Vous savez cette sensation quand votre équipe vient d’en mettre quatre et que tout le stade hurle de joie ? On se dit que la soirée va être parfaite. Et puis, en un claquement de doigts, tout bascule. C’est exactement ce qui s’est passé lundi soir à Reims, après une victoire pourtant éclatante contre Laval. Au lieu de rentrer chez soi avec le sourire, certains ont fini au commissariat… et un policier à l’hôpital.
Quand la fête tourne au vinaigre en quelques minutes
Le match en lui-même était une démonstration. Quatre buts, un jeu fluide, un public en feu. Franchement, sur le terrain, tout roulait. Le problème, comme souvent dans ce genre d’histoire, est venu une fois le coup de sifflet final donné. Un supporter – apparemment un membre connu du groupe des Ultrems – décide de sauter sur la pelouse. Pour fêter ? Pour provoquer ? On ne sait pas vraiment, mais le geste est interdit et ça met le feu aux poudres.
Le stadier intervient, ça chauffe, ça pousse, ça tombe presque à la bagarre. Les forces de l’ordre, présentes en nombre ce soir-là, embarquent l’individu direct. Garde à vue immédiate pour intrusion et violence. Jusque-là, on pourrait se dire : classique, ça arrive dans tous les stades de France un jour ou l’autre. Sauf que là, ça n’a pas calmé les esprits. Au contraire.
Des mortiers sortis de nulle part
Une fois le stade quasiment vidé, une partie des supporters les plus chauds aurait récupéré des engins pyrotechniques – des mortiers, pour être précis – et aurait commencé à viser les policiers postés sur le parking. Oui, vous avez bien lu : des mortiers. Pas des petits feux d’artifice de fête foraine, mais bien des engins capables de faire très mal.
Les forces de l’ordre ripostent avec des moyens de dispersion, gaz lacrymogène probablement, et là c’est l’escalade. Un fonctionnaire de police prend un tir en pleine épaule. Résultat : brûlures au cuir chevelu et un problème d’audition qui l’envoie direct aux urgences. Légèrement blessé, dit-on officiellement, mais quand on connaît la puissance de ces trucs-là, on se dit qu’il a eu de la chance de ne pas y laisser un œil.
On passe d’une ambiance festive à une scène de guérilla urbaine en l’espace de dix minutes. C’est malheureusement devenu une spécialité française.
Les Ultrems, un groupe historique mais sulfureux
Pour ceux qui ne suivent pas le foot de près, les Ultrems sont le principal groupe ultra du Stade de Reims. Créé dans les années 90, ils ont toujours eu une réputation… disons “engagée”. Des tifos magnifiques, des animations qui font parler dans toute la France, mais aussi des dérapages réguliers : bagarres, usage de fumigènes interdits, et parfois pire.
Je me souviens d’un derby contre Troyes il y a quelques années où la tribune avait pris feu (littéralement) à cause d’un fumigènes mal maîtrisés. Depuis, le club essaie de serrer la vis, avec des interdictions de déplacement et des sanctions individuelles, mais on voit bien que ça reste compliqué à juguler.
- Ils apportent une ambiance folle à Delaune, personne ne le nie
- Mais une minorité semble prête à tout faire péter dès qu’une étincelle apparaît
- Et ce sont toujours les mêmes qui payent : les agents de sécurité et les forces de l’ordre
Un problème récurrent dans les stades français
Soyons honnêtes deux minutes : ce genre d’incident, on en voit presque toutes les semaines quelque part en France. Ligue 1, Ligue 2, National, peu importe. Il suffit d’un match un peu tendu ou d’une victoire trop enthousiasmante pour que certains perdent complètement la tête.
L’année dernière, on a eu les bagarres entre ultras du Paris FC, les incidents à Nice, à Lyon, à Saint-Étienne… La liste est longue. Et à chaque fois, on nous ressort le même discours : “une minorité nuit à l’image du football”. Sauf que cette minorité, elle est toujours là, toujours aussi active.
Je ne vais pas jouer les moralistes de salon, mais à un moment, il faut se poser les vraies questions. Est-ce que les interdictions de stade sont vraiment appliquées ? Est-ce que les clubs font assez pour identifier et exclure les éléments les plus violents ? Et surtout, est-ce que la réponse uniquement répressive est la bonne ?
Les conséquences immédiates et à venir
Pour l’instant, l’enquête est en cours. L’individu interpellé pour l’intrusion est toujours en garde à vue au moment où j’écris ces lignes. D’autres identifications sont en cours grâce aux caméras de vidéosurveillance – parce que oui, le stade Delaune est bourré de caméras, et ça aide.
Le club de Reims n’a pas encore communiqué officiellement, mais on peut s’attendre à des sanctions rapides : interdictions de stade à vie pour les auteurs identifiés, probable huis clos partiel ou total pour les prochains matchs à domicile, et peut-être même une amende salée de la part de la LFP.
Et puis il y a le policier blessé. On lui souhaite évidemment un rétablissement rapide, mais cet événement va forcément peser dans les prochaines discussions sur la sécurité dans les stades. Déjà que les relations entre certains groupes ultras et les forces de l’ordre sont tendues un peu partout…
Et nous, supporters lambda, on fait quoi ?
Parce que c’est ça le plus rageant dans l’histoire. 99 % des gens qui vont au stade veulent juste voir un bon match, chanter avec leurs potes et rentrer tranquilles. Moi le premier. Et pourtant, à chaque incident, c’est toute la communauté des supporters qui prend cher : fouilles renforcées, parcages visiteurs supprimés, ambiance aseptisée.
Alors oui, on peut pointer du doigt les ultras violents – et ils le méritent –, mais on peut aussi se demander si tout le système ne favorise pas ce genre de dérapages. Des tribunes populaires de plus en plus chères, des stadiers parfois sous-formés, une répression qui frappe souvent à côté… Il y a matière à réfléchir.
En attendant, le Stade de Reims continue sa belle saison sportive. Mais ce soir-là, c’est clairement une occasion manquée de montrer que le foot peut rester une fête populaire sans virer à la guérilla. Espérons que la leçon sera retenue. Pour tout le monde.
Et vous, vous en pensez quoi de tout ça ? Vous avez déjà assisté à des incidents dans votre stade ? Racontez-nous en commentaire, on est là pour en discuter calmement.
