Il y a des nuits où même les stars du foot ne dorment pas tranquilles. Le 21 juillet 2023, vers 3 heures du matin, Gianluigi Donnarumma est tiré du sommeil par des hommes armés dans son appartement ultra-sécurisé de l’avenue Montaigne. Ce qui suit ressemble à un mauvais film : coups, menaces au couteau, séquestration, vol express de 500 000 euros de montres et bijoux. Deux ans et demi plus tard, l’enquête prend un tour inattendu… et franchement glaçant.
Quand le cerveau reste derrière les barreaux
Ce qui choque le plus dans les dernières avancées de l’affaire, c’est que les deux principaux suspects désignés comme les commanditaires n’ont même pas eu besoin de sortir de prison pour organiser le coup. Oui, vous avez bien lu. Pendant que les exécutants prenaient tous les risques sur le terrain, les « cerveaux » tiraient les ficelles depuis leur cellule. C’est presque trop gros pour être vrai, et pourtant…
On les connaît dans le milieu sous les surnoms « Ganito » et « Kiki ». Des noms qui circulent depuis des années dans les dossiers de vols avec violences ciblant des personnalités fortunées. Spécialistes du home-jacking version VIP : footballeurs, rappeurs, influenceurs… Personne n’est à l’abri quand ces deux-là décident de passer à l’action, même quand ils sont sous les verrous.
Comment organise-t-on un casse de cette ampleur depuis une cellule ?
La question brûle toutes les lèvres. Téléphones portables introduits illégalement, complices à l’extérieur, codage des messages… Les enquêteurs le savent depuis longtemps : la prison n’arrête pas forcément les plus malins. Elle les ralentit, à peine. Et dans ce dossier précis, les policiers ont retrouvé des échanges qui ne laissent guère de place au doute.
D’après ce que l’on comprend aujourd’hui, le plan était simple mais rodé :
- Repérage précis de l’appartement (adresse, habitudes du couple, absence d’alarme efficace)
- Recrutement d’une équipe de « petites mains » prêtes à tout
- Coordination en temps réel le soir J
- Récupération rapide du butin et dispersion
Le tout piloté par SMS cryptés ou via des intermédiaires. Une organisation quasi militaire qui rappelle que le banditisme français a largement professionnalisé ses méthodes ces dernières années.
Une nuit d’enfer avenue Montaigne
Revenons sur les faits, parce qu’ils donnent le vertige. Le couple Donnarumma dort profondément quand plusieurs hommes font irruption dans l’appartement. En quelques secondes, c’est la panique. Le gardien italien est frappé au visage, un couteau est posé sous sa gorge, sa compagne est traînée dans la salle de bains, ligotée elle aussi. Les voleurs savent exactement où chercher : coffre, tiroirs, placards. Ils repartent en moins de vingt minutes avec un sac rempli de Rolex, Cartier, sacs Hermès et Louis Vuitton.
« Ils étaient calmes, méthodiques. Ils savaient exactement ce qu’ils venaient prendre. »
– Témoignage recueilli lors de l’enquête
Ce qui frappe, c’est le niveau de violence gratuit. Pas juste des cambrioleurs pressés, mais des individus qui n’hésitent pas à traumatiser durablement leurs victimes. Donnarumma, pourtant habitué à garder son sang-froid sous les tirs au but les plus tendus, en gardera des séquelles psychologiques pendant longtemps.
Les footballeurs, cibles privilégiées du banditisme 2.0
Triste réalité : les joueurs de football sont devenus des proies idéales. Montres à six chiffres, voitures de luxe garées devant les résidences, publications géolocalisées sur Instagram… Tout y est. Et le phénomène n’est pas nouveau. On se souvient des affaires impliquant Di Maria, Icardi, Marquinhos ou encore Choupo-Moting quand ils évoluaient au PSG. Paris, ville-lumière pour les uns, terrain de chasse pour les autres.
Mais ce qui change, c’est la sophistication. Avant, on attendait le joueur au péage ou devant chez lui. Aujourd’hui, on rentre directement à l’intérieur, on séquestre, on terrorise. Et surtout, on prépare le coup des mois à l’avance, parfois depuis l’autre bout de la France… ou depuis une prison.
Trois suspects extraits de prison en novembre 2025
Le 25 novembre dernier, la brigade de répression du banditisme a sorti trois hommes de leur détention pour les placer en garde à vue. Parmi eux :
- Les deux fameux commanditaires, déjà bien connus des services
- Un troisième individu suspecté d’avoir fait le guet pendant l’opération
48 heures plus tard, direction le cabinet du juge. Résultat : mise en examen pour tous et retour direct en détention provisoire. L’enquête continue, mais le message est clair : même derrière les barreaux, on ne sera jamais complètement à l’abri des comptes à régler.
Et maintenant ?
Ce dossier est loin d’être clos. D’autres complices courent encore, le butin n’a jamais été retrouvé en totalité, et les enquêteurs savent que ce type d’organisation fonctionne en réseau. Chaque interpellation en amène de nouvelles. C’est un jeu du chat et de la souris permanent.
En attendant, l’affaire Donnarumma rappelle une chose brutale : la célébrité attire la lumière, mais aussi les ombres. Et quand on gagne des millions à 26 ans, mieux vaut investir dans la sécurité autant que dans les montres de luxe. Parce que certains, même enfermés, n’oublient jamais une bonne affaire.
Franchement, ça fait froid dans le dos. On parle d’un des meilleurs gardiens du monde, dans un des quartiers les plus sécurisés de Paris, et pourtant… Si ça peut arriver à lui, ça peut arriver à n’importe qui. Ou presque.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Les footballeurs devraient-ils vivre dans des forteresses ? Ou est-ce simplement le prix de la gloire dans une société où l’argent ostensiblement affiché attire inévitablement les prédateurs ?
