Quand un géant s’en va, il laisse un vide que peu peuvent combler. À Paris, l’été 2025 a été marqué par un séisme dans le monde du basket : le départ de TJ Shorts, véritable icône du Paris Basketball, pour le Panathinaïkos. Son successeur, Justin Robinson, un meneur américain de 27 ans, débarque avec une mission qui semble titanesque. Peut-il vraiment marcher dans les pas d’un joueur qui a redéfini les standards du club ? C’est la question qui brûle les lèvres des fans et des observateurs. En tant que passionné de basket, je me suis plongé dans le parcours de Robinson pour comprendre s’il a les épaules pour ce défi.
Un Défi de Taille pour Justin Robinson
Prendre la suite d’un joueur comme TJ Shorts, c’est un peu comme essayer de remplacer une rockstar sur scène. Shorts, avec ses six titres de MVP, dont deux en Betclic Élite, a non seulement conduit Paris à son premier titre de champion en 2024, mais il a aussi marqué l’Euroligue en intégrant le cinq majeur dès sa première saison. Ses stats ? Époustouflantes. Son charisme ? Inégalé. Alors, quand le club annonce l’arrivée de Justin Robinson, un meneur de jeu venu d’Italie, les sourcils se lèvent. Qui est ce joueur, et a-t-il vraiment ce qu’il faut pour faire vibrer la capitale comme son prédécesseur ?
Un Parcours Solide, Mais un Pari Audacieux
Originaire de Virginie, Justin Robinson n’est pas un inconnu dans le monde du basket. À 27 ans, ce meneur de 1,85 m a déjà un CV respectable, même s’il reste loin de l’aura de Shorts. Formé à Virginia Tech entre 2015 et 2019, il s’est forgé une réputation de joueur complet : agressif en attaque, fiable au tir, et généreux dans la distribution. Sa dernière saison à Trapani, en Italie, parle pour lui : 14,4 points et 6 passes décisives de moyenne, avec une adresse à trois points de 38,9 %. Des chiffres solides, mais le vrai test viendra sur le parquet de l’Euroligue, où Paris s’apprête à défendre ses ambitions.
Un meneur doit être le cerveau de l’équipe, celui qui donne le tempo et absorbe la pression. Robinson a montré qu’il sait faire, mais l’Euroligue, c’est une autre planète.
– Un analyste basket européen
Ce qui rend ce transfert intrigant, c’est le contraste entre les deux joueurs. Là où Shorts brillait par son explosivité et son leadership naturel, Robinson mise sur une régularité méthodique. Mais, et c’est là que le bât blesse, il n’a encore jamais foulé les parquets de l’Euroligue. Sans expérience à ce niveau, comment gérer la pression d’un collectif parisien remanié à 90 % ? C’est un pari osé de la part du Paris Basketball, mais pas dénué de logique.
Un CV Éclectique : De la NBA à l’Italie
Pour comprendre ce que Robinson peut apporter, un petit retour sur son parcours s’impose. Non drafté en 2019, il a d’abord tenté sa chance en NBA, écumant plusieurs franchises comme Washington, Oklahoma City, Milwaukee, Sacramento et Detroit. Résultat ? Une moyenne modeste de 2,6 points et 1,1 passe en 10 minutes sur 43 matchs. Pas de quoi pavoiser, mais il a su rebondir. En G-League, avec les Delaware Blue Coats, il affichait 15 points et 5 passes, prouvant qu’il pouvait briller dans un rôle de leader.
- Virginia Tech (2015-2019) : Une formation complète, avec un focus sur le leadership.
- NBA (2019-2021) : Des rôles mineurs, mais une expérience du plus haut niveau.
- Australie (2021-2023) : Un passage à Wollongong, où il a côtoyé des talents comme LaMelo Ball.
- Europe (2023-2025) : Des étapes en Espagne (Lugo) et en Italie (Trapani), où il a explosé.
Ce périple international montre une chose : Robinson sait s’adapter. Mais l’Euroligue, avec son intensité et ses attentes, est un tout autre défi. À Paris, il devra non seulement orchestrer le jeu, mais aussi incarner une identité pour un club en pleine reconstruction. Et ça, c’est loin d’être gagné.
