le top 10 mondial toutes catégories
Les petits détails qui font tout
Ce qui rend la vidéo complètement dingue, ce ne sont pas seulement les cent musiciens. Ce sont les guests surprise. Une petite pianiste australienne de six ans qui joue avec lui. Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois qui surgissent des arcades. Une batucada de trente-cinq percussionnistes qui descend la rue en courant. Chaque plan est pensé comme une scène de film.
Et pourtant, tout est (presque) vrai. Certaines parties sont pré-enregistrées pour la qualité sonore, bien sûr – on n’obtient pas ce son d’orchestre en plein air sans un peu de triche. Mais l’émotion des passants, elle, est 100 % authentique. On voit des touristes japonais pleurer, des Parisiens blasés lâcher leur téléphone pour applaudir. C’est ça, la vraie réussite.
Une course à l’échelle ou une vraie démarche artistique ?
Certains critiquent : « C’est du spectacle plus que de la musique », « Il transforme Paris en décor de clip ». Moi, je trouve ça plutôt rafraîchissant. Pendant que certains se plaignent que les jeunes n’écoutent plus de classique, lui fait écouter du Chostakovitch à des millions d’ados sur leur téléphone.
Et puis soyons honnêtes : organiser cent musiciens dans une des rues les plus chics de Paris, ça demande une logistique de malade. Autorisations, sécurité, météo, répétitions… Rien n’est laissé au hasard. C’est presque plus impressionnant que le résultat final.
Et après ?
La question que tout le monde se pose maintenant : jusqu’où ira-t-il ? Un flash-mob sur les Champs-Élysées ? Sur la Seine avec des péniches-orchestres ? À l’étranger ? Lui reste discret, mais ses yeux brillent quand on parle de projets « encore plus fous ».
Une chose est sûre : cet hiver, quand vous marcherez dans Paris et que vous entendrez soudain une musique incroyable, levez la tête. Ça pourrait bien être encore lui.
Personnellement, j’ai regardé la vidéo cinq fois d’affilée. Et à chaque fois, j’ai la chair de poule au même moment : quand la chorale d’enfants entre à 2 min 30. Si ça, ce n’est pas réussir à transmettre de l’émotion à l’ère des réseaux sociaux, je ne sais pas ce qu’il faut de plus.
Paris, ville lumière ? Cette année plus que jamais. Merci Julien.
