Franchement, quand on repense à cette tournée d’automne 2025, on a un peu le cœur serré. Deux matchs, deux ambiances radicalement différentes, et pourtant un sentiment commun : ça coince. Une claque contre les Springboks, une victoire au forceps contre les Fidji… et maintenant l’Australie. On se pose tous la même question ce soir : les Bleus vont-ils enfin nous offrir le feu d’artifice qu’on attend depuis des semaines ?
Parce qu’avouons-le, on a connu des tournées plus joyeuses. Là, on a l’impression de marcher sur des œufs. Chaque week-end apporte son lot de doutes, de blessures, de performances en dents de scie. Et pourtant, paradoxalement, il reste encore une chance de tout renverser. Une grosse victoire contre les Wallabies et on oubliera (presque) les galères. C’est ça aussi la beauté du rugby : un seul match peut tout changer.
Un dernier rendez-vous sous haute tension au Stade de France
Le décor est planté : samedi 22 novembre 2025, 21h10, Saint-Denis. Il fait un froid de canard, le thermomètre flirte avec zéro, mais les 80 000 spectateurs vont réchauffer l’ambiance, c’est certain. Face à nous, une équipe australienne en reconstruction mais toujours aussi imprévisible. Les Wallabies version 2025 ne sont plus les monstres sacrés d’il y a dix ans, mais ils savent jouer, courir, et surtout nous faire douter.
Et puis il y a cette stat qui fait mal : en cas de lourde défaite, la France pourrait chuter assez bas au classement World Rugby pour se retrouver dans un groupe infernal lors du tirage au sort de la Coupe du monde 2027. Oui, on parle déjà de 2027. Le rugby ne nous laisse jamais respirer.
La composition des Bleus : du lourd et du neuf
Fabien Galthié a décidé de remettre les cadres au cœur du dispositif. Fini les expérimentations à tout-va, on ressort l’artillerie lourde :
- En première ligne : le retour de Cyril Baille et Peato Mauvaka, avec le jeune et solide Téo Bordenave
- En deuxième ligne : le duo infernal Emmanuel Meafou – Thibaud Flament, probablement le plus impressionnant d’Europe quand ils sont en forme
- En troisième ligne : Grégory Alldritt capitaine, Paul Gabrillagues en 6 et le revenant Charles Ollivon en 8
- À la charnière : Romain Ntamack – Antoine Dupont (ça fait toujours rêver sur le papier)
- Derrière : Thomas Ramos en 15, les ailiers Louis Bielle-Biarrey et Damian Penaud
Et puis il y a la petite pépite : Kalvin Gourgues, 20 ans, qui devrait connaître sa première cape en sortie de banc. Le gamin a vécu un calvaire médical ces dernières années, on lui souhaite que du bonheur sur le terrain.
« Kalvin, c’est l’exemple même du gars qui n’a jamais lâché. Il aurait pu perdre une jambe, il est là aujourd’hui. C’est une histoire magnifique. »
Un proche du groupe France
Romain Ntamack, l’homme sous pression
On ne va pas se mentir, le cas Ntamack commence à agacer certains supporters. Trois titularisations cette tournée, trois matchs où il n’a pas vraiment brillé. On sent le mec crispé, qui en veut trop, qui cherche la passe parfaite au lieu de jouer simple.
Moi je reste persuadé qu’on juge trop vite. Le garçon sort d’une rupture des croisés il y a à peine plus d’un an. Le rugby de haut niveau, ça ne revient pas comme ça en claquant des doigts. Et puis quand on voit la confiance que lui accordent Dupont et Galthié, on se dit qu’il y a encore de la marge.
Mais ce soir, il n’a plus le choix. Il doit montrer qu’il reste le patron à l’ouverture. Un bon match, et tout le monde oubliera les critiques. Un match moyen de plus… et la question de la concurrence (Matthieu Jalibert, anyone ?) reviendra sur la table dès dimanche matin.
L’Australie, une équipe en plein renouveau
De l’autre côté, les Wallabies ne viennent pas en victimes. Certes, leur année 2025 est mitigée, mais ils ont montré de belles choses par séquences. Et puis il y a ce joueur qui fait sourire tout le monde : Harry Potter. Oui, oui, le trois-quart centre australien s’appelle vraiment comme ça. Il a même avoué avoir pensé à changer de prénom à cause des blagues incessantes. On imagine l’ambiance dans le vestiaire français quand ils vont le plaquer.
Plus sérieusement, l’Australie mise sur la vitesse, le jeu au large, les offloads. Tout ce qui peut faire mal à une défense française parfois trop statique cette automne. Si les Bleus laissent des espaces, ça peut vite devenir compliqué.
Les clés du match : où tout peut basculer
- La conquête : si la mêlée française domine, le match sera à moitié gagné
- La discipline : trop de fautes contre les Fidji, on a failli se faire peur
- Le banc d’impact : les finisseurs tricolores (Marchand, Aldritt en fin de match, Tuilagi…) peuvent faire très mal
- L’état d’esprit : on veut voir des guerriers, pas des comptables
J’ai comme l’intime conviction que si la France joue à 80 % de son potentiel, l’Australie ne tiendra pas. Mais à 60 %… tout est possible. Et c’est ça qui rend ce match excitant.
Et après ? Vers 2026 et la Coupe du Monde 2027
Qu’on le veuille ou non, chaque match compte désormais double. Le classement mondial dicte les chapeau pour le Mondial australien dans deux ans. Une victoire bonifiée ce soir, et on se replace parmi les tous meilleurs. Une contre-performance, et on risque de se retrouver avec les All Blacks et l’Afrique du Sud dans la poule… Merci, au revoir.
Alors oui, c’est un match de novembre. Oui, il n’y a pas de titre au bout. Mais dans le rugby moderne, il n’y a plus de petit match. Tout est lié.
Ce soir, on veut du panache, de l’envie, des essais en pagaille. On veut voir Dupont sourire, Ntamack distribuer du caviar, Meafou tout casser sur son passage. On veut retrouver ce XV de France qui nous a fait vibrer pendant la Coupe du monde 2023 à domicile.
Allez les Bleus. On croit en vous. Encore.
Et vous, vous donnez combien de points d’écart ce soir ? Dites-le moi en commentaire, je suis curieux de connaître votre prono. Moi je pars sur un 35-20 pour la France si tout se passe bien. Mais dans le rugby, on sait tous que rien n’est jamais écrit…
