Il y a des courses qui sentent la poudre dès le tour de formation. Samedi soir, sous les néons fous de Las Vegas, on a vécu exactement ça. Des bolides qui hurlent entre le Bellagio et le Caesars Palace, des dépassements limite légal, et surtout, un parfum de titre mondial qui commence à sérieusement titiller les narines de Lando Norris. Parce que oui, Max Verstappen a gagné, encore, mais cette fois c’est presque un détail.
Je vous explique pourquoi ce Grand Prix va rester dans les mémoires bien plus que les 68 autres victoires du Néerlandais.
Quand Las Vegas devient le juge de paix du championnat
Franchement, qui aurait misé un dollar sur ce scénario en début de saison ? Red Bull dominatrice mais plus intouchable, McLaren revenue aux affaires avec une voiture enfin capable de jouer la victoire partout, et un Lando Norris qui a passé l’année à transformer sa frustration en points précieux. À deux courses de la fin, 42 points d’écart. Quarante-deux. C’est à la fois énorme et minuscule quand on sait qu’il reste 58 points à prendre.
Sur le papier, Verstappen a fait le boulot parfait : pole hier, départ propre, gestion impériale. Le genre de course dont il a le secret. Mais dans les faits, Norris a réussi le hold-up parfait en terminant deuxième alors que tout le monde l’attendait en galère après son premier tour chaotique.
Le premier virage qui a tout changé
Reprenons depuis le début. Feux rouges qui s’éteignent, Norris en pole essaie de fermer la porte à Verstappen parti deuxième. Freinage trop tardif, blocage de roues, le Britannique tire tout droit et laisse passer non seulement le Néerlandais mais aussi George Russell. En dix secondes, le rêve de prendre 8 points d’un coup s’envole.
Mais voilà, Lando ne panique pas. Il reste calme, remonte sur Russell, le passe proprement, et se met à coller Verstappen comme jamais. Pendant 50 tours, on a eu droit à un duel à distance où chaque secteur comptait. À l’arrivée, 4,8 secondes d’écart. Pas grand-chose quand on sait que Norris a perdu plus de 5 secondes au premier virage.
« J’ai raté mon freinage, j’ai été trop optimiste. Mais la voiture était incroyable ensuite. On a montré qu’on pouvait battre Max à la régulière. »
Lando Norris, juste après la course
McLaren en mode rouleau compresseur
Ce qui frappe, c’est la domination collective de l’équipe papaya. Norris deuxième, Piastri quatrième malgré une course plus discrète, ça fait sept week-ends consécutifs que l’Australien finit derrière son coéquipier. Trente points d’avance maintenant pour Lando dans l’interne McLaren. Piastri peut officiellement dire adieu à ses rêves de titre, même s’il reste un atout majeur pour jouer les arbitres.
Parce que oui, à Abu Dhabi dans quinze jours, on pourrait bien voir du team order déguisé si jamais Norris a besoin de maximiser ses points. Ça sent le scénario explosif.
- McLaren : 1er et 4e (Norris devant Piastri pour la 7e fois de suite)
- Mercedes : 3e et 5e (Russell et le rookie Antonelli qui impressionne)
- Ferrari : 6e et 10e (Leclerc et Hamilton en difficulté sur ce tracé)
- Les Français : Hadjar 8e (premier top 10 en carrière !), Ocon 11e, Gasly 15e
Isack Hadjar, la pépite française qui monte
Petit coup de projecteur sur le jeune Isack Hadjar. Parti 12e chez Racing Bulls, il termine 8e et marque ses premiers points en carrière. À 21 ans, le gamin formé à la Filière Française montre qu’il a le potentiel pour jouer devant très vite. Voir un Français dans le top 10 à Las Vegas, ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé.
Esteban Ocon n’était pas loin non plus (11e) et aurait probablement marqué sans une stratégie un peu trop conservatrice chez Haas. Gasly, lui, a souffert avec l’Alpine et termine 15e. Dur.
Le classement pilote : la tension à son paroxysme
Allez, on sort la calculette parce que là, ça devient sérieux :
| Pilote | Points | Écart |
| Lando Norris | 1er | – |
| Max Verstappen | 2e | -42 pts |
| Oscar Piastri | 3e | -72 pts |
| George Russell | 4e | -120 pts |
Il reste 58 points à distribuer (50 en course normale + 8 pour le sprint au Qatar + bonus tour le plus rapide). Mathématiquement, Verstappen est toujours là. Mais il faudrait que Norris marque zéro point sur les deux dernières courses. Autant dire mission quasi impossible.
Le scénario le plus réaliste ? Norris termine devant Verstappen au Qatar et à Abu Dhabi, même 5e et 6e suffisent. Et là, premier titre pour le Britannique. Premier titre aussi pour McLaren depuis… 1998 avec Mika Häkkinen. Vous vous rendez compte ?
Pourquoi ce titre serait historique
Parce que ça ferait tomber la forteresse Verstappen après quatre couronnes consécutives. Parce que Norris deviendrait le premier champion britannique depuis Lewis Hamilton en 2020. Parce que McLaren redeviendrait enfin une équipe titrée au général, pas juste une équipe qui gagne des courses de temps en temps.
Et surtout, parce que cette saison 2025 aura été l’une des plus belles bagarres qu’on ait vues depuis longtemps. Pas de domination écrasante, pas de voiture intouchable pendant 20 courses. Juste du suspense, des rebondissements, et deux générations qui se battent à armes égales.
Ce qui nous attend au Qatar et à Abu Dhabi
Prochain rendez-vous dans une semaine à Losail avec un format sprint. 8 points en jeu le samedi, 25 le dimanche. Si Norris prend 9 points d’avance sur Verstappen là-bas, c’est plié. Même chose à Abu Dhabi : une victoire et c’est champagne papaya.
Moi je vous le dis tout de suite : je n’ai jamais été aussi excité à l’idée des deux dernières courses d’une saison. D’habitude à ce stade, on sait déjà qui est champion depuis trois mois. Là ? Tout peut arriver.
Verstappen a encore les armes pour créer la surprise, on le sait. Mais pour la première fois depuis 2021, j’ai l’impression que le vent tourne. Et franchement ? Ça fait du bien.
Las Vegas nous a offert du spectacle, des lumières, du bruit. Mais surtout, elle nous a offert l’espoir. L’espoir de voir enfin un nouveau nom gravé sur la coupe en décembre.
Alors rendez-vous dans sept jours. Et croisons les doigts pour que la fin de saison soit aussi folle que ce qu’elle promet d’être.
Et vous, vous y croyez au premier titre de Norris ? Ou Verstappen va encore sortir un miracle de son chapeau ? Dites-moi tout en commentaire, on en reparle après le Qatar.
