Quand j’ai vu le Real Madrid récupérer le ballon à seulement six mètres des cages adverses lors d’un match récent, je me suis demandé : est-ce vraiment l’effet Xabi Alonso ? L’entraîneur espagnol, arrivé sur le banc des Merengues avec une réputation de tacticien audacieux, avait promis une révolution défensive. À l’aube d’un Clasico explosif, il est temps de plonger dans les chiffres, les stratégies et les petits détails qui font (ou non) du Real une machine à presser. Alors, ce pressing tant vanté, est-il à la hauteur ?
Xabi Alonso : Une Nouvelle Ère pour le Real Madrid ?
Depuis son arrivée, Xabi Alonso n’a pas caché ses ambitions. Inspiré par son succès au Bayer Leverkusen, il veut faire du Real Madrid une équipe moderne, capable de harceler ses adversaires dès la perte du ballon. Mais transformer une équipe habituée à briller par ses individualités en un bloc défensif cohérent, est-ce vraiment possible en quelques mois ? Les premiers matchs de la saison 2025 laissent entrevoir des progrès, mais aussi des failles qu’on ne peut ignorer.
Un Pressing Haut qui Impressionne
Si on se penche sur les chiffres, le Real Madrid semble avoir pris une longueur d’avance. Selon des analyses récentes, les Merengues ont démarré 76 possessions dans les 40 derniers mètres adverses en Liga cette saison. Ce n’est pas rien ! Ils se classent juste derrière l’Athletic Bilbao, mais devant leurs rivaux du FC Barcelone (67). Ces récupérations hautes ont conduit à 21 tirs et 6 buts, plaçant le Real en tête des cinq grands championnats européens pour l’efficacité après ces séquences.
« Une équipe qui presse bien, c’est une équipe qui gagne du temps et de l’espace pour attaquer. »
– Un entraîneur européen renommé
Un autre indicateur clé, le PPDA (passes par action défensive), confirme cette intensité. Avec un score de 9,9, le Real se place au quatrième rang en Liga. Ce chiffre mesure la capacité d’une équipe à limiter les passes adverses avant une action défensive. Plus il est bas, plus le pressing est agressif. À titre de comparaison, peu d’équipes descendent sous la barre des 10. Ce n’est pas parfait, mais c’est un sacré bond en avant pour une équipe qui, sous l’ère précédente, misait davantage sur des contres fulgurants.
Une Philosophie Offensive au Service du Pressing
Ce qui frappe dans l’approche d’Alonso, c’est l’interdépendance entre attaque et défense. Contrairement à une vision classique où les phases de jeu sont cloisonnées, ici, tout s’imbrique. Le Real passe un temps fou à attaquer près de la surface adverse, forçant l’opposition à se replier. Résultat ? Les adversaires sont souvent coincés dans leurs 30 derniers mètres, là où le Real peut déployer son contre-pressing.
- Occupation haute : Le Real domine le temps passé en phase de finition, plus que toute autre équipe du top 5 européen.
- Patience offensive : Les séquences de possession avec 10 passes ou plus (20,89 par match) permettent de structurer le pressing.
- Jeunes talents : Des joueurs comme Arda Güler et Franco Mastantuono brillent dans le contre-pressing.
Cette patience dans la construction, portée par des joueurs comme Dean Huijsen ou Arda Güler, permet au Real de mieux se positionner. Quand le ballon est perdu, les joueurs sont déjà proches les uns des autres, prêts à bondir. C’est là que le marquage individuel, une marque de fabrique d’Alonso, entre en jeu. Chaque joueur suit son vis-à-vis, rendant les relances adverses ultra-compliquées. Parfois, un simple positionnement suffit à provoquer une erreur, sans même sprinter à fond.
Les Limites du Système : Où Ça Coince ?
