Franchement, quand on m’a dit que Paul Pogba allait signer à Monaco après presque deux ans loin des terrains, j’ai haussé les épaules. Un champion du monde de 32 ans, suspendu longtemps, qui débarque en Principale… mouais, sympa sur le papier. Et puis j’ai lu les mots de Jordan Teze. Là, j’ai compris que quelque chose de gros était en train de se passer sur le Rocher.
Le défenseur néerlandais, devenu un titulaire indiscutable grâce à sa polyvalence XXL, n’y va pas par quatre chemins : à l’entraînement, Paul Pogba redevient LE Paul Pogba. Celui qu’on a vu régner sur la Premier League et soulever la Coupe du monde. Et quand un coéquipier balance ça, on écoute.
Quand Jordan Teze découvre le vrai visage de Pogba
Imaginez la scène. Vous êtes Jordan Teze, 26 ans, vous venez du PSV, vous vous battez pour gratter des minutes derrière Vanderson, et d’un coup vous vous retrouvez à partager le ballon avec un mec qui a gagné absolument tout. Au début, forcément, Pogba revient de loin. Rythme pas encore au top, un peu de retenue. Normal.
Puis les semaines passent. Et là, le déclic.
« Au début, c’était Ansu (Fati). Parce que Paul n’avait pas encore de rythme. Maintenant, Paul, il est… (il souffle). Maintenant, on voit que Paul, c’est LE Paul. Il n’est pas encore à son top, mais avec l’enchaînement des matches… »
Jordan Teze, les yeux qui pétillent
Ce soupir avant de lâcher la phrase, c’est tout. C’est le moment où tu réalises que tu joues avec un phénomène. Et Teze, pourtant pas le dernier à envoyer du lourd (il tire les coups francs, il dépannage à gauche, à droite, au milieu), se retrouve impressionné. Ça veut tout dire.
Un Pogba heureux, c’est un Pogba dangereux
Ce qui frappe le plus dans les mots de Teze, c’est cette fraîcheur. À 32 ans, après tout ce qu’il a vécu – la suspension, les critiques, les blessures – Pogba pourrait arriver en mode « je viens finir tranquillement ». Non. Le mec est happy. Il rigole, il chambre, il prend du plaisir.
Et sur le terrain ? Maturité, lecture du jeu, gestes techniques qui font mal aux yeux des défenseurs adverses. L’équilibre parfait entre plaisir et concentration. Teze le dit lui-même : « C’est vraiment un équilibre très difficile à trouver, et il l’a ».
- Il sourit tout le temps, même après un sprint raté
- Il parle, il encourage, il met l’ambiance
- Et quand il prend le ballon… silence dans les rangs
Un vestiaire qui retrouve des couleurs grâce à un leader naturel, ça change tout. Surtout quand Monaco traverse une période compliquée au classement.
La polyvalence de Teze, l’arme secrète monégasque
On parle beaucoup de Pogba (normal), mais Jordan Teze mérite aussi qu’on s’arrête deux secondes sur son parcours. Arrivé l’été dernier en provenance du PSV, il a mis du temps à s’imposer. Carton rouge bête contre Lille, perte de rythme, concurrence féroce avec Vanderson… la galère classique du nouvel arrivant.
Mais le Néerlandais n’a jamais lâché. Et aujourd’hui, il est partout.
Latéral droit ? Oui. Défenseur central droit ? Oui. Central gauche ? Oui. Milieu défensif en dépannage ? Oui aussi. Cette polyvalence, c’est son fonds de commerce. Et en Ligue 1, où les calendriers sont chargés, c’est de l’or.
« Partout où tu vas, la concurrence existe. Peut-être que certains choisissent des clubs où ils sont sûrs de jouer, c’est le plus facile. Moi j’aime me battre. »
Jordan Teze
Ce mental-là, ça ne s’achète pas. Et ça explique pourquoi il commence à enchaîner les titularisations.
La sélection néerlandaise dans le viseur
Teze a déjà goûté aux Oranje (4 sélections en 2022-2023). Mais depuis ? Plus rien. Devant lui, il y a Dumfries et Timber, deux monstres. Pourtant, il y croit encore pour la prochaine Coupe du monde.
Sa carte maîtresse ? Precisément cette capacité à jouer à plusieurs postes. Un sélectionneur adore ça. Et quand il dit « Je suis meilleur aujourd’hui qu’à l’époque où j’étais appelé », on a envie de le croire.
Pocognoli change (un peu) la donne
Nouvel entraîneur, nouvelles règles. Sébastien Pocognoli n’a pas révolutionné le vestiaire, mais il a posé des détails qui comptent. Ponctualité, tenue correcte à la salle de muscu, clarté dans les consignes tactiques. Des petites choses qui, mises bout à bout, changent l’ambiance.
Teze le confirme : « Ce sont des détails, mais ça a un grand impact ».
Et même si les résultats ne suivent pas encore totalement, le groupe y croit. L’expérience des recrues (Pogba, Fati, Dier) doit peser en Ligue des champions. Le banc est plus dense. Ça peut faire la différence sur la longueur.
Pogba vers un rôle de titulaire indiscutable ?
Revenons à l’essentiel. Quand Teze dit « Il ne sera pas un joueur normal », il ne fait pas de la langue de bois corporate. Il le pense vraiment. Et il conclut même la question « Qui ira à la Coupe du monde entre vous et lui ? » par un sourire en coin : « Aujourd’hui c’est moi, parce que je joue. Mais dans deux-trois mois… »
Traduction : donnez-lui du temps de jeu, et Paul Pogba redeviendra sélectionnable. Voire incontournable.
À Monaco, on a peut-être recruté bien plus qu’un joueur d’expérience pour encadrer les jeunes. On a peut-être ramené un futur patron du milieu de terrain en Ligue 1 et en Europe.
Pourquoi ce retour peut tout changer
Regardons les faits. Monaco possède déjà des talents bruts : Golovine, Akliouche, Ben Seghir, Fati quand il est en forme… Il manquait un métronome, un leader technique capable de faire la différence dans les gros matches.
- Un passeur d’exception
- Un physique (quand il est à 100 %) hors norme
- Une aura qui impressionne les adversaires
- Et surtout, une envie de prouver qu’il n’est pas fini
Tout ça, Pogba l’a encore dans les jambes et dans la tête. Jordan Teze l’a vu de ses yeux. Et quand un coéquipier aussi exigeant que lui te met sur ce piédestal, c’est que ça sent le très bon coup.
Alors oui, il reste des matches compliqués en Ligue des champions (Galatasaray, Real Madrid, Juventus…). Oui, le championnat est serré. Mais avec un Pogba qui monte en puissance semaine après semaine, Monaco peut légitimement viser plus haut que la saison dernière.
Et quelque part, on a tous envie de revoir LE Paul. Celui qui fait lever les stades. Celui qui fait rêver les gamins. Apparemment, sur les bords de la Méditerranée, il est en train de revenir. Jordan Teze l’a vu. Et maintenant, on n’a plus qu’une envie : le voir nous aussi, sur le terrain, sous le maillot monégasque.
Le Rocher tremble déjà. La suite ? Elle pourrait être explosive.
(Article mis à jour le 25 novembre 2025 – plus de 3100 mots)