Un Collectif en Pleine Mutation
Si la tâche de Robinson semble herculéenne, c’est aussi parce que le Paris Basketball version 2025 n’a plus grand-chose à voir avec celui de l’an dernier. Exit plusieurs cadres, bonjour un effectif remanié à 90 %. Parmi les nouveaux visages, on note l’arrivée de l’ailier Lamar Stevens, un ancien de la NBA (Cleveland, Boston, Memphis) qui apportera son intensité défensive et son agressivité en attaque. Avec 11,5 points et 5,1 rebonds de moyenne lors de sa dernière saison à Memphis, Stevens pourrait être un atout précieux. Mais il devra, lui aussi, s’adapter à un nouveau contexte.
| Joueur | Position | Provenance | Stats clés |
| Justin Robinson | Meneur | Trapani (Italie) | 14,4 pts, 6 passes, 38,9 % à 3 pts |
| Lamar Stevens | Ailier | Memphis (NBA) | 11,5 pts, 5, 1 rebonds |
Le club a aussi officialisé d’autres recrues prometteuses : Nadir Hifi, qui reste une valeur sûre, ainsi que Joël Ayayi, Jeremy Morgan, Amath Mbaye, Derek Willis, Allan Dokossi, Ismaël Bako et Mouhamed Faye. Mais avec autant de changements, la cohésion d’équipe sera un défi majeur. Robinson, en tant que meneur, aura la lourde tâche de fédérer ce groupe hétéroclite. J’ai toujours pensé qu’un bon meneur, c’est comme un chef d’orchestre : sans lui, l’harmonie s’effondre.
Les Défis de l’Euroligue
L’Euroligue, c’est le graal du basket européen, mais aussi un terrain miné pour les novices. Pour Robinson, le saut est énorme. Passer d’un championnat italien à la scène européenne la plus exigeante, c’est comme plonger dans l’océan après avoir nagé en piscine. Les attentes sont immenses, et les fans parisiens, galvanisés par l’ère Shorts, ne feront pas de cadeaux. Selon des experts du domaine, un meneur doit allier vision du jeu, précision et résilience pour briller à ce niveau. Robinson a-t-il ces qualités ? Ses stats en Italie laissent penser que oui, mais le doute persiste.
En Euroligue, il ne suffit pas d’être bon. Il faut être exceptionnel, tout le temps.
– Un ancien joueur européen
Ce qui complique encore les choses, c’est la concurrence. Les autres équipes de l’Euroligue alignent des meneurs de classe mondiale, capables de changer le cours d’un match en un clin d’œil. Robinson devra non seulement s’imposer face à eux, mais aussi prouver qu’il peut porter une équipe en reconstruction. C’est un défi qui pourrait soit le révéler, soit l’écraser.
Lamar Stevens : L’Autre Atout de Paris
Si Robinson est sous les projecteurs, un autre joueur mérite qu’on s’y attarde : Lamar Stevens. Cet ailier de 28 ans, avec ses 220 matchs en NBA, apporte une expérience précieuse. Connu pour son intensité défensive, il pourrait devenir le nouveau chien de garde du Paris Basketball, succédant à Tyson Ward. Mais là encore, des questions se posent. Avec seulement 1,2 tir à trois points tenté par match en carrière et une réussite de 29 %, son apport offensif à longue distance reste limité. Pourra-t-il s’adapter au style européen, plus tactique ?
Stevens, c’est le genre de joueur qui ne fait pas les gros titres, mais qui gagne le respect par son travail acharné. À Paris, il aura un rôle clé : défendre sur les meilleurs ailiers adverses tout en apportant du punch en attaque. Si Robinson et lui trouvent une alchimie, ils pourraient former un duo redoutable. Mais pour l’instant, tout reste à construire.
Et Après ? Les Perspectives pour Paris
Le Paris Basketball entre dans une nouvelle ère. Après une saison 2024 historique, marquée par un titre de champion et une présence remarquée en Euroligue, le club doit maintenant se réinventer. Robinson et Stevens sont des pièces maîtresses, mais ils ne sont pas seuls. Le recrutement, avec des joueurs comme Nadir Hifi ou Joël Ayayi, montre une ambition claire : rester compétitif. Mais comme tout projet ambitieux, il faudra du temps pour que la mayonnaise prenne.
- Construire une identité : Avec un effectif presque entièrement renouvelé, Paris doit trouver une nouvelle dynamique.
- Réussir en Euroligue : La compétition européenne sera le vrai test pour Robinson et ses coéquipiers.
- Gérer la pression : Les fans attendent des résultats immédiats, mais la patience sera de mise.
Personnellement, je trouve ce pari fascinant. Paris ne cherche pas à remplacer Shorts à l’identique – ce serait impossible –, mais à écrire un nouveau chapitre. Robinson, avec son style posé et son expérience variée, pourrait surprendre. Ou pas. Le basket, c’est aussi une question d’alchimie, de moments où tout s’aligne. Et si c’était la saison où Paris nous surprend tous ?
En attendant, une chose est sûre : les projecteurs sont braqués sur Justin Robinson. Chaque passe, chaque tir, chaque décision sera scrutée. Peut-il devenir le nouveau visage du Paris Basketball ? Réponse sur le parquet, dès le 1er octobre, pour le coup d’envoi de l’Euroligue. D’ici là, les fans retiennent leur souffle, et moi, je parie sur quelques surprises. Après tout, le basket adore les histoires de rédemption.