Mais ne nous voilons pas la face : tout n’est pas rose. Si les stats sont flatteuses, les matchs contre des gros calibres comme l’Atlético (défaite 2-5) ou la Juventus (victoire 1-0) ont révélé des lacunes. L’intensité défensive fluctue, parfois même dans un même match. Des joueurs comme Kylian Mbappé ou Vinicius Jr, pourtant des stars mondiales, ne sont pas toujours exemplaires dans leurs efforts défensifs. J’ai vu des séquences où Vinicius, par exemple, semblait marcher là où un sprint aurait pu tout changer.
« Le pressing, c’est une question d’état d’esprit collectif. Un seul joueur qui lâche, et tout s’effondre. »
– Un analyste tactique
Prenez cet exemple contre Villarreal : un défenseur adverse récupère le ballon, Mbappé est à deux pas, mais il reste spectateur. Résultat ? Une relance facile pour l’adversaire. Ce genre de déconnexion, même ponctuelle, peut coûter cher contre des équipes comme le Barça, qui savent exploiter la moindre faille. Autre problème : les distances d’intervention. Parfois, les joueurs tardent à sortir sur leur vis-à-vis, laissant des espaces béants. Dani Carvajal, par exemple, a souvent été en retard face à l’Atlético, exposant son équipe à des contres assassins.
| Aspect | Points forts | Points faibles |
| Pressing haut | 76 possessions dans les 40m adverses | Inconstance des stars offensives |
| Contre-pressing | Efficacité (6 buts via récupérations) | Distances d’intervention mal ajustées |
| Marquage individuel | Bloc compact, relances adverses gênées | Mésententes lors des transitions |
Le Clasico : Un Test Décisif
Le Clasico, c’est l’épreuve du feu. Face à un FC Barcelone dirigé par Hansi Flick, connu pour son football agressif, le Real va devoir montrer s’il peut maintenir ce pressing face à une opposition de haut vol. Alonso, qui a déjà prouvé sa flexibilité tactique au Bayer Leverkusen, pourrait surprendre. Va-t-il insister sur son pressing haut ou opter pour des transitions rapides, laissant le ballon aux Catalans ?
Laisser le ballon pourrait être risqué. Le Barça excelle dans ce scénario, et le Real n’a plus la même solidité défensive dans sa surface qu’auparavant. Mais maintenir l’agressivité défensive, c’est aussi s’exposer aux erreurs des stars comme Mbappé ou Vinicius, qui ne sont pas toujours irréprochables. Pour moi, l’aspect le plus intrigant, c’est de voir si Alonso arrivera à corriger ces petites fautes de concentration avant le grand rendez-vous.
Les Clés pour Progresser
Alors, comment faire pour que ce pressing devienne une arme fatale ? D’abord, il faut une constance dans l’effort. Les jeunes comme Güler ou Mastantuono montrent l’exemple, mais les cadres doivent suivre. Ensuite, ajuster les distances d’intervention pourrait limiter les espaces laissés à l’adversaire. Enfin, Alonso devra peut-être simplifier son marquage individuel lors des transitions pour éviter les mésententes.
- Efforts collectifs : Impliquer davantage les stars offensives dans le pressing.
- Précision tactique : Réduire les délais d’intervention sur les porteurs de balle.
- Fluidité défensive : Clarifier les rôles lors des passages de la défense en zone au pressing individuel.
Ce qui est sûr, c’est que le Real Madrid d’Alonso est sur la bonne voie. Les stats parlent d’elles-mêmes, et l’approche offensive soutient ce pressing. Mais pour dominer les plus grands, il faudra gommer ces imperfections. Le Clasico dira si les Merengues sont prêts à passer un cap.
En attendant, je ne peux m’empêcher de penser que ce Real, même imparfait, a quelque chose d’excitant. Alonso apporte une fraîcheur tactique qui pourrait, à terme, redéfinir l’identité du club. Et vous, pensez-vous que ce pressing est déjà au point, ou faudra-t-il encore du temps ? Une chose est sûre : le Clasico nous donnera un sacré aperçu.
