Franchement, on en a un peu marre d’allumer la télé pour voir nos Bleus jouer comme s’ils avaient avalé un balai. Deux matches d’automne, deux déceptions. Une claque contre les Springboks, une victoire au forceps contre des Fidjiens qui nous ont fait douter jusqu’à la dernière seconde. Et maintenant ? L’Australie débarque ce samedi soir au Stade de France. Sous la neige, paraît-il. Si c’est pas le moment idéal pour enfin sortir le grand jeu, je ne sais plus quand ça le sera.
On veut du spectacle, du vrai. Celui qui fait lever 80 000 personnes d’un bond, qui donne des frissons même quand il fait moins deux dehors. On veut revoir ce rugby français qu’on aime : rapide, audacieux, parfois un peu fou. Parce que là, soyons honnêtes, ça commence à ressembler à tout sauf à du plaisir.
Un automne qui refroidit les cœurs
Reprenons depuis le début. Le 8 novembre, les champions du monde sud-africains nous ont passé 32 points en nous en mettant seulement 17. Un non-match, ou presque. On a vu des Bleus sûrs d’eux au coup d’envoi, presque arrogants, et complètement perdus dès que le plan A a pris l’eau. Deux semaines plus tard à Bordeaux, les Fidji nous ont fait vivre le même scénario : domination territoriale, mais une peur bleue de perdre le ballon, des choix frileux, et une victoire arrachée plus par chance que par génie.
Le constat est simple : on joue petit bras. On calcule trop. On a l’impression que chaque joueur regarde son voisin avant de tenter quoi que ce soit. Résultat ? Un rugby sans âme qui ne ressemble pas à ce qu’on sait faire de mieux.
Le froid extérieur… et intérieur
Ce samedi, la météo annonce du très froid, voire de la neige sur Saint-Denis. Symbole parfait, en fait. Parce que le vrai problème n’est pas dehors. Il est dans les têtes. Quand on voit certains cadres marcher sur le terrain comme s’ils portaient le poids du monde, on se dit qu’il y a quelque chose qui cloche.
Je ne vais pas refaire le match des individualités, mais quand même : certains joueurs stars de la saison dernière semblent éteints. Prise de risque zéro, passes après contact à tout va, jeu au pied stérile. On dirait qu’on a peur de perdre plutôt que l’envie de gagner.
« On a besoin de retrouver de la joie, de l’envie, de se faire plaisir. »
Un cadre de l’équipe, en off, cette semaine
L’Australie, l’adversaire parfait pour se relancer ?
Sur le papier, oui. Les Wallabies version 2025 ne font plus peur à grand monde. Ils restent sur des résultats en dent de scie, une défense parfois perméable et une attaque qui dépend beaucoup de quelques individualités. Bref, c’est jouable. Très jouable même. Surtout à domicile, devant un public qui n’attend que ça : qu’on lui donne enfin une raison de chanter à pleins poumons.
Mais attention, ces Australiens-là n’ont plus grand-chose à perdre. Ils jouent libérés, parfois bordéliques, mais toujours dangereux en contre. On se souvient encore de leur seconde période héroïque lors de la dernière confrontation en 2021. Si on recommence à calculer, on risque de se faire très mal.
Une composition qui sent la révolte
Le staff a compris l’urgence. Retour de Gaël Fickou au centre, de Thibaud Flament en deuxième ligne et surtout d’Emmanuel Meafou, ce monstre de 2 mètres et 145 kg qui change complètement la physionomie du pack. Devant, ça va cogner. Derrière, on attend enfin que les individualités se lâchent.
Et puis il y a lui. Louis Bielle-Biarrey. Le gamin de Bordeaux qui avait mis le feu pendant la Coupe du monde 2023. On l’a vu timide, presque effacé ces dernières semaines. Ce samedi, sous les flocons, c’est peut-être son soir. Celui où il va rappeler à tout le monde pourquoi il est considéré comme l’un des plus grands espours du rugby mondial.
- Un ailier capable de battre n’importe qui en un contre un
- Une pointe de vitesse folle
- Cette capacité rare à lire le jeu et à se placer là où ça fait mal
S’il se met en route, et si derrière lui la machine se dérègle enfin dans le bon sens, alors oui, on peut vivre une grande soirée.
Plus qu’un match : un tournant
Parce qu’au-delà du résultat, c’est toute la dynamique qui se joue là. On est à dix-huit mois de la Coupe du monde 2027 en Australie, justement. Une lourde défaite ce week-end, et le tirage au sort pourrait nous réserver un groupe infernal. Une victoire large et convaincante, au contraire, enverrait un message fort au monde entier : les Bleus sont toujours là.
Et puis il y a nous, les supporters. On a besoin de ça. Besoin de vibrer à nouveau. Besoin de retrouver ce lien magique qui nous unit à cette équipe quand elle joue comme on l’aime. Le rugby français, c’est avant tout une histoire d’émotion. Quand elle disparaît, il ne reste plus grand-chose.
Et si on osait enfin ?
Imaginez un peu le scénario parfait. Coup d’envoi, première mêlée dominée, ballon qui sort vite, Dupont qui accélère, passe après contact, relais Fickou, chistera pour Bielle-Biarrey qui file dans l’en-but dès la 3e minute. Le stade explose. Les joueurs se regardent, souriants. Et là, ça y est : le verrou saute.
Derrière, plus de calcul. On joue. On tente. On vit. On se surprend même à revoir ces mouvements travaillés pendant des heures à Marcoussis, ces passes après contact qui font la marque des grands Bleus. On voit Meafou qui casse des plaquages comme si c’étaient des cure-dents. On voit Flament qui domine les touches. On voit enfin cette équipe qu’on rêve de voir depuis deux ans.
Utopie ? Peut-être. Mais le rugby, c’est aussi ça : croire que tout est possible en 80 minutes.
Rendez-vous sous les flocons
Alors oui, il va faire froid. Très froid même. Mais si les Bleus mettent le feu sur le terrain, personne n’aura froid ce samedi soir. On oubliera la neige, les écharpes, les bonnets. On n’aura plus que les yeux rivés sur ce rectangle vert, le cœur qui bat à cent à l’heure.
Allez les Bleus. C’est maintenant ou jamais. On compte sur vous pour nous réchauffer l’âme.
Et toi, tu y crois à cette révolte ? Dis-moi en commentaire si tu penses qu’on va enfin voir le vrai visage du XV de France ce week-end. Moi j’ai envie d’y croire. Plus que jamais.
