Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait si, un matin ordinaire, l’hôpital où vous êtes soigné prenait soudain feu ? Pas un petit départ de feu discret, non. Un véritable brasier qui dévore la façade comme une allumette géante. Eh bien ce 26 novembre 2025, à Carthagène, dans le sud-est de l’Espagne, c’est exactement ce qu’il s’est produit. Et le plus fou dans tout ça ? Personne n’a été blessé. Pas une égratignure. Juste des images à couper le souffle et une leçon de sang-froid collectif.
J’ai encore en tête ces vidéos amateurs qui ont tourné en boucle : un mur de flammes grimpant à une vitesse hallucinante, poussé par des rafales de vent, et en contrebas, des dizaines de personnes évacuées dans le calme. Frissons garantis.
Un réveil brutal pour tout un hôpital
Il est un peu plus de 7 heures du matin quand l’alerte retentit. Un feu se déclare à l’extérieur du complexe hospitalier, probablement dans une zone technique ou un local mal identifié dans l’immédiat. Rien d’alarmant a priori. Sauf que le vent, particulièrement violent ce jour-là dans la région de Murcie, décide d’en faire autre chose.
En quelques minutes à peine, les flammes lèchent la façade du bloc 5, montent d’étage en étage, noircissent les vitres, font exploser quelques fenêtres sous la chaleur. La fumée, épaisse et noire, envahit le ciel. On imagine facilement la panique. Pourtant, ce qui frappe dans les témoignages qui filtrent, c’est justement l’absence de chaos.
« Tout s’est passé très vite, mais le personnel a été incroyable. Ils nous ont sortis calmement, sans courir, sans crier. J’étais en chimio, j’ai à peine eu le temps d’avoir peur. »
– Un patient évacué, encore sous le choc quelques heures plus tard
L’intervention éclair des pompiers
Les premiers camions arrivent sur place moins de dix minutes après l’appel. Et là, c’est du grand art. Les pompiers déploient immédiatement plusieurs lances à haute pression, attaquent le feu par l’extérieur tout en sécurisant les accès. Vingt à vingt-cinq minutes plus tard – oui, vous avez bien lu – l’incendie est circonscrit.
Vingt-cinq minutes pour maîtriser un sinistre qui, dans d’autres circonstances, aurait pu tourner à la catastrophe nationale. C’est presque trop beau pour être vrai. Et pourtant, les faits sont là.
- Arrivée des secours en moins de 10 minutes
- Déploiement simultané de plusieurs équipes
- Attaque du feu exclusivement par l’extérieur pour protéger les patients
- Coordination parfaite avec le personnel hospitalier
- Aucune propagation à l’intérieur des salles de soins
Ce dernier point est crucial. Malgré l’intensité du brasier sur la façade, le feu n’a quasiment pas pénétré dans les étages. Les systèmes de compartimentage ont tenu bon, les portes coupe-feu ont fait leur travail. Un détail technique qui a probablement sauvé des dizaines, peut-être des centaines de vies.
L’évacuation : une organisation rodée
On évacue plusieurs centaines de personnes – patients, accompagnants, personnel – en pleine matinée, dans un hôpital qui fonctionne à plein régime. Ça pourrait ressembler à une scène de film catastrophe. En réalité, c’est une démonstration de professionnalisme assez sidérante.
Les patients les plus fragiles, ceux des soins intensifs ou en cours de traitement, sont transférés en priorité vers d’autres ailes de l’hôpital ou vers des établissements voisins. Les autres sont regroupés dans des zones sécurisées, à l’abri du vent et de la fumée. Personne ne reste dehors plus que nécessaire.
Ce qui m’impressionne particulièrement, c’est qu’on parle d’un exercice qui, visiblement, avait déjà été répété. Les couloirs dégagés, les issues de secours ouvertes, les brancards prêts… Tout semble indiquer que le plan d’évacuation n’était pas juste un document poussiéreux dans un tiroir.
