Imaginez-vous ouvrir la porte de votre cave un matin et tomber sur votre mère… morte depuis trois ans, assise là comme si elle vous attendait. C’est pourtant ce qu’a vécu, volontairement, un Italien de 57 ans pendant plus de mille jours.
Non, ce n’est pas le scénario d’un film d’horreur transalpin. C’est une histoire vraie, survenue dans une petite commune du nord de l’Italie, et qui laisse tout le monde bouche bée.
Quand l’amour filial tourne à l’obsession macabre
Tout commence en 2022. La mère, âgée de plus de 80 ans, décède de causes naturelles. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que son fils unique, un homme sans histoire apparente, prend une décision radicale : il ne déclare pas le décès.
Pourquoi ? Parce que la retraite de sa maman représente un revenu mensuel confortable, environ 1 000 à 1 500 € selon les estimations locales. Dans une région où le travail se fait rare, c’est une bouffée d’oxygène. Alors il descend le corps à la cave, l’installe sur une chaise, et continue sa vie comme si de rien n’était.
Les voisins ne se doutent de rien. Les factures sont payées. Les rideaux bougent parfois. Tout va bien dans le meilleur des mondes… macabres.
Trois ans de double vie
Pendant trois années entières, l’homme gère les comptes bancaires de sa mère, répond aux rares courriers, et surtout, retire la pension chaque mois. Le corps, lui, se momifie naturellement dans l’air sec et frais de la cave lombarde. Un phénomène pas si rare qu’on le croit dans les maisons anciennes.
J’ai déjà lu des cas similaires en Grèce ou en Espagne, où des personnes âgées isolées se dessèchent littéralement après leur décès. Ici, le fils a même pris soin d’habiller le corps régulièrement, comme pour maintenir une illusion de vie. Glauque, mais méthodique.
« C’était comme si elle était toujours là. Je lui parlais tous les soirs en descendant les courses », aurait-il confié aux enquêteurs, selon des sources proches du dossier.
Cette phrase, vraie ou pas, donne la chair de poule. On oscille entre pathologie psychiatrique et pure cupidité.
Le piège de la carte d’identité
Tout se passait « bien » jusqu’à l’automne 2025. La carte d’identité de la défunte arrive à expiration. Or, en Italie, ce document est obligatoire pour quasiment tout : retrait d’argent au-delà d’un certain montant, démarches médicales, et surtout… perception de la retraite.
Impossible de la renouveler à distance. Il faut se présenter en personne à la mairie avec empreintes digitales et photo récente.
C’est là que notre homme perd pied. Au lieu de tout avouer, il décide de tenter le coup ultime : se faire passer pour sa propre mère.
Un jour d’octobre, il enfile une robe à fleurs des années 80 qui traînait dans l’armoire maternelle, coiffe une perruque grise, se maquille grossièrement et se pointe au guichet municipal.
Autant vous dire que l’employée a failli tomber de sa chaise. L’homme mesure 1m75, a une voix grave et des mains de maçon. Le déguisement tient plus du carnaval raté que de la supercherie crédible.
La seconde tentative qui scelle son sort
On lui demande poliment de revenir « habillé de manière plus appropriée ». Ce qu’il fait, convaincu qu’on l’a pris pour un fou, pas pour un imposteur.
Quelques jours plus tard, il retente sa chance. Cette fois, perruque mieux ajustée, lunettes, foulard, et même un peu de rouge à lèvres. Mais entre-temps, l’employée a prévenu la police municipale.
Lorsqu’il tend la carte d’identité périmée, les agents l’attendent derrière le comptoir. Interpellation immédiate. Perquisition au domicile. Découverte du corps momifié dans la cave.
Fin de l’histoire.
Un phénomène plus répandu qu’on le croit ?
Ce qui choque, c’est que ce genre d’affaire n’est pas isolé. Rien qu’en Italie, on compte plusieurs cas similaires ces dernières années :
- Un retraité sicilien qui a gardé sa femme morte deux ans dans le congélateur
- Une fille à Naples qui continuait à promener le fauteuil roulant de sa mère décédée dans le quartier
- Un couple des Pouilles qui embaumait littéralement les corps avec des produits ménagers
En France non plus, on n’est pas en reste. Souvenez-vous de cette dame de Nice qui avait conservé son mari mort pendant des mois dans leur appartement pour toucher sa pension de militaire.
Derrière ces faits divers sordides, il y a souvent la même réalité : des personnes âgées isolées, des enfants en grande précarité financière, et un système de contrôle administratif parfois trop laxiste.
Les conséquences judiciaires
L’homme risque aujourd’hui plusieurs chefs d’inculpation :
- Dissimulation de cadavre (jusqu’à 5 ans de prison en Italie)
- Escroquerie aggravée (la pension touchée indûment pendant 3 ans représente plusieurs dizaines de milliers d’euros)
- Usurpation d’identité
- Fraude aux prestations sociales
Les enquêteurs cherchent aussi à déterminer s’il y a eu atteinte à l’intégrité d’un cadavre ou des actes de profanation. Pour l’instant, il semble qu’il ait simplement… laissé la nature faire son œuvre.
Ce qui interpelle, c’est le profil psychologique. Les premiers éléments laissent penser à un mélange de déni, de trouble de la dépendance affective et cupidité. Certains parlent déjà du « syndrome de Miss Havisham », cette personnage de Dickens qui refuse le temps qui passe.
Et nous, on en pense quoi ?
Franchement, cette histoire me glace le sang et me fascine à la fois. D’un côté, on a envie de rire devant l’absurdité du déguisement. De l’autre, on mesure l’ampleur du désespoir qui peut pousser quelqu’un à vivre pendant trois ans avec le corps momifié de sa mère.
C’est un miroir dérangeant de nos sociétés vieillissantes, où la solitude et la précarité peuvent mener aux pires extrémités. Et où la mort, même entourée, peut passer totalement inaperçue.
Alors la prochaine fois que vous croiserez cette vieille dame qui ne sort plus depuis des mois… peut-être que vous devriez sonner chez elle. Au cas où.
Cette affaire nous rappelle cruellement que derrière les chiffres froids des fraudes sociales se cachent parfois des drames humains bien plus complexes qu’il n’y paraît.
Et vous, jusqu’où iriez-vous pour quelques centaines d’euros par mois ?
