Vous êtes-vous déjà demandé ce que ça fait de porter le maillot bleu sous les projecteurs d’un Mondial ? Ce samedi soir, à Exeter, les joueuses du XV de France féminin ont donné une réponse éclatante. Face à une équipe italienne combative mais dépassée, les Bleues ont signé une victoire nette de 24-0, marquant leur entrée dans la Coupe du monde de rugby 2025 avec panache. Ce n’était pas seulement un match, c’était une déclaration : la France est là pour jouer, et elle vise haut.
Un Début Prometteur pour les Bleues
Le coup d’envoi à Exeter a été donné dans une ambiance électrique, malgré un stade Sandy Park loin d’être comble. Les 12 000 sièges n’ont pas tous trouvé preneur, mais les supporters présents ont vibré au rythme des assauts tricolores. Dès les premières minutes, on a senti que les Bleues voulaient imposer leur style : un jeu patient, construit, et une défense d’acier. Pourtant, tout n’a pas été rose d’entrée de jeu.
Les Italiennes, fidèles à leur réputation de guerrières tenaces, ont résisté pendant une bonne demi-heure. Leur défense brouillonne mais accrocheuse a donné du fil à retordre aux Françaises, qui peinaient à concrétiser leur domination. J’ai trouvé ça presque frustrant à regarder, mais c’était aussi le signe d’une équipe qui prend ses marques, qui apprend à lire son adversaire.
La patience est une arme redoutable dans le rugby. Les Bleues l’ont prouvé en attendant le bon moment pour frapper.
– Une analyste sportive
Joanna Grisez, l’Étincelle du Match
Le déclic est venu à la 28e minute. Joanna Grisez, l’ailière explosive du Stade bordelais, a fait parler sa vitesse et son audace. Partie de son aile droite, elle a traversé le terrain comme une flèche, éliminant trois défenseuses avant de planter le premier essai du match. Un moment de pure magie, digne des plus grands highlights du rugby. Le score s’ouvrait : 7-0.
Ce n’était que le début. Juste avant la mi-temps, une pénalité transformée par Morgane Bourgeois a permis aux Bleues de rentrer aux vestiaires avec un avantage de 10-0. Rien d’extravagant, mais assez pour montrer qui était le patron sur le terrain. Ce moment m’a rappelé à quel point le rugby féminin gagne en précision et en intensité année après année.
Une Seconde Mi-temps à Sens Unique
Au retour des vestiaires, les Bleues ont passé la vitesse supérieure. Leur pack, emmené par la puissante Assia Khalfaoui, a fait des ravages. À la 45e minute, cette dernière a chargé comme un bulldozer pour inscrire le deuxième essai, portant le score à 17-0. Les Italiennes, déjà malmenées, n’avaient plus de réponse. Trop d’erreurs, trop de maladresses, et surtout, pas assez de jus pour rivaliser avec la machine française.
Le clou du spectacle est venu à l’heure de jeu, avec un troisième essai signé Charlotte Escudero. Après un mouvement collectif de dix temps de jeu, la troisième ligne a conclu en force, scellant le score final à 24-0. Ce genre d’action, c’est le rugby qu’on aime : collectif, puissant, implacable.
Un Parcours Facile en Vue ?
Avec cette victoire, les Bleues prennent la tête de la poule D. Les prochains matchs, contre le Brésil le 31 août et l’Afrique du Sud une semaine plus tard, s’annoncent comme des formalités. Sur le papier, ces équipes n’ont pas les armes pour inquiéter la France. Mais attention, dans un Mondial, rien n’est jamais gagné d’avance. Une mauvaise surprise est toujours possible, et c’est là que le coaching de Gaëlle Mignot et David Ortiz fera la différence.
- Brésil : Une équipe en progression, mais encore loin du niveau des grandes nations.
- Afrique du Sud : Courageuse, mais limitée physiquement face au pack tricolore.
- Objectif : Assurer la première place de la poule pour aborder les phases finales avec confiance.
Si tout se passe comme prévu, les Bleues devraient croiser la route des Anglaises en demi-finales. Un défi colossal, car la France n’a plus battu l’Angleterre depuis 2018. Seize défaites consécutives, ça pèse lourd. Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que ce groupe a quelque chose de spécial. Peut-être est-ce l’année où elles briseront enfin leur plafond de verre ?
Le Plafond de Verre : Mythe ou Réalité ?
Depuis la création de la Coupe du monde féminine en 1991, la France n’a jamais atteint la finale. Huit demi-finales perdues sur neuf éditions, c’est une statistique qui fait mal. Seule la Coupe du monde 1998 a vu les Bleues échouer en quarts. Ce plafond de verre est devenu une sorte de malédiction pour l’équipe de France. Mais cette année, il y a des raisons d’espérer.
Le duo Mignot-Ortiz a apporté une nouvelle dynamique. Leur approche, mêlant rigueur tactique et liberté dans le jeu, semble porter ses fruits. Ajoutez à cela des joueuses comme Manae Feleu, Marine Ménager, ou encore Joanna Grisez, et vous avez une équipe qui allie expérience et jeunesse. Ce mélange pourrait-il enfin faire la différence ?
| Édition | Résultat | Adversaire en demi-finale |
| 1991 | Demi-finale | États-Unis |
| 1994 | Demi-finale | Angleterre |
| 2002 | Demi-finale | Canada |
| 2017 | Demi-finale | Angleterre |
Les Joueuses à Suivre
Ce Mondial est aussi l’occasion de mettre en lumière des talents individuels. Voici trois joueuses qui pourraient faire basculer les matchs :
- Joanna Grisez : L’ailière a déjà montré qu’elle pouvait dynamiter une défense. Son essai face à l’Italie est un avertissement.
- Marine Ménager : Cocapitaine et trois-quarts centre, elle est le cerveau de l’équipe. Son leadership sera crucial.
- Assia Khalfaoui : En première ligne, sa puissance physique est un atout majeur dans les mêlées et les charges.
Ces joueuses incarnent l’esprit des Bleues : un mélange de fougue et de stratégie. Mais ce qui m’impressionne le plus, c’est leur capacité à jouer ensemble, comme une vraie famille. C’est peut-être ça, le secret d’une équipe capable de défier les pronostics.
Et Après ? Les Enjeux des Prochaines Rencontres
Les matchs contre le Brésil et l’Afrique du Sud seront l’occasion de peaufiner les automatismes. Mais au-delà de la poule D, c’est la perspective d’une demi-finale contre l’Angleterre qui occupe tous les esprits. Les Red Roses, comme on les appelle, dominent le rugby féminin mondial depuis des années. Leur puissance, leur discipline et leur expérience en font les grandes favorites.
Pourtant, les Bleues ont des arguments à faire valoir. Leur défense, déjà impressionnante face à l’Italie, pourrait poser des problèmes. Et si elles parviennent à imposer leur rythme, comme en seconde mi-temps samedi, tout est possible. Ce qui est sûr, c’est que ce Mondial 2025 est une opportunité unique pour écrire l’histoire.
Le rugby, c’est l’art de transformer l’impossible en possible. Les Bleues ont tout pour y arriver.
Alors, les Bleues briseront-elles leur malédiction en 2025 ? Difficile à dire, mais une chose est certaine : elles ont démarré ce Mondial avec la manière. Et si ce n’était que le début d’une épopée mémorable ?