Le rôle décisif du vent… en bien et en mal
Le vent a été le grand accélérateur du sinistre. Sans lui, le feu serait probablement resté confiné à son point de départ. Mais paradoxalement, c’est aussi lui qui a limité les dégâts à l’intérieur.
En poussant les flammes vers le haut et l’extérieur, il a évité que la chaleur ne s’accumule contre les murs assez longtemps pour percer les structures. Un pompier expérimenté expliquait d’ailleurs que dans ce genre de configuration, le vent peut parfois jouer en faveur des secours en « ventilant » naturellement le brasier vers l’extérieur.
Étrange ironie, non ? L’élément qui a transformé un incident en spectacle pyrotechnique est aussi celui qui a empêché le pire.
Et maintenant ? Les questions qui restent
L’incendie est maîtrisé, les patients sont en sécurité, l’hôpital reprend peu à peu son activité. Mais évidemment, une enquête est en cours. D’où venait exactement ce feu ? Un court-circuit ? Un problème sur une installation extérieure ? Une négligence ?
Dans les heures qui suivent, les autorités locales communiquent avec prudence. On parle d’un départ de feu « à l’extérieur du bâtiment », sans plus de précisions. Ce qui est certain, c’est que la façade va devoir être entièrement expertisée, voire reconstruite par endroits.
Et puis il y a cette question qui brûle (sans mauvais jeu de mots) les lèvres de tout le monde : est-ce que tous les hôpitaux espagnols – et ailleurs – sont aussi bien préparés ? Parce que si Carthagène a réussi l’impossible ce matin-là, c’est peut-être aussi parce que les normes de sécurité incendie y sont particulièrement strictes.
Ce que cet événement nous dit sur la sécurité hospitalière
Derrière le soulagement général, il y a quand même matière à réflexion. Les hôpitaux sont des lieux ultra-sensibles. Des milliers de personnes fragiles, souvent incapables de se déplacer seules, des équipements sous tension permanente, des produits inflammables un peu partout… C’est une bombe à retardement potentielle.
Ce qui s’est passé à Carthagène montre deux choses :
- Quand les protocoles sont respectés et les équipes formées, même le pire scénario peut être géré sans victime.
- Mais aussi que le risque zéro n’existe pas. Un simple départ de feu extérieur, avec un peu de malchance météo, peut suffire à tout faire basculer.
Personnellement, je trouve ça à la fois rassurant et terrifiant. Rassurant parce qu’on voit que ça peut bien se passer. Terrifiant parce qu’on réalise à quel point ça tient parfois à peu de choses.
Un miracle ? Pas vraiment. Juste du professionnalisme
On a vite fait de parler de « miracle » quand tout le monde s’en sort indemne. Mais non. Ce qui s’est passé ce matin-là à Carthagène, c’est avant tout le résultat d’années de formation, d’investissements en sécurité, de exercices réguliers.
Les pompiers n’ont pas débarqué par hasard avec le bon matériel. Le personnel soignant n’a pas improvisé des évacuations fluides en se croisant les doigts. Tout était prêt. Et ça, ça ne tombe pas du ciel.
« On s’entraîne pour ça précisément. Pour que le jour où ça arrive vraiment, ça devienne presque routinier. »
– Un responsable des pompiers locaux, quelques heures après l’intervention
Et si on en profitait, justement, pour saluer tous ceux qui, dans l’ombre, préparent ces plans d’urgence qu’on espère ne jamais utiliser ? Parce que ce matin, à Carthagène, c’est leur travail acharné qui a fait la différence.
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait. L’hôpital va rouvrir progressivement, les expertises vont durer des semaines, peut-être des mois. Mais une chose est sûre : ce 26 novembre 2025 restera dans les mémoires comme le jour où un incendie spectaculaire a été vaincu par le sang-froid et la préparation. Une belle leçon, en somme.
(Article mis à jour le 26 novembre 2025 – environ 3100 mots)
